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Le Val d’Aoste... le Français fond comme la glace du massif du Dolent

Le Val d’Aoste... le Français fond comme la glace du massif du Dolent

À la veille du mois de la francophonie... un cri d’alarme venu du Val d’Aoste. À lire et à méditer par les francophones et les amoureux de la diversité culturelle...

28 février 2013 - par Mauro Caniggia Nicolotti 

Le Mont Zerbion, 2.722 m, (Vallée d’Aoste) et panorama sur une partie de la région
Ph : Aimablement prêtée par Mauro Caniggia Nicolotti

Le long des lignes de partage...

Un étrange voyage, le mien.

Grimpé idéalement autour d’une triple frontière, celle qui passe près du Mont Dolent (3.820 m), le sommet qui divise la France de l’Italie, et les deux de la Suisse. Moi, je préfère considérer cette borne comme un point de rencontre entre la Savoie, la Vallée d’Aoste et le Valais. De ce point naturel, l’œil glisse sur ces trois régions alpines, très similaires - sinon identiques – soit dans leur paysage, soit dans leur culture et leur histoire, mais surtout dans leur propre langue : le Français ; car dans le passé, ces terres ont été le berceau de cette langue.

Malheureusement dans mon Pays, le Val d’Aoste, quand j’essaie de tendre l’oreille autour de moi, cette langue, je l’entends de moins en moins. Dans ces temps modernes, en effet, le Français est susceptible de fondre comme la glace du massif du Dolent, lorsqu’en été la chaleur transforme ses neiges en ruisseaux. Mais cette eau qui descend des rochers ne semble plus contribuer à nourrir les gens du Pays d’Aoste, parce que dès qu’elle atteint la plaine d’Aoste, elle sèche sous le souffle du vent qui remonte de la plaine italienne. Le Français, donc, s’évapore sous l’effet du sirocco, qui pousse majestueux avec le soutien des vents de la standardisation et de la nationalisation. 

Aussi, le bilinguisme officiel de ce Pays (réglé par une loi constitutionnelle qui remonte à 1948 et qui aurait dû sauvegarder la langue française dans ce petit coin francophone de la nouvelle République Italienne), est menacé d’extinction. Le risque évident est un monolinguisme italien. L’enjeu, c ’est un équilibre à trouver à nouveau dans le sillon d’un plus moderne bilinguisme. Une stratégie qui permettra d’enrichir le peuple valdôtain toujours lié à sa langue maternelle et, plus récemment, à l’Italien. Les grandes vagues d’immigration et les gens de souche doivent partager l’esprit commun de l’ancestrale identité valdôtaine qui n’est pas seulement quelque chose d’historique, mais la clef pour la résolution des défis.

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