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CAMEROUN - Retour sur l’année 2015-2016

CAMEROUN - Retour sur l’année 2015-2016

Cuisinière et ses beignets aux haricots (Wikimedia Commons - Jessica Sagou)

POLITIQUE

Après le double scrutin consacré aux élections législatives et municipales qui a eu lieu le 30 septembre 2013 et qui a été marqué par une écrasante domination du Rassemblement démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc), on s’attendait à une tranquille routine à l’intérieur de l’organe en charge de la l’organisation des élections, Elections Cameroon (Elecam), jusqu’aux prochains scrutins annoncés pour 2018. Et pourtant, l’un des coups d’éclat politiques aura été, en juillet 2015, le limogeage de son directeur général, Mohamed Sani Tanimou. Celui qui avait été nommé en décembre 2009 payait ainsi les frais d’un conflit d’autorité aussi vieux que l’existence même de cet organe. Conflit entre le directeur général et le président du Conseil électoral, Samuel Fonkam Azu’u, qui avait régulièrement paralysé la prise de certaines décisions. Le dernier acte de défiance, qui a probablement coûté son poste au directeur général que l’on disait pourtant proche du chef de l’État pour avoir été l’un de ses proches collaborateurs, la nomination par le président du Conseil électoral de trois délégués régionaux. Décision contestée par le directeur général au motif qu’il n’a pas été consulté comme l’exigent les textes d’Elecam. Conséquence : pendant plus de 10 mois, les délégués régionaux n’allaient pas être installés dans leurs nouvelles fonctions, jusqu’au limogeage du directeur général. Son successeur est Abdoulaye Babale, jusque-là membre du Conseil électoral et ayant vécu de l’intérieur la guerre d’autorité. Ancien ministre de Paul Biya, il allait aussitôt après sa prise de fonction prôner l’apaisement entre les deux organes d’Elecam et, surtout, procéder à l’installation des délégués régionaux.


Le président Biya entourépar Abdou Diouf et Macky Sall au Sommet de la Francophonie à Dakar (Ph : Arnaud Galy - ZigZag)

Mais si le président Paul Biya a fini par trancher dans la crise de leadership qui n’a que trop duré au sein d’Elecam, il n’aura pas finalisé le remaniement ministériel que l’opinion et la classe politique semblaient attendre, et qui aura fait l’objet de multiples rumeurs, pratiquement tous les deux mois. Dans son traditionnel message à la nation du 31 décembre 2014, il semblait en effet indiquer un besoin de renouvellement pour insuffler une nouvelle dynamique et surtout, mettre en œuvre le plan d’urgence dont il venait de donner les principaux objectifs au cours d’un conseil de ministres tenu deux semaines auparavant (lire dans la rubrique Économie). Un gouvernement du reste attendu depuis la publication officielle des résultats du double scrutin le 17 octobre 2013, et supposé épouser les contours des nouvelles forces politiques. Paul Biya aura donc excellé, une fois de plus, dans l’art du contre-pied.

En revanche, contre la nébuleuse Boko Haram, le chef de l’État se sera distingué par sa présence. D’abord en coprésidant un sommet extraordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) sur la question, sommet qui a décidé de la mise sur pied d’une force panafricaine pour combattre le fléau. Ensuite, en recevant à Yaoundé, la capitale, tour à tour le chef de l’État français, François Hollande, début juillet 2015, puis, à la fin du même mois, le président du Nigeria, Muhamadou Buhari.

Avec Michaëlle Jean, la toute nouvelle Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie, il a surtout évoqué les grands chantiers de la francophonie économique, qui permettra de rapprocher les peuples et de favoriser leur développement par les échanges et le commerce, avec un intérêt particulier pour le renforcement des capacités des femmes entrepreneures, l’emploi des jeunes et le développement des relations commerciales interrégionales.

De manière générale, le sujet Boko Haram aura mobilisé tout au long de l’année la communauté entière, autorités politiques, administratives et religieuses et même la société civile et les populations. Une marche organisée par un collectif de journalistes fin février qui allait drainer plus d’une centaine de milliers de personnes sur les rues de Yaoundé, y compris l’essentiel des membres du gouvernement ; une campagne volontaire de collectes de fonds en faveur des militaires au front dans le Nord du pays et des populations victimes, suivie de l’ouverture d’un compte bancaire spécial pour sécuriser lesdits fonds ainsi mobilisés.

Mais comme souvent au Cameroun, les initiatives ont connu à la fois dérives et polémiques. C’est ainsi que, peu après la mobilisation des populations sous la coordination des gouverneurs de régions, la presse révélait des indélicatesses dans la gestion des fonds et surtout des biens en nature mobilisés par les populations et les chefs d’entreprises. Conséquence, le commandant de la Base militaire de Yaoundé où étaient stockés les biens avant leur acheminement vers la zone de combats était limogé, soupçonné d’avoir organisé la disparition de certaines quantités…

Plus grave, en publiant un appel contre Boko Haram, des élites politiques originaires de la Lékié, l’un des départements du Centre du pays, réputé proche du parti au pouvoir, avec à leur tête le ministre délégué à la présidence de la République chargé du Contrôle supérieur de l’État, disaient «  3 fois non à la secte islamiste Boko Haram au Cameroun et à l’incitation à la guerre des religions, notamment chrétienne et musulmane, qu’elle vise à susciter et à entretenir dans [le] pays et aux complices de Boko Haram, principalement dans les régions septentrionales du Cameroun, et à leurs stratégies sournoises ou leurs tentatives d’incitation à la partition du territoire national, à la lumière des développements fort regrettables enregistrés dans d’autres pays ou régions du continent africain ». Une déclaration vécue par l’élite politique du nord du pays comme une déclaration de guerre et une accusation en bonne et due forme. Le président de l’Assemblée nationale, 3e personnalité politique de l’État, Cavaye Yeguie Djibril, allait d’ailleurs officiellement réagir pour condamner cet appel à la division, sous un silence embarrassé du palais de l’Unité, le siège de la présidence de la République…
Le président de l’Assemblée nationale est d’ailleurs revenu au-devant de l’actualité quelques mois plus tard lors de la clôture de la session de juin 2015, en parlant à son tour des complices de Boko Haram et en limogeant son propre garde du corps qu’il accusait d’acte terroriste...

Au plan international, Paul Biya aura participé au Sommet États-Unis-Afrique, à Washington. Les trois thèmes retenus pour cette grande première portaient sur le commerce et l’investissement, la paix et la sécurité, la gouvernance pour les générations futures. À peine rentré, il prenait part, le 15 août 2014, à la commémoration du 70e anniversaire du débarquement de Provence, dans le sud de la France.
Il n’a pas réagi aux principaux éléments contenus dans le rapport 2015 de l’International Crisis Group qui s’est ouvertement opposé à une éventuelle candidature du chef de l’État actuel à l’élection présidentielle d’octobre 2018, en recommandant des négociations directes entre le pouvoir, l’opposition, la société civile et l’Union africaine, en vue d’un accord de transition, seul à même d’éviter des troubles politiques au Cameroun.


La baisse du prix du brut perturbe le PIB (Flickr - jbdodane)

ÉCONOMIE

Adopté par l’Assemblée nationale et le Sénat en décembre 2014 et promulgué par le chef de l’État en janvier 2015, le budget de l’État pour l’exercice budgétaire 2015 est équilibré en recettes et en dépenses à la somme de 3 746 milliards de francs CFA, contre 3 312 milliards de francs Cfa pour l’exercice précédent, soit une augmentation de 434 milliards de francs Cfa. Il s’agit du budget de l’an trois du budget-programme, même si plusieurs observateurs avaient toujours du mal à faire le rapport sur plusieurs projets avec les deux précédents exercices budgétaires. La loi de Finances 2015 a introduit plusieurs innovations, dont certaines, découlant des concertations entre les organisations du secteur privé et l’administration fiscale. Il en est ainsi de la réduction de cinq points du taux de l’IS qui est passé de 35 % à 30 % soit 33 % CAC compris. Cette mesure peut être considérée comme une mesure historique qui consacre l’amorce de la politique de décrue des taux d’imposition du revenu dans notre pays en réponse (enfin) à la sollicitation permanente exprimée par les entreprises.

Cependant cette amorce de décrue s’est insidieusement accompagnée d’une révision à la hausse de 100 % de l’acompte de l’IS qui est passée de 1,1 % du chiffre d’affaires mensuel à 2,2 % sans crier gare. Pour la Direction générale des Impôts, cette mesure visait particulièrement les entreprises qui affichent des résultats déficitaires structurels sans tomber en faillite.

L’approche non ciblée de la réponse pose cependant plusieurs problèmes. En plus de la ponction de trésorerie qu’elle constitue pour l’ensemble des entreprises, cette mesure remet quasiment en cause la survie des entreprises à faible marge. Depuis l’entrée en vigueur de cette mesure, de telles entreprises éprouvent déjà de réelles difficultés à faire face à leurs versements spontanés. C’est ainsi qu’elle touche particulièrement les PME, segment sur lequel reposent pourtant de grands espoirs pour l’élargissement de l’assiette fiscale, l’endogéinisation de la croissance et la création d’emplois.
Si la Vision d’émergence à l’horizon 2035 est restée une ambition partagée par l’ensemble des acteurs économiques, l’une des conditions essentielles à sa réalisation est de hisser le taux de croissance économique à un niveau élevé et de façon durable. Dans ce domaine spécifique, les résultats enregistrés au cours des trois premières années de mise en œuvre de la Vision sont insuffisants.

Aussi, un engagement fort de l’ensemble des acteurs pour l’accélération de la croissance semble indispensable. A cet effet, l’accent doit être mis sur l’intensification des investissements tant publics que privés, d’origine interne qu’externe. Dans cet élan, il convient de se donner des objectifs annuels quantifiés et mesurables. L’année aura donc été marquée par la mise sur pied par le chef de l’État d’un Plan d’Urgence Triennal pour l’Accélération de la Croissance Économique, une sorte de programme d’investissement spécial d’un coût global de 925 milliards de francs CFA et fortement focalisé sur les infrastructures, le développement de l’appareil de production et le développement humain. Malgré les diligences institutionnelles déployées pour son opérationnalisation, des inquiétudes sur la mobilisation des fonds nécessaires existent.

L’Année 2014-2015 a par ailleurs vu l’émergence de plusieurs facteurs de risques qui pourraient entraver la dynamique relative récente en matière de croissance : la baisse des cours du brut qui va impacter le budget de l’État et notre capacité à financer les grands chantiers d’infrastructures ; la baisse de régime de l’économie de la Chine, devenue partenaire commercial majeur du Cameroun  ; la crise sécuritaire et humanitaire à l’Est et à l’Extrême qui se répercute sur certains secteurs d’activités (transport, tourisme, commerce) et sur les exportations de certains biens locaux (savon de ménage) et même sur l’exécution de certains projets publics ; le retour des délestages au mois d’avril et de mai 2015.

En ce qui concerne la mise en œuvre des réformes sur l’environnement du climat des affaires, la dernière session du Cameroon Business Forum (CBF), tenue en mars 2015, a adopté une vingtaine de nouvelles recommandations. À fin juin 2015, quatre seulement ont connu un niveau d’exécution satisfaisant. Toutes celles qui portent des réformes majeures sont au statu quo, accusent des retards ou rencontrent des obstacles importants : création des entreprises en ligne ; projet d’identifiant unique ; plate-forme de téléprocédures fiscales et parafiscales ; informatisation du Registre de Commerce et de Crédit Mobilier ; système intégré de gestion des actes d’urbanisme ; textes d’application de la loi régissant les zones économiques au Cameroun  ; textes d’application sur l’affacturage ; coordination des inspections et contrôles au Port de Douala
Il a par ailleurs été relevé un environnement des affaires particulièrement corrosif pour les PME et l’une des raisons principales porte sur les insuffisances de la fonction régulation. L’appareil administratif représente un énorme poids en termes procédures, de temps et de coût, mais qui s’applique uniquement à une frange des entreprises, laissant prospérer une économie informelle. Les PME sont les plus fragilisées alors même qu’aucune dynamique économie véritable ne peut être envisagée sans elles.


L’économie du tourisme pénalisée par les violences perpétrées par Boko Haram (Flickr - gabriel de castelaze)

SOCIÉTÉ

Si les aspects politiques et les effets économiques causés par la secte Boko Haram ont été évoqués plus haut, autant au plan opérationnel les islamistes seront passés à une vitesse supérieure. En plus des attaques et des enlèvements, le Cameroun fait face aux attaques-suicides de Boko Haram. La première scène a eu lieu à Fotokol dans l’extrême nord début juillet. 11 personnes sont mortes, dont 10 civils et un militaire tchadien. Sept personnes sont blessées, dont quatre soldats tchadiens. Les deux Kamikazes, auteures des crimes se sont fait exploser aux abords d’un camp de l’armée camerounaise. Une première attaque suicide qui en a appelé trois autres au cours du même mois, dont deux à Maroua, la grande capitale régionale de l’extrême nord, achevant de plonger le pays dans une psychose.

À la suite d’attaques des islamistes nigérians de la secte Boko Haram, les autorités de la région de l’Extrême-Nord ont interdit le port du voile intégral, communément appelé burqa. Cette mesure s’étend dans d’autres régions, notamment celles du Littoral et de l’Ouest. Midjiyawa Bakari, le gouverneur de l’Extrême-Nord, a pris toutes les dispositions afin que la mesure soit respectée. Son objectif étant de faire arrêter des potentiels kamikazes vêtus de burqa, tandis que, au plan national, les autorités redoublaient de mesures de vigilance.

Marcien Towa en 1979 (Wikimedia Commons - kwame cetuvi)

Autre fait majeur en société, la disparition de nombreuses personnalités de la République au cours des 12 derniers mois. D’abord le philosophe Marcien Towa, décédé à l’âge de 79 ans, après une longue maladie. Ancien recteur de l’université de Yaoundé II, Marcien Towa a écrit plusieurs ouvrages dont « L’essai sur la problématique philosophique de l’Afrique » paru en 1971, « L’idée d’une philosophie africaine » sorti en 1979. Opposant aux thèses de Léopold Sédar Senghor relatives à la négritude, Marcien Towa était athée.
Ensuite décédait en octobre 2014 Marie Rosette Mengolo Ndongo Mboutchouang, la mère de Chantal Biya, épouse du chef de l’État. Celle qu’on appelait communément «  La belle mère » est décédée en Afrique du Sud des suites de maladie. Les obsèques de celle qui était par ailleurs maire de Bangou (dans la région de l’Ouest du pays) ont lieu à Mvomeka’a dans le village de Paul Biya, l’époux de sa fille, et ont pris des allures de deuil national. Début janvier 2015 décédait, des suites d’un accident de la circulation, Françoise Foning, 66 ans, l’une des femmes d’affaires les plus connues au Cameroun. Considérée comme la mascotte du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, parti au pouvoir), Françoise Foning a occupé plusieurs postes au sein du Rdpc. Maire de la commune de Douala 5e, le chef de l’État s’est fait représenter à ses obsèques par le Premier ministre. Enfin, le paramount chief de Buea, Chief Endeley, chef supérieur dans le sud-ouest anglophone du pays, à l’âge vénérable de 102 ans.

Les autres faits majeurs en société auront été :
 La nomination d’un nouvel archevêque métropolitain de l’archidiocèse de Yaoundé, en la personne de Mgr Jean Mbarga, nommé par le pape François, en remplacement de Mgr Victor Tonye Bakot, démissionnaire depuis le 29 juillet 2013.
 L’emprisonnement de Gervais Mendo Ze, l’ancien directeur général de la Crtv le 12 novembre 2014. Interpellé dans le cadre de l’opération épervier, l’État l’accuse d’avoir détourné des fonds de la redevance audiovisuelle. Condamné pour les mêmes faits par le Contrôle supérieur de l’État (CSE) en 2010, le créateur de la « Voix du Cenacle » a commencé à rembourser les 2,6 milliards de Fcfa que l’État lui réclame. Il a également payé une « amende spéciale » de 2 millions FCFA, mais reste toujours incarcéré.
 Enfin, à l’inverse, un épilogue heureux pour Paul Éric Kingué, l’ancien maire de la commune de Penja, qui a été libéré en juillet 2015 par le juge de la Cour suprême de Yaoundé. Accusé d’être l’un des instigateurs des émeutes de la faim en 2008, la Cour d’appel de la région du Littoral l’a condamné à trois ans d’emprisonnement ferme, alors qu’en instance, le tribunal de grande instance de Nkongsamba lui a donné six ans de prison. Blanchi, il a promis de porter plainte à l’État camerounais.


Futurs Lions indomptables ? (Flickr - Adam Cohen)

SPORTS

Le football aura encore mérité son appellation de sport-roi au Cameroun, puisqu’il a été le fait sportif majeur des 12 derniers mois, et pas toujours en bien. Car après la déculottée à la Coupe du monde au Brésil 2014, et les résultats de la commission d’enquête mise sur pied par le chef de l’État qui avait conduit à la mise à l’écart des « fauteurs de troubles », les résultats encourageants des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2015) avaient laissé croire en une renaissance des Lions indomptables. Las ! Nos Lions ont été éliminés dès le 1er tour de la compétition qui a finalement eu lieu en Guinée Équatoriale (Le Maroc s’étant désisté trois mois auparavant), sans gagner la moindre rencontre, éliminés par la Côte d’Ivoire après deux nuls contre la Guinée et le Mali.

Même à la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT), les choses n’ont guère avancé. Le Comité de Normalisation mis en place par la FIFA était supposé achever sa mission de nettoyage des textes et organiser, courant novembre 2014, l’Assemblée générale qui élira les nouveaux responsables chargés de conduire les destinées du football camerounais. Mais de contentieux en contestations, la FIFA a dû prolonger jusqu’à fin mars 2015 la mission du Comité de Normalisation, puis encore jusqu’à fin septembre 2015. Et au moment où nous bouclions notre revue, rien n’assurait que l’élection allait avoir lieu dans de bonnes conditions.


Sources :
Cameroon Tribune
Mutations
Le Messager
Le Jour
CRTV
Le Journal du Cameroun

Alice Delphine Tang
Professeur titulaire à l’Université de Yaoundé 1
Secrétaire général de l’Université de Yaoundé 2
tangdelphine@yahoo.fr

Alain Blaise Batongue
Secrétaire Exécutif du Groupement Interpatronal du Cameroun (GICAM)
Président du cluster « Économie Rurale et Agriculture » du Conseil Économique, Social et Culturel (ECOSOCC) de l’Union Africaine
abatongue@legicam.org/ abatongue@yahoo.fr

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