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L’AFAL, la francophonie par le jumelage

L’AFAL, la francophonie par le jumelage

Entretien avec son président, Jacques Godfrain.

A l’heure où l’AFAL* réorganise son annuaire de propositions de jumelage et de coopération francophones, rencontrons l’homme qui conduit l’élan avec conviction...

18 mai 2011 - par Arnaud Galy 

Nous sommes ici chez vous, à Millau, dans le département de l’Aveyron... un département connu pour son Roquefort, ses causses, ses brebis, depuis peu son viaduc, son sol rouge ancré dans la culture occitane... Dans ce contexte comment devient-on un homme politique consacrant sa vie aux relations internationales, au développement et à la francophonie ?

Jacques Godfrain - président de l’AFAL
Ph : aimablement prêtée par l’AFAL

On devient un homme politique sous réserve d’avoir des convictions fortes et une ligne de conduite. En outre, le regard de l’homme politique s’il dépasse l’horizon en fait un homme au service de l’État.
Il n’y a pas de différence entre l’homme politique dans sa commune, sur son terrain, auprès de ses électeurs et celui qui dialogue avec les gouvernants du reste du monde ; la même sincérité, la même transparence, le même regard sur la vie publique au nom de convictions affichées.

En quelques mots pouvez-vous nous rappeler les grandes lignes de l’histoire de l’AFAL ?

L’AFAL a été fondée en 1974 par M. Xavier Deniau et remaniée en 1983. Elle a depuis été reconnue par les plus hautes instances internationales : elle a obtenu l’agrément de l’UNESCO en 1991, celui de l’ONU en 2001, le statut consultatif puis participatif auprès du Conseil de l’Europe en 1996 et 2004 et enfin, elle est membre consultatif de l’Organisation internationale de la francophonie depuis 2005. En plus de l’animation du réseau de ses membres et la publication de sa revue trimestrielle, l’AFAL a lancé en 2001 la première édition du Concours international des 10 mots de la francophonie dans le cadre de la Semaine de la langue française et de la francophonie. Depuis, il a lieu tous les deux ans ; l’équipe de l’AFAL travaille actuellement sur la sixième édition qui se tiendra en 2012. L’AFAL anime également un programme intitulé « Jumelages et coopération » grâce auquel de nombreux établissements francophones du monde entier peuvent établir des liens. Agréée conjointement par les ministères de la Culture et de la Justice, L’AFAL mène aussi des actions contentieuses et précontentieuses dans le cadre de la loi du 4 août 1994, dite loi Toubon. Enfin en 2007, l’AFAL a tenu la première édition de Festi’phonie, un festival pluridisciplinaire dédiée à la création dans tout l’espace francophone.

En tant que fédération d’associations, qu’apporte l’AFAL à celles qui adhèrent ?

Tout d’abord, je tiens à préciser que l’AFAL n’est pas une fédération mais une union d’associations. Le terme d’union, sans connotation juridique, a été choisi car l’AFAL respecte la personnalité et la liberté d’action de chacun de ses membres.
Adhérer à l’AFAL permet de s’insérer dans un réseau francophone de grande ampleur. L’AFAL compte actuellement 120 associations membres et entretient des relations avec les institutions et acteurs de la francophonie.
Les membres bénéficient d’un abonnement à Liaisons, la revue des associations ayant le français en partage, un trimestriel édité par l’AFAL et qui permet à ses associations d’être informées de l’ensemble de l’actualité francophone mais aussi de promouvoir leurs activités.
L’AFAL dispose également d’un site internet riche et clair, dans lequel un répertoire leur est dédié. La rubrique « actualité des membres » leur est également consacrée.
Enfin en tant qu’interlocuteur privilégié des instances francophones et internationales, l’AFAL peut également appuyer ses associations membres dans leurs démarches et organiser, à leur demande, des rencontres, des réunions, des forums, les aider à coordonner des projets communs et à mutualiser leurs moyens.

Vous avez été ministre de la coopération, aujourd’hui président de l’AFAL, quel lien établissez-vous entre ces deux fonctions ?

À travers le service de la coopération et du développement on retrouve la volonté de mettre la France au cœur du service de l’homme sur toute la planète. Or le Français est une langue à vocation universelle qui traduit une vision de la société et des relations humaines.

Diriez-vous, au regard de l’échiquier géopolitique mondial, que l’avenir de la francophonie est tracé harmonieusement grâce à l’Afrique et au monde arabe qui possèdent de nombreuses richesses, se démocratisent, dynamisés par une jeunesse grandissante et éduquée... ou... que les perspectives sont chaotiques du fait des coups de boutoir infligés par la langue anglaise et l’Asie dominatrices ?

La langue française est universelle et ses détracteurs sont souvent les français eux-mêmes. Combien de publicitaires, d’enseignants dits supérieurs, et autres « spécialistes » ont des comportements autodestructeurs de leurs propres forces culturelles.

La francophonie est malmenée dans les institutions européennes ou mondiales, même la diplomatie et la culture avancent sur un sol instable. Quelles sont les responsabilités des francophones eux-mêmes ?

Les responsabilités sont portées par les esprits qui déposent les armes culturelles avant de s’en être servies, certains qu’ils sont de courir après les chimères de leur devenir.

Quel message lanceriez-vous à ceux qui abandonnent trop facilement l’utilisation de la langue française au profit de l’anglaise ?

Le message est simple, qu’ils étudient la vie et la mort des catoblépas, cet animal mythique qui se dévore lui-même, croyant pouvoir survivre !

Le catoblépas - représenté par Jan Jonston en 1614 dans l’encyclopédie animalière Historia naturalis de quadrupedibus

Comment expliquez-vous que la Francophonie soit tantôt accusée de frilosité et de manque d’ambition, tantôt d’arrogante donneuse de leçon ?

La vérité sur la Francophonie est qu’elle est la ressource essentielle de l’état de droits, de la protection de la pensée humaine, de la précision du mot à travers l’exactitude de l’étymologie.

Rêvons un peu ! Si vous aviez carte blanche, quelles seraient vos priorités pour donner un souffle nouveau à la Francophonie... l’éducation de la langue française, la coopération décentralisée, la promotion de valeurs communes... ?

La promotion de la chanson française, du rythme accompagnant les mots enchanteurs liés aux notes. La meilleure porte d’entrée de l’Anglais fut le rythme des Beatles qui est innovant, créateur ; inventif, à nous aussi d’inventer le rythme francophone.

Revenons à l’AFAL. Quelles initiatives ou quels projets générés par vos adhérents vous donnent le plus d’optimisme, de fierté ou de satisfaction ?

Toutes les actions menées par les associations de l’AFAL sont intéressantes et méritent le plus grand enthousiasme.

Au travers de l’expérience de l’AFAL, selon vous, quels pays ou zones géographiques vous semblent le mieux utiliser « l’outil » francophonie pour se développer ?

Toutes les zones du monde qui ont envie de communiquer avec le reste du monde.

Quels types d’organismes ou de projets aimeriez-vous voir naître afin de renforcer le rôle de la francophonie dans le monde ?

C’est un immense dialogue en français entre les peuples du monde qui adoptent l’outil de la toile et qui feraient un remue-méninges gigantesque.

Après une carrière politique bien remplie, de l’échelon local jusqu’au gouvernement de la France, pourquoi poursuivez-vous cette « mission » francophone ? Quel est le moteur ?

Parce que l’action publique quand elle colle à des convictions n’est pas une parenthèse de vie. Le moteur va depuis l’éveil de la compréhension de la vie propre à la dernière expression de la force. Ceux qui ne se donnent qu’une mission temporaire ne gèrent qu’une carrière et pas une vie.


* AFAL - Association francophone d’amitié et de liaison


JUMELAGE

L’AFAL en a fait son cheval de bataille. Quelle meilleure méthode pour instaurer des relations constructives entre des jeunes de Madagascar et de Belgique ; entre des adultes roumains, vietnamiens ou équatoriens apprenants le français et des Français ou des Tunisiens ; entre une école haïtienne et une suisse ?

« Tout est jouable » ! L’annuaire de propositions en ligne proposé par l’AFAL répond à des critères généraux sans imposer de cadres trop exigeant. Seul compte l’échange ! Les annonces portent sur des thèmes aussi variés que l’échange entre professeurs FLE, entre classes primaires, entre experts de la lutte contre l’analphabétisme, entre étudiants...

L’annuaire est gratuit et d’une grande simplicité d’utilisation.

Lire l'article sur L’annuaire des jumelages

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