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LIBAN -

LIBAN -

Par Pascale ASMAR, docteur en sciences du langage, Université Paris 3 et Université libanaise.
11 novembre 2014 - par Pascale Asmar 

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MOUVEMENTS SOCIAUX PROLIFIQUES

La situation sociale oblige la révolte à sortir dans la rue. Les employés mènent des grèves en faveur d’une amélioration de leurs conditions de travail. Seuls les bénévoles de la défense civile et les journaliers de l’EDL (Électricité du Liban) obtiennent gain de cause. Alors que les enseignants des écoles publiques et privées se retrouvent dans les rues pour revendiquer l’amélioration de la grille des salaires. Se joignent à ces protestations les vacataires de l’Université libanaise préoccupés par une titularisation tributaire du Cabinet plutôt que du conseil de l’Université. Rappelons que l’enseignement au Liban se répartit entre les deux secteurs, privé et public, et que les salariés de l’enseignement public représentent un pourcentage très important du total des fonctionnaires publics (près de 41 000 enseignants).

La femme est aussi au centre des mouvements sociaux. Une mobilisation massive pour revendiquer la mise en place d’une loi contre la violence domestique, visant à protéger les femmes et les enfants, se cristallise dans les rues. Cependant, le parlement libanais, à majorité, réfute le projet de loi présenté. La loi promulguée est jugée tronquée par KAFA, organisation non gouvernementale qui lutte contre la violence et l’exploitation des femmes et enfants. L’absence de mesures législatives civiles visant à protéger les femmes contribue aussi à la multiplication des mariages précoces, auxquels s’ajoutent de nombreux cas d’enlèvements et de mariages forcés. Le statut personnel étant défini par les autorités religieuses, il n’existe pas un âge légal pour le mariage unanimement reconnu. La Commission nationale de la femme libanaise profite de la Journée mondiale des femmes – le 8 mars – pour lancer une campagne d’information pour la protection des mineures vis à vis du mariage forcé.

LA CULTURE ET LE PATRIMOINE AU BUCHER

La censure pèse, toujours, lourd sur les productions artistiques. À titre non exhaustif, The exhibition de Youssef Nassar et I offered you pleasure de Farah Shaer figurent parmi les films bannis par la Sécurité générale, ainsi qu’une pièce de théâtre qui dénonce la censure Will it pass or not de Lucien Bou Rjeily. Les blogueurs et activistes sur les réseaux sociaux risquent la prison pour critiques à l’encontre des politiciens. Pour n’en citer qu’un, le jeune Jean Assi se trouve condamné à 2 mois de prison pour diffamation contre le président de la République sortant, Michel Sleiman. À Tripoli, en plein bouillonnement sécuritaire, la bibliothèque du Père Sarrouj, sanctuaire de livres rares et anciens, est brûlée. Incident ou acte provoqués ? Les autorités n’arrivent pas à se prononcer. Un appel pour alimenter la bibliothèque est lancé après des travaux de nettoyage et d’aménagement. Des donations de livres ne tardent pas à remplir les étagères calcinées. À Beyrouth, la résistance contre la destruction des maisons anciennes se poursuit en parallèle à une lutte contre la privatisation des espaces publics. Les habitants d’Achrafieh sortent dans les rues pour protester contre la construction de l’autoroute Fouad Boutros alors que les Beyrouthins se retrouvent, solidaires, auprès de la mythique Grotte des Pigeons pour interdire la privatisation de son port, communément appelé Minet Dalyeh, où a été découvert un site préhistorique de grande importance.

UNE FRANCOPHONIE TOUJOURS PIONNIÈRE !

Côté francophonie, le Salon du Livre retrouve ses fidèles passionnées de lecture et de musique dans sa 20e édition qui met à l’honneur l’Académie française. Au ministère du Tourisme, le premier jury de la Validation des Acquis Francophones Initiaux en Entreprise (VAFIE) démarre sur trois jours, chapeauté par la directrice générale du ministère, Nada Sardouk, et en présence du fondateur Jean-Marcel Lauginie et d’Annick d’Almeida-Agbojan, spécialiste de programme à la division de la langue française à l’Organisation internationale de la Francophonie. Ce premier jury réunit une soixantaine de policiers touristiques qui, à l’issue de l’épreuve, se voient remettre un diplôme, valant de reconnaissance linguistique. Malgré une situation socioéconomique précaire, le Liban reste une destination de choix, que le Huffington Post place parmi les 9 pays à absolument visiter avant de mourir. Une nouvelle convertie en lueur d’espoir pour le Liban et les Libanais..


Extrait de la contribution publiée dans l’AFI 2014-2015


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