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Hommage à l’homme de l’INBA ou la mémoire de Beyrouth

Hommage à l’homme de l’INBA ou la mémoire de Beyrouth

Par petites touches, Pascale Asmar poursuit sa description d’un Beyrouth qu’elle garde niché au plus profond d’elle. À quand la prochaine petite touche ?

28 février 2013 - par Pascale Asmar 
L’homme de l’Institut National des Beaux-arts de l’Université Libanaise - © Nadine Asmar
L’homme de l’Institut National des Beaux-arts de l’Université Libanaise
© Nadine Asmar

Il est l’une des figures quasi mythiques de cette ancienne Beyrouth qui habite les discours et les rêves des gens. Je ne sais pas comment il s’appelle, mais son visage est reconnaissable entre des milliers…

Son jeu de flûte aussi…

Accoudé sur une charrette en bois qu’il conduit avec patience en dépit de sa lourdeur et de son âge avancé, l’Homme ne quitte pas la devanture de l’Institut National des Beaux-arts de l’Université Libanaise à Furn El Chebbak. Il offre sa musique aux passants et aux étudiants traversés par les ondes nostalgiques et presque mélancoliques d’une flûte qui raconte l’histoire de son musicien. L’Homme offre aussi lupins, carottes et sa spécialité, le maïs cuit qu’il laisse reposer dans une marmite bouillante avant de le vendre à un prix très dérisoire.

« On me demande comment tu fais pour faire manger ta famille avec ces quelques livres libanaises que tu récoltes à la journée…, me dit-il en amorçant une petite conversation… Tu sais, quand on travaille à la sueur de son front, une livre se multiplie en cent ».

Une sagesse d’esprit que l’expérience a poli en dépit de son acuité et de sa dureté. L’Homme de l’INBA n’a pas eu une vie facile… Sous le soleil et en pleine pluie torrentielle, il est là à vous offrir son sourire, sa musique, ses anecdotes et une belle histoire qui se perpétue de génération en génération… Le temps change, la mémoire succombe aux oublis. La guerre ravage le pays… Et on se réveille avec une mémoire et un regret de ce que fut Beyrouth.

Devant un bâtiment blanc qui fut jadis un asile, transformé en une université palpitante de jeunesse et d’énergie, j’ai retrouvé une mémoire de Beyrouth …
Peut-être la seule…


Lire une autre "petite touche" signée Pascale Asmar

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