francophonie, OIF, Francophonie, Organisation Internationale de la Francophonie, langue française, diplomatie culturelle, littérature, théâtre, festival, diversité culturelle, les francophonies

MENU
Rencontres du Film Court

Rencontres du Film Court

Partenariat AGORA / GRAND TOUR 2017 - Par la Faculté de Journalisme d’Antanarivo - Madagascar (2/2)
4 juin 2017
 - © Page Facebook des RFC
© Page Facebook des RFC

Une porte ouverte vers le monde

Les Rencontres du Film Court s’ouvrent à l’international. Après une décennie d’activités, les RFC deviennent des rencontres francophones et tendent même vers le panafricanisme. Une ouverture exigeant plus de professionnalisme d’où l’envie des participants de créer une école régionale du cinéma.

La 12e édition du festival des Rencontres du Film Court (RFC) de Madagascar a eu comme thème : « L’histoire : le devoir de mémoire » car l’histoire revêt à la fois un enjeu pédagogique, culturel, esthétique et technique. Cette année, le festival devient un rendez-vous francophone et panafricain. Toutes les compétitions sont ouvertes à toutes les nationalités : fiction, animation et documentaire. Depuis sa création en 2006, l’association des Rencontres du Film Court, avec Rozi films et l’Institut français de Madagascar, a la conviction qu’un cinéma de qualité peut exister à Madagascar.

L’historien du cinéma africain, Colin Dupré a relaté que 20 ans avant la première édition, la cinématographie malgache avait eu un passage à vide. Ces Rencontres ont donc créé une nouvelle génération du cinéma malgache, approuve Laza, directeur du Festival. Une très bonne initiative mais pas suffisante pour le décollage de cette industrie culturelle. Au tout début, les rencontres étaient conçues en vue de faire la promotion du cinéma malagasy et pour renforcer les capacités des jeunes talents à travers des ateliers et des formations. Aujourd’hui, elle s’ouvre sur une rencontre panafricaine c’est-à-dire qu’elle rassemble les férus du cinéma de l’océan Indien et du monde francophone.
Elles ont aussi acquis une dimension sociale et citoyenne en organisant des séances de débat qui traitent de faits sociaux et politiques. Enfin, les RFC sont une concrétisation de partenariat public et privé, permettant la gratuité totale de l’accès du public aux programmes.
 
Diversité culturelle
Après une dizaine d’années d’expérience, les Rencontres du Film Court d’Antananarivo ne sont plus les rencontres des jeunes amateurs. Elles sont devenues le rendez-vous des experts et des spécialistes bien qu’elles n’aient pas encore l’étoffe du Fespaco de Ouagadougou. Des directeurs de fédération et de festival, des historiens, des réalisateurs, et des techniciens de renom ont assisté aux ateliers et débats émaillant les neuf jours de projection et de rencontres.
Le public a pu également goûter aux films de langue anglaise et allemande. Il s’agissait d’une sélection de films provenant d’école et de festival tels que : School of Art and Design Kassel, Festival International de film de Fribourg, Festival International du court métrage de Berlin. Des pays de grande tradition cinématographique.



 
Tourner vers l’avenir
Les problèmes de l’industrie cinématographique africaine ne sont pas moindres. Plusieurs pays n’abritent aucune salle de cinéma digne de ce nom. Mais l’envie de surpasser les difficultés est manifeste. Les Rencontres d’Antananarivo ont été une occasion de parler des perspectives, en lançant des discussions, des échanges d’expériences et de co-construction. Bien que le sujet central de la 12e édition ait été « l’histoire, le devoir de mémoire », toutes les pensées se tournent surtout vers le futur.

Après les tables-rondes et les réflexions autour du cinéma malgache et africain, toutes les conclusions aboutissent à l’urgence de la création d’une école du cinéma pour la professionnalisation des jeunes. Un autre défi est d’amener les jeunes à se concentrer davantage vers l’aval du secteur, c’est-à-dire vers la distribution. Donner la priorité à la seule réalisation ne suffit pas.


Interview

Trois questions à Colin Dupré :

« Une législation pas régulatrice ni contraignante  »
Colin Dupré est un historien de formation et auteur de l’ouvrage de l’histoire sur la FESPACO. Il a eu l’occasion de coordonner trois éditions des Rencontres du Film Court. Cette année, il a animé l’atelier sur l’histoire du cinéma.
 
Pouvez-vous brosser le paysage du cinéma africain ?
Le premier problème c’est que jusque dans les années 60, il n’a eu quasiment pas de film africain à cause de la colonisation. C’était compliqué de faire des films alors que dans les autres régions du monde, le cinéma a commencé plus tôt donc il y a eu la possibilité de création de marché du film. Le cinéma c’est un art, mais c’est avant tout une industrie et qui dit industrie dit aussi création, production et diffusion. La création et la production, c’est possible et peut se faire facilement. Mais le vrai défi c’est de réussir à le distribuer c’est-à-dire à avoir un marché avec un public qui achète et voit les films. En Afrique, c’est compliqué parce qu’il n’y a pas de salles de cinéma tout comme à Madagascar. Les seules salles de cinéma qui fonctionnent ce sont celles des Institutions françaises qui ne sont pas des salles de cinéma commercial.

Les Rencontres du Film Court constitue-il un atout pour la Grande île ?
En l’absence d’école de cinéma, on peut dire que les RFC participent à l’amélioration de la qualité des films, le public peut également voir des films issus de différents continents. Bref, les rencontrent donnent plus de visibilité au cinéma malgache.

Que faut-il pour le cinéma africain pour qu’il puisse réellement décoller ?
Pour un décollage réel, il faut trois au moins trois conditions : une législation efficace pour soutenir mais pas pour réguler ou contrarier, la création d’une écoles de cinéma avec de vrais professionnels et enfin l’épanouissement d’un marché.


 

Éducation à l’image : former des cinéastes en herbe

L’avenir du 7e art dépend en grande partie des jeunes générations. Durant cinq jours, à travers les séances spéciales, RFC a donné l’opportunité au jeune public de découvrir le cinéma. Et ils étaient au rendez-vous, plus 1800 enfants, issus des écoles publiques de la capitale se bousculaient pour voir et apprécier les films. Une majorité écrasante d’entre eux a mis les pieds pour la première fois dans une salle obscure. C’était dans le cadre du programme « Éducation à l’image » qui vise à créer et à entretenir l’habitude de voir des films ou bien de susciter la vocation d’entrer dans le monde de la cinématographie.

La collaboration de l’Écran Jeune de La Réunion et RFC renforce l’éducation à l’image, au niveau des lycées, à travers la plateforme Jury Jeune. Cette plateforme permet aux jeunes de prendre la parole, de critiquer et de choisir leurs films préférés, explique Mino Ralantomanana, chargée de la section jeune. La plate-forme donne des prix honorifiques à un réalisateur. Composés de sept jeunes jurys, des lycéens malgaches et un réunionnais étaient sélectionnés par rapport à leurs compétences et à leurs motivations pendant les séances de l’éducation à l’image organisées par l’Alliance Française. Un jeune Malgache, aura le privilège de voyager à la Réunion en octobre pour assister au Festival International du cinéma jeune public. Pour améliorer la connaissance de ces jeunes cinéphiles, ils ont participé à des ateliers dispensés par des invités nationaux et internationaux tels que l’atelier d’écriture critique, l’histoire de cinéma, l’atelier de réalisation de documentaires, et rencontre avec les acteurs et les cadreurs. 

 

Photos : Page Facebook des RFC

L’équipe de la Faculté de Journalisme d’Antanarivo à Madagascar.

RAZANAMANANA Marie Jeanne (Agora - AFI)
RANDRIATAVY Lovamalala (Agora - AFI)

RAZANAPARANY Irène, tutrice, enseignant vacataire
RABEMANANTSOA Ando, étudiant M
RAKOTOARILALA Njarisoa, étudiant M
RAZAFINDRAIBE Andréa, étudiant M
RANDRIANARISAONA Saholy Mampianina, étudiant M

La Faculté de Journalisme d’Antanarivo à Madagascar appartient au réseau des centres francophones de formation au journalisme : le réseau Théophraste.

Partagez cette page sur votre réseau :