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Les racines du désespoir dans les poèmes de Mehdi Akhavan-Sales

Les racines du désespoir dans les poèmes de Mehdi Akhavan-Sales

Par Mehdi Heidari : Membre du Corps académique de l’Université Azad Islamique, Unité centrale de Téhéran
30 octobre 2017

Abstrait
Le désespoir et la frustration sont des états psychologiques qui peuvent émerger à des étapes spécifiques ou tout au long de la vie d’un homme et affecter ses pensées. La racine du désespoir peut être trouvée dans les pensées philosophiques et les troubles sociétaux. La déception dans les poèmes d’Akhavan Sales (le poète contemporain iranien) est plus fréquente que celle d’autres poèmes contemporains. En espèce, les frustrations du poète sont principalement limitées aux questions sociales. En raison d’un aperçu profond de son environnement, le poète se trouve dans un monde plein d’imperfections et de déficiences. Cette perception de la société crée un monde sombre et accablé pour le poète. Dans la société, comme le voit le poète, les penseurs sont devenus muets et ont été poussés à l’isolement. De plus, le mensonge, l’hypocrisie et la flatterie ont entouré les hommes de bonne volonté et les libres penseurs, et le poète se trouve dans un monde sous l’ombre de la pauvreté. La perspective d’Akhavan Sales lui donne un sens d’absurdité, qui se reflète clairement dans ses œuvres.

Mots clés : Désespoir, frustration, Akhavan Sales, absurdité


Introduction

Vivre dans l’utopie est le souhait de tous les individus instruits et son manque provoque le désespoir social et la frustration. Il y a, aussi, une autre forme de frustration dans la vie intellectuelle de l’homme, qui est enracinée dans l’incompétence de l’homme à réaliser une véritable compréhension de la cause de la Création. Ces deux types de frustration sont de vieilles attitudes qui remontent à des milliers d’années. La frustration philosophique est l’issu de l’approche sceptique de l’homme envers l’univers qui se traduit dans son idéologie. Scepticisme social se développe lorsque l’individu vit dans une société indésirable à ses yeux. Les limitations imposées par la société sur le droit d’expression de l’homme et l’opposition de celui-ci sont les principales causes de la frustration. De l’autre part, les anomalies sociales, qui sont à l’encontre de l’utopie sont la principale cause de détresse humaine et de pessimisme. Ostentation, le populisme, le mensonge, l’hypocrisie, la pauvreté culturelle et financière, sont les facteurs qui dérangent l’esprit d’un libre penseur. Les poètes et les âmes des écrivains sont plus sensibles aux problèmes sociaux que ceux des autres classes sociales. Les poèmes ou écrits qui portent les prestations de l’auteur ou dénoncent les carences de la vie sociale sont souvent pleins d’un sens de frustration que l’on peut, à juste titre, le nommer comme la frustration littéraire. Cette frustration littéraire s’enracine dans celle sociale et le poète étant entouré par les problèmes et les difficultés sans précédent, lui fait composer des poèmes pleins de désespoir, de doute et la frustration.
Akhavan Sales est connu pour le grand désespoir et pessimisme de ses poèmes. Mais il est à souligner que son pessimisme se limite à l’arène sociale. Il se plaint amèrement de l’immoralité de l’État et du public.

Akhavan Sales, évidemment, se sert des réalités quotidiennes dans son œuvre et place les questions sociales et la promotion de nouvelles idées comme pièce maîtresse de ses œuvres. On peut prétendre qu’Akhavan Sales est le poète de l’échec et son poème représente les intellectuels opprimés et sans voix qui sont tenus à l’écart par les États basés sur l’argent, la répression, et la tromperie. Parfois, le poète se trouve impuissant devant le pouvoir oppresseur devant lequel se rend et s’en soulage en interprétant cette impuissance comme la volonté de Dieu.

Une autre question dont le poète se plaint est la fausse intention des autres. La fausseté et la tromperie sont les résultats du siècle de fausse identité, où il n’y a ni justice ni liberté. C’est le siècle où l’on doit se réfugier auprès de l’ennemi pour s’assure du danger de l’ami. On y assiste à une ambiance dans laquelle toute promesse même celle de bonheur est fausse. Parfois, le mensonge est dans les actualités affichant l’espoir et libération, et parfois c’est l’ouvre des membres de la société qui écartées de la bonne voie.

La pauvreté est l’issu inévitable des États tyran. En l’absence d’équité et de justice, beaucoup seront pris dans la pauvreté et c’est une des principales questions dont le poète se plaint dans ses œuvres.
L’effet de toutes ces pensées réprimées et désespérées est un sentiment d’absurdité et une tendance vers le déterminisme, qui est un thème constant dans les ouvres d’Akhavan Sales. Cela est plus évident après le coup d’État de 1953, quand l’ombre de la défaite et de l’échec tombent sur les pensées et les poèmes d’Akhavan Sales. Cette période est suivie par le développement de pensées déterministes d’Akhavan Sales où le poète cesse de combattre et accepte son sort et l’oppression. Accepter son incapacité à résister à la pauvreté, à la corruption, aux défauts et aux problèmes conduit à l’absurdité et au nihilisme que nous voyons dans le poème d’Akhavan Sales.

Désespoir
Le « Désespoir » est opposé, dans le sens du mot, au « désir et à la cupidité » et signifie s’arrêter d’attendre quoi que ce soit (Mostavafi, 1981, p.223). » Dans le domaine de l’éthique, le désespoir se réfère à l’état d’impuissance de l’âme humaine. En général, le fait de voir déçu d’atteindre un objectif signifie le désespoir (Sajadi, 1994, p. 2192). Selon l’éthique, le désespoir est une attitude importune. C’est un dérapage moral, car cela signifie s’oppresser et le suicide graduel ; Et le désespoir ultime est égal à la mort. » (Sanei Darebidi, 1987, p.682)

De toute évidence, le thème du désespoir - philosophique ou social - est le thème le plus récurrent dans le Divan d’Akhavan Sales.
Abbas Zaryab Khoie dans Baq-e-Bibargi écrit : « Akhavan Sales trouvait le monde un endroit sombre - ses meilleurs poèmes en témoignent-, un monde descendu dans une longue nuit d’hiver froide. Le poète croit que “l’hiver” est le souverain incontesté du monde. Partout est sombre et glissant, les gens fonçant leurs tètes dans l’encolure, n’ont pas de souci pour répondre à votre salutation. Le souffle sortant de la poitrine devient un nuage sombre qui empêche la visibilité. Le temps est un lâche et la lâcheté est galopante. Même l’Arménien chrétien, qui tient la matière liquide chaude et joyeuse dans son entrepôt, n’ouvrirait pas la porte et ne réglerait pas l’ancien compte. Au lieu de rassembler les gens, le froid a élargi les distances entre eux. Voilà comment la société et le monde sont déprimés et lâches aux yeux d’Akhavan Sales. (Kakhi, 1991, page 32)
Son univers est une nuit sombre ; Mais il ne sait pas la décente de quelle étoile l’a fait si sombre. La nuit elle-même se plaint de sa longue longueur et de son prolongement. Les jeunes sont tombés à terre et immergés dans les boues des ruisseaux. Les gens ne se soucient pas de les remarquer et l’homme est seul dans la nuit sombre et ne trouve que son ombre comme une connaissance.
Dans cet univers où habite “M. Omid”, une vieille harpe chante la triste histoire de son délaissement avec une autre harpe brisée et non accordée. C’est un siècle de vampires qui n’a pas de rime et signe des notes horribles par sa harpe ; Pour-e-Dastan (Rostam le protagoniste de Shahname) est tombé dans le piège mis par Shaqqad (frère de Rostam) et Pour-e-Farrokhzad prédit la fin de Shahname en regardant le ciel et le trajet des étoiles, les lames sont vieilles et rouillées, les timbales sont en silence et les flèches cassées :

Dès maintenant, je suis noir/dès maintenant je suis blanc/et je déteste et déteste et déteste/tout ce qui fut, est, et sera/Je n’ai aucun espoir et aucun espoir et aucun espoir/Bien qu’on m’appelle Omid (En farsi signifie “Espoir|”) ». (Akhavan Sales, 1969, p.164)
Nous trouvons le thème de la reddition dans les poèmes Peygham, Ghasedak, Goftogo, Barf et Jerahat (Respectivement signifient : Message, pissenlit, dialogue, neige, blessure ». Il est revenu de son voyage à mains vides et pris au piège dans une impasse. Il n’a aucune intention de chercher plus longtemps ; Parce qu’il sait que tous les chemins mènent à un mirage.
« Le désespoir absolu et parfois noir est l’un des thèmes des pensées d’Akhavan Sales. Il est difficile de trouver un poème d’Akhavan Sales ne s’alimentant pas de cette thématique. Ce thème a bien influencé la pensée du poète sur l’homme, le temps, la vie et le monde. Surtout quand il parle du destin « Indja » (Ici) et de « Douran » (Mokhtari, 1997, p.477)

Le même thème est récurent dans le poème « Oh le printemps qui est toujours sur le chemin/tu seras toujours avec d’autres villes et villages/et jamais et jamais/n’as pas un œil sur mon désert solitaire/tu aimes mieux quand tu es loin de moi/je doute que ta brise sorcellerie en soie/ramène un petit vert sur mon corps sec et gris/ainsi continue à bouger et laisse-moi avec le triste adieu douloureux que ma seule chanson. »(Akhavan Sales, 1989, Page 108).
« Je rêve/tu rêves/il rêve » (Ibid, p.123)
Et « C’est assez/il y a un rocher dans sa poitrine comme une plaie infectieuse/de sorte qu’aucun nuage et aucune pluie ne pourraient le laver/sa vaste mer est desséchée » (Ibid, p.43)
Le thème du désespoir et de l’acceptation du destin, revient bel et bien dans le poème suivant :
« Dites-moi pissenlits, quelles sont les nouvelles/ D’où et de qui vous avez des nouvelles/ J’espère que c’est une bonne nouvelle, mais, mais/ il est inutile/ de voler autour de ma maison/ Je n’attends pas des nouvelles/ Ni d’un ami, ni d’un lieu ou d’un propriétaire du lieu/ Je te parle, où es-tu allé/ au fait, y a-t-il des nouvelles quelque part ? Y a-t-il encore de la chaleur quelque part ? / Je ne veux pas une flamme après tout... Mais y-a-t-il au moins trace de feu quelque part ? » (Ibid, p.148)
De cette façon, toute représentation mentale de l’espoir suit le même processus et chemin, et tout au long du chemin, il trouve ses autres pièces complémentaires. Cependant, le désespoir du poète est d’une autre nature ; Il est personnel parfois, et dans certains cas, il peut être généralisé au monde entier. Il y a quelques exemples où le poète sépare son désespoir du reste de l’univers. Cependant, ce thème a plus d’expressions :
« J’accepte le fait qu’ils disent/il vaut mieux couper l’espoir infructueux plutôt que de le maintenir/j’accepte également qu’il soit mieux de finir avec cette impasse absolue dans l’espoir de trouver d’autres moyens/et en essayant plus dur. (Ibid, p.121)

Dans ce système de pensée voulant être ordonné, chaque pièce complète une autre, et malgré quelques contradictions, quelques-uns des thèmes suivent le même chemin. Désespoir et la réalisation de l’impasse est un de ces thèmes : « parfois, nous voulons réveiller de ce sommeil vicieux/nous frotter les yeux comme les Sept Dormants et dire que le sommeil du matin est si doux et nous rêvons d’un château d’or/, mais, Decius ne mourra jamais/Ah Ah, hélas » (Ibid, p. 86).

« Sa conviction dans l’impasse est incontestable et dans l’obscurité des perspectives des âges où il ne voit nulle part un petit espoir ou même un faux espoir : « ah, c’est comme une nuit polaire/la nuit est éternelle/et ce n’est pas la frontière du temps et du lieu d’une âme/il est clair que ni d’une telle nuit/ni de l’étrange chambre du poète/qui est un tunnel de la prison à l’abattoir/vous ne pouvez pas attendre même une feuille jaune portée par un chien errant Fanfare/de l’hiver éternel de la Forêt du Soleil. » Ses poèmes les plus importants comme Akhar Shahname, Qasideh, Shahr-e Sangestan, Katibe, Après le tonnerre, tous sont dans la même catégorie. Les pigeons sages à Shahr-e Sangestan ne trouvent aucun moyen pour la rédemption, ni vers l’Est ni vers l’Ouest ; « Les déserts sont sans voix, et les montagnes de chardon sont sèches et sans merci/à l’Est il y a la mer en colère, où les tornades se déplacent. » (Mokhtari, 1967, p. 479)

Qasside-Mordab est une histoire stérile et la mort dans la conscience. C’est l’histoire des gens de la rue qui seraient condamnés à marcher vers leur boucherie ; les personnes qui aspirent le mouvement et le dynamisme, mais vous ne voyez aucun mouvement dans la foule. Les personnes qui ont perdu leur énergie et leur potentiel à cause de l’inertie de leur milieu de vie et leur entourage. Les personnes qui ont perdu leur chemin à la frontière de collision et de la civilisation et dans le vide horrible du désert appelé la Ville, cherchent le refuge dans les plaisirs malades et pollués. « Je laisse les jours sous les pieds des moments lâches, comme les feuilles jeunes/moments sobres ou ivres/pleins de mensonge et d’hélas/pleins de vide/et je jette les nuits, comme des pièces de monnaie sans valeur/derrière la montagne de l’ivresse, de larme, et l’oubli ». (Akhavan Sales, 1989, p. 312)

« … Ce sont plutôt les événements désespérés et étranges qui sont visibles dans le paysage décrit par le poète. Le soleil est refroidi et les symboles de vie, comme les fleurs, sont morts et dévalés. La maison est en feu et le feu transforme les tapis, les fleurs, les livres, etc. en cendres :
« Ma maison est en feu/un feu sans merci/sont en feu toutes mes traces sur les murs et les portes/que je les y ai mises au prix de ma vie/il brûle dans la nuit infructueuse et éhontée/hélas, sont en feu/les bourgeons que j’ai élevé avec difficultés/regarde les flammes de l’autre côté et la fumée/personne ne sera informée le matin que tout ce que j’avais, est perdu/... ce qui me reste de la matinée est un tas de cendres... » (Akhavan Sales, 1969, 160-161)

Le poète se considère la malédiction inférieure de la création et la mélodie non harmonieuse. Par conséquent, il brave les poètes iraniens traditionnels. Ces poètes avec voix velours d’or qui repèrent la lumière de belle odeur et le clin d’œil du jasmin bleu dans le profond d’une étoile bien déserte, sont incapables de voir ce qui se passe dans leur voisinage.
Compte tenu des preuves et critiques présentées sur les œuvres d’Akhavan Sales, il est clair que le désespoir et la frustration sont des thèmes très fréquents dans les poèmes d’Akhavan Sales. Nombreux sont ceux qui demandent la cause de cette réaction psychologique ? Quels événement politique ou désordre social ont affecté son âme si profondément ?
Se référant aux pensées bel et bien exprimées dans le Recueil des poèmes d’Akhavan Sales, on peut énumérer quelques facteurs principaux donnant lieu à ce désespoir chez le poète. Ici, nous analysons ces facteurs :

Facteurs créant le désespoir
1- La société
Akhavan Sales est un poète sensible et délicat et la moindre oppression et injustice le fait souffrir ; même la chute des feuilles. Les douleurs sociales sont les siens et il ne peut pas s’en passer des problèmes sociaux, ce qui a placé la plupart de ses poèmes dans la catégorie des poèmes sociaux et humanistes.
Ses poèmes sont principalement inspirés des événements de la société et il fait un grand effort pour distribuer de nouvelles pensées tout en accordant une attention particulière aux questions sociales. Barahani appelle Akhavan Sales le poète de la défaite et que ses poèmes représentent les intellectuels frustrés et brisés sous la pression des États corrompus et oppressifs. Barahani écrit, une fois laissés les attraits nostalgiques et romantiques et on rentre dans le monde émotionnel et sensoriel du poète, pour comprendre la sensibilité sociale particulière d’Akhavan Sales, ce qui le rend unique parmi les autres poètes contemporains. Son regard sur la société est fortement sensoriel et patriotique. (Barahani 2001, vol.2, p. 1000)

L’une des meilleurs œuvres d’Akhavan Sales dessinant le manque de liberté d’expression et l’atmosphère sociale indésirable du pays est Zemestan (Hiver). Shaihn Dezhi note que Zemestan a été publié après le 2e numéro de magazine Honar O Adab Emrouz. Dans ces années sombres, froides et dures, les deux numéros de cette revue suivie par la publication de Zemestan étaient comme un signe d’espoir qui éclairait la voie à suivre. Les intellectuels étaient la cible principale de coup d’État de 1953 en Iran et, après tous les tristes événements, les jeunes se sont trouvés dans Zemestan et se sont rendu compte où ils étaient et où ils sont. » (Shahin Dezhi, 2009, p.119)
« Bien que, le bref aperçu de l’apparence des maisons, l’humeur des passants, les arbres, la terre, le ciel, la lune et le soleil, représente clairement la saison froide, mais chaque élément décrit un coin de la vie sociale et en les mettant ensemble se voit un tableau complet de l’hiver triste et sombre, qui est senti par le poète dans son âme et au cœur de la société. (Yousefi, 1990, p.435)
« Poussant leurs têtes dans leurs cols/Ils ne vous salueront pas/aucune tête n’est soulevée pour saluer et rencontrer des amis/comme la route est sombre et glissante/les yeux pouvaient à peine voir/Si vous tendez vos mains par affection envers quelqu’un/on tirera avec réluctance les mains des poches chaudes/le froid est sans merci/le souffle sortant de la chaleur de poitrine/devient un nuage sombre/et se lève devant vos yeux comme un mur/qu’attendez-vous de vos amis lointains ou proches à faire (Akhavan Sales, 1969, 166 et 167)

Une autre œuvre réussie dans ce domaine est « Akhar-e-Shahname », qui est une métonymie du pouvoir politique en règne, de point de vue intellectuel. « Beaucoup de poèmes introvertis ou « AKHAVANIAT », sont apparemment vides de tout engagement social. Ses œuvres dans ce domaine sont comme beaucoup des poèmes d’Iraj Mirza, dont l’influence sur Akhavan Sales est tout à fait claire. Son âme contestataire et son silence de cri sont remarquables dans ses poèmes. (Behbahani, 2009, p. 53). Les poèmes d’Akhavan Sales (en particulier dans la deuxième période de sa carrière) sont riches de l’engagement social ; cependant, nous devons définir avant tout, ce que nous entendons par « engagement ». Si l’engagement social signifie l’illustration des conditions de vie sociales indésirables et la proposition de moyens de les résoudre, le poème d’Akhavan Sales est vide d’un tel engagement. Dans les œuvres d’Omid, le désespoir est parfois le moyen actif et furieux de la parution de la stérilité.
« Vagues de la mer sont endormis et immobiles/le tambour de tonnerre a été mis en sourdine/les fontaines enflammées sont desséchées/il n’y a rien à noter/sur le cimetière d’une ville morte/même un hibou ne chante pas/les souffrants sans énergie ni voix/les furieux sans voix ni énergie ». (Akhavan Sales, 1989, p.13, 14)

Un critique a écrit sur ce poème (paru en mai 1956 environ trois ans après le Coup d’État d’août 1953 en Iran) que cette image est réaliste dans une grande mesure. Le poète est légitime de voir sa ville vide et remise à son sort et l’appeler « cimetière d’une ville morte. » Pourtant, le poète exagère désespérément dans sa première expression.... Bien que le tambour de tonnerre soit sans voix, les vagues ou le désir de tonnerre sont indéniables. Il est clair que la scène est représentée plus sombre qu’il est. (Dastgheib, 2007, p.98, 99)
« Le poing fort qui claquent le ciel/es ouverts et révèle sa vérité honteuse/ceci est une nuit et une très horrible/, mais, il n’y avait pas de jour en attente derrière la colline. »
Jalal Al Ahmad écrit à propos de « Akhar-e-Shahnameh » dans « Évaluation sommaire » : Mehdi Akhavan Sales est un poète avec toutes ses craintes et ses refoulements, et il maitrise sa situation dans le temps comme dans le lieu où il vit et cela par l’instinct et non la raison ; par conséquent, il est devenu la voix de son temps. Voilà pourquoi son livre décrit le monde entre la peur et l’espoir. (Al Ahmad, Évaluation sommaire, p. 25-40)
Akhavan Sales est un poète politisé, sans tendance pour la politique et sans une connaissance riche de ce domaine, et sans s’afficher expressément dans cette silhouette. Sa poésie est largement nourrie des événements politiques de l’Iran. Une fois la passion et la révolte du peuple avant le Coup d’état de 1953 sont passées, l’état d’attente et de confusion du même peuple qui est palpable après le Coup d’État, ajoute à la frustration du poète :
« Les vieilles mauvaises gens cachent leur sourire/je vois des flots de sang et de larme/dans leur sourire »

Reflétant le désespoir de la jeunesse et le cœur brisé après le Coup d’état, ce qui représente l’insatisfaction des gens depuis de longues années, le fait d’être emprisonné pour deux fois (le public aimait considérer aussi la deuxième prison comme politique), ses plaintes et critiques continues, et tout cela était la cause de sa présence au fond des évènements politiques et sociaux avec les gens. Dans le silence étouffant d’avant 1979, nous trouvons l’ironie la plus évidente dans ses poèmes : « Il s’agit de jouer au Parlement et au Gouvernement/La scène est large et les rivaux ne se dérangent pas. N’est-pas ? /la majorité est le parti l’Iran Novin et la minorité est le public/la plupart sont les hommes et six ou sept femmes N’est-pas ? /... » (Shahin Dezhy, 2008, p. 43)
Ainsi, nous pouvons repérer l’un des miroirs les plus transparents des conditions sociales iraniennes de cette époque dans les poèmes d’Akhavan Sales.
Dans une de ses œuvres, intitulée « Nader va Eskandar », le poète dépeint comment il a été emprisonné, forcé à écrire des aveux, puis renfloué :
« Les vagues sont endormies et immobiles/le tambour de tonnerre a été mis en sourdine/les fontaines enflammées sont desséchées/il n’y a rien à noter/sur le cimetière d’une ville morte/même un hibou ne chante pas/les souffrants sans énergie ni voix/les furieux sans voix ni énergie/soupirs ne peuvent pas trouver la sortie/les oiseaux ont trouvé refuge sous leurs plumes/tous les bruits et voix/ont été enterrés dans un silence/le poste de suspension éternel ont été enlevés et les sangs sont lavés/au lieu de la douleur, la colère et la rébellion des buissons/les poings forts et serrés vers le ciel/sont maintenant ouverts... » (Akhavan Sales, 1989, p.195-199)

2- Mensonge et tromperie
Mensonge et tromperie sont les résultats d’un siècle Smiley dans lequel il n’y a pas de liberté et de justice ; Un siècle où l’ennemi est un refuge contre l’ami. Dans un tel âge, tout espoir, promesse, même un sourire, et peu de joie est certainement une déception.
« Toutes les nouvelles étaient mensongères/tous les signes que nous avions entendus par de nombreux prophètes/comme les pas des prétendants accompagnants d’adieu. » (Akhavan Sales, 1990, p. 223)
Dans un autre poème, Akhavan Sales dénonce le visage du mensonge comme suit :
« Messager de toutes les expériences toutes amères/chuchotement à mon cœur/que vous êtes faux/vous êtes une tromperie » (Akhavan Sales, 1969, p.268)
Ou
« Les gens ne pensent qu’à leurs propres intérêts/et tout ce qui reste pour nous est misère/qu’en attendez-vous, sauf, mais mensonge et mensonge/qu’en attendez-vous, sauf tromperie et tromperie. » (Ibid, p. 199)
Akhavan Sales commence le récit de ses douleurs de vie par l’histoire de Zemestan (Hiver). Il gémit douloureusement, Omid (le poète) est un sans espoir qui s’est réveillé contre la tromperie d’un mirage dans un désert immense dont il n’y a aucun espoir d’échapper. Le poète maltraite ses camarades déloyaux et ses faux sauveurs et accepte la douleur et l’éternel échec comme une mort poétique. Le poète se trouve comme le dernier innocent de l’âge qui a été trahi, désert et perdu. « Tous ceux qui restent sauf moi/tous les lâches et ignobles/il y a beaucoup d’eux et leurs mains sont sales. » (Shahin Dezhi, 2008, p.266).
Il y a plusieurs poèmes de cette nature dans les œuvres d’Akhavan Sales, qui indiquent la profondeur de la colère et la haine senties par le poète des masques des gens se présentant comme sauveurs de la société.

3. Pauvreté
Akhavan Sales ne cesse de gémir sur le manque de liberté et de justice et mentionne la pauvreté comme une conséquence de l’inégalité sociale :
« Je ne peux pas regarder dans les yeux/encore, je n’ai rien à offrir/comme les autres jours/malédiction et malédiction/à mes grandes mains vieilles privées/garde- amuse-toi avec ta sucette/trompe par elle/ta bouche, et langue, Et tes lèvres souriantes. »(Akhavan Sales, 1969, p.165).
Nous repérons les premiers signes de la recherche de la justice par le poète dans le poème « Khofteh » (« endormi ») dans lequel il exprime trois ou quatre de ses préoccupations majeures. La pauvreté et la richesse s’y opposent et le poète invite ainsi :
« Quand vas -tu te réveiller, le soleil s’est levé/lève-toi et sois un homme, mais attention, il n’est pas raisonnable de s’y précipiter sans plan/sois prêt à te battre comme dans cette vieille maison/tu ne serais pas être contesté par l’impossible. »(Akhavan Sales, 1956, p.24)
Des pensées similaires sont décrites dans un autre poème du même livre intitulé “Khatab va Atab” (Discours et reproche) »
« J’ai vu sous un grand sapin qui priait vers le ciel/un pauvre homme aux vêtements sales et usés avec beaucoup de chagrins/un beau château était devenu un symbole d’injustices/il était un homme grand et beau avec fierté/, mais capturé par l’enfer de ce vieux pays/il était comme une brebis perdue qui faisait autrefois partie d’un gros troupeau/d’autre part j’ai entendu le bruit de la joie du château/comme le bruit du vent de la bouche des cruches. » (Ibid, p.23)
Ce qui provoque plus de colère et d’agitation chez le poète, c’est le silence et la négligence de ceux qui sont censés se plaindre. Pris dans cette contradiction, le poète se trouve dans une ville endormie et passive. Une ville de cimetière, représentée comme une ville fanée et silencieuse, et ce qui régit cette atmosphère délaissée est l’ignorance et la superstition qui ont bloqué toute tentative sincère :
« Je suis de retour au Khorasan mort/silencieux, endormi, triste et inquiet/vol et injustice, et l’hypocrisie y sont permis/la liberté, la musique et la bière sont interdites » (Ibid, p.56)
Le poète est témoin des pauvres et frustrés et que comment leurs pauvreté et douleur sont devenues une affaire pour les autres. Il les observe jouir de leur piège d’or et de passer leur vie de façon satisfaisante. (Mokhtari, 1997, p. 442)

Absurdité, nihilisme et déterminisme
L’issue de toutes ces pensées désespérées est un sentiment d’absurdité, de nihilisme et de déterminisme qui se répand dans les œuvres du poète. Ceci est plus évident après le coup d’État de 1953 en Iran, quand l’esprit d’échec influence vivement les pensées et les poèmes d’Akhavan Sales. Certains critiques ont catégorisé ces œuvres comme les poèmes de doute et de peur. Certains poèmes ont des goûts philosophiques et couvrent les inquiétudes de l’homme sur de différentes questions de vie telles que l’instabilité du monde, l’instabilité politique des sociétés, la nature laide et infructueuse de la vie, la corruption, l’oppression, la violence, le déterminisme, la solitude, le nihilisme, la sénescence, la pauvreté, l’intoxication, la maladie, la dépravation, l’ignorance, le péché, etc.

Après la période de l’échec, l’attitude déterministe règne sur l’esprit du poète. Il cesse d’essayer et accepte son destin. Il se rend à la pauvreté, à la corruption et aux pénuries, ce qui le conduit à une absurdité absolue.
L’instabilité de la vie, la mort, le nihilisme et l’absurdité de la vie sont les thèmes forts des œuvres comme « Hamsafar Ah (Compagnon Ah), Hasel Che Bood (Quel était le résultat), Rouz va Shab (jour et nuit), Setarvan (stérile), Be Mahtabi ke Bar Gourestan Mitabad (A la lune qui illumine le cimetière), Andouh (le chagrin), Ghessei as Shab(le récit de la nuit), Gozaresh (Rapport), Parandeh dar Douzakh(un oiseau dans l’enfer), Shekar(chasse), et dans la plupart des poèmes de “Zemestan” et “Dar Douzakh Ama Sard Niz” (En enfer, mais aussi froid). Pourtant, “Dariqa” (Hélas) est axé sur l’oppression de l’époque ; “Shamdani” (géranium) est centré sur les soucis de vie, “Avar-e- Eyd” plainte de son époque, des ennuis et de pauvreté et de vœux de mort ; Et dans “Parineh” nous constatons le désespoir et le pessimisme du poète de la vie.
Ces sentiments négatifs se voient dans les livres et les poèmes comme “Khatab, Paeez Dar Zendan, Deli Ghamnak” ; sur la frustration et les difficultés de vie : “Darin Hamsaieh” ; sur le déterminisme ; Et dans “Morq Tasvir” sur le destin et la chance. Le poète illustre l’absurdité de la vie dans le poème “Shatqi Zendani Dokhtar Amu Tavous”, alors qu’il considère la prédétermination des nécessités, comme sources de tous les troubles et de la violence, et du crime, dans le poème “Hei Felani, Zendegi Shaiad Hamin Bashad”. Le livre raconte les histoires des détenus, de l’injustice, de l’anarchie et de l’absence de loi dans la vie, la société et le monde entier.

Nous lisons dans “Katibeh” de “Behterin Omid” (Les meilleurs d’Omid) :
“Une pièce d’un rocher est là-bas, comme si c’était une montagne/et nous, assis ici, extrêmement fatigués/homme, femme, jeune et vieux/tous joints, bien que par leurs pieds/enchaînés/si vous souhaitez vous avancer vers quelque chose/vous le pourriez autant loin que la chaîne vous laisserait/ce n’était pas clair/si c’était un appel dans notre rêve sombre et fatigué ou un bruit de quelque part, d’où, nous n’avons jamais demandé/et nous avons continué à ramper jusqu’à ce que nous avons atteint le rocher/l’un d’entre nous qui avait la chaîne plus lâche, a grimpé, puis a chanté : ‘si tu veux savoir mon secret/qui me bouleverse’, et nous avons commencé à chanter ce secret mystérieux avec une joie étrange, et la nuit magnifique a été éclairée par la lune/après un moment/il est descendu alors que sa chaîne faisait du bruit/nous l’avons tenu, on dirait qu’il était en train de tomber/et l’avons fait s’assoir/il a maudit sa main et la nôtre/dis-nous, qu’as-tu chanté ? /Il a avalé sa salive et a dit calme/c’était la même chose que je vous ai dite/si tu veux savoir mon secret/qui me bouleverse”/nous nous sommes assis et/avons regardé la lune et la nuit invalide était pleine d’ennuis. » (Akhavan Sales, 1969, pages 251-254)

Le concept que le poète tente de nous transmettre est que les quêtes de l’homme sont inutiles et à la fin ne reste que la douleur et le désespoir. La nuit magnifique est un fleuve glorieux et la nuit de désespoir est une rivière invalide et déprimée. C’est l’histoire d’un homme qui est condamné à continuer à travailler. L’homme est toujours pris par une conséquence futile.
Cette philosophie nihiliste est plus manifeste dans le poème “Gah Miandishim ke Shayad Sang Hagh Bashed” (Parfois je pense que la pierre a droit) de “Daftar Zendegi” (Cahier de vie) :
“Cependant, nous devons continuer à vivre, et continuer à sentir parfaitement.” (Akhavan Sales, 1997, page 203)

Dans ses meilleures œuvres, “Ghesseye Shahr Sangestan” (Le récit de la ville des pierres), “Khan Hashtom” (8e exploit), “Akhar-e- Shahname” (Fin de Shahname) et “Aan Gah Pas Az Tondar” (Après le tonnerre), le poète de requiem pour l’échec. Akhavan Sales écrit dans la préface de Zemestan : il semble que vous ne pouvez pas attendre quoi que ce soit de n’importe qui et n’importe où. Il semble que nous avons eu tort, rien n’est là : /ce que vous pouvez attendre dans la mer est la noyade et le requin/et ce qui est attendu sur la terre est le poison des arbustes et du sang. (Dastgheib, 2006, p. 82)
Le sommet de désespoir et d’absurdité se voit dans “Ma, Man, Ma” (Nous, moi, nous) :
“Je ne suis rien/rien et petite chose/nous ne sommes pas de ce monde dans lequel nous vivons/nous ne sommes pas d’autre monde/alors, d’où venons-nous ? Nous sommes du monde du rien et de petite chose. » (Akhavan Sales, 1997, p.243).

En espèce, le poète se voit noyé dans l’obscurité et l’absurdité. Il accueille la mort et salue l’absurdité. Il grimpe le toit dans une nuit d’été et allume la lumière et cela attire moustiques et cafards de sorte qu’il est forcé d’éteindre la lumière. Les insectes, les joies et peines s’en vont et il se trouve solitaire. Il voit une fille, plus jolie que le rêve des rosées, comme un fantôme bleu, l’eau, endormie, réveillée, et la douleur déguisée en bonheur. La fille est un moment fugitif d’une sorcellerie, et l’essence de la pureté, de la perplexité et de l’éternel. Elle est le moment d’inspiration poétique ou un moment où certains comprendraient avec une feuille verte au nez :
Marcherait avec joie, s’amusant tout en chantant/avec la lumière aux frontières les plus éloignées/jusqu’à ce qu’il perde tout et soit libre. ” (Ibid, p.245).
Après avoir atteint cet apogée mystérieux avec un tas de douleurs et de joies, de blessures et de quelques remèdes, le poète descend du toit :
“Nous avons pensé qu’il serait bon de nous asseoir/vous n’auriez qu’un seul moment durant toute une année/comme émergence du premier rayon de soleil/comme la chute du dernier Jésus-Christ, comme notre regard triste/comme l’enfant d’Adam.”(Ibid, page 246).
Ensuite, il s’assoit et trouve que :
“C’est encore cette lanterne de jour et nuit qui est plus sombre que l’obscurité/je ne suis rien et petite chose/et puis je retourne au point de départ.” (Ibid, 248)

Conclusion

Le désespoir et la frustration peuvent être sentis chez tout humain. En comparaison avec les gens normaux, les poètes étant plus sensibles et fragiles, le sentent beaucoup plus que d’autres. Akhavan Sales est réputé, entre autres poètes contemporains, pour son franc-parler et pour son état d’irritation rapide. Il ne supportait pas les anomalies politiques et morales. Ceci explique la fréquence plus élevée de désespoir et de frustration dans ses œuvres.
Les dirigeants et les hommes de Pouvoir sont avant tout autres dans son viseur, et le poète critique les dirigeants indignes et les tyrans. Le manque de liberté d’expression et de critique des hommes de pouvoir et aussi l’oppression des opposants sont les thèmes récurrents dans les œuvres de poète, Il est irrité de ce qu’il ne peut pas avoir cette liberté et qu’il n’est pas entendu.
Les dirigeants qui ont abandonné l’honnêteté dans leurs vies et leurs pensées favoriseraient le mensonge et l’hypocrisie dans le monde. Akhavan Sales dénonce ce mal dans ses œuvres. Soutenir la stupidité publique, promouvoir de fausses informations, et s’occuper des apparences de la société, alors qu’en réalité les gens souffrent, tout cela n’est pas tolérable par le poète.
La pauvreté est une conséquence indispensable de la société sous tyrannie. Lorsque la richesse d’un pays est injustement entre les mains de la nomenclature, la majorité subit la pauvreté et la privation. C’est un thème important dans l’œuvre d’Akhavan Sales et il est un grand critique de la répartition inégale de la richesse.
La seule chose qui donne le consentement et le refuge au poète est une sorte d’absurdité et de nihilisme. Il est à souligner que cette absurdité est sans les racines philosophiques. L’absurdité est si forte dans l’esprit du poète qu’il se trouve incapable de changer la situation et se trouve dans une profonde dépression.

Par Mehdi Heidari : Membre du Corps académique de l’Université Azad Islamique, Unité centrale de Téhéran
heidarimeh@yahoo.com

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