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NOUVELLE-CALEDONIE - Retour sur l’année 2016-2017

NOUVELLE-CALEDONIE - Retour sur l’année 2016-2017

14 novembre 2016 - par Pascal Dumas 
 - © Flickr - Yohmi
© Flickr - Yohmi

POLITIQUE

Contexte

Sur la période juin 2015 à juin 2016 aucune élection politique majeure n’a concerné la Nouvelle-Calédonie. Le denier scrutin territorial organisé fut celui des élections provinciales du 11 mai 2014 qui ont eu pour but d’élire les assemblées des trois provinces (Sud, Nord et Îles Loyauté) servant ensuite à former le Congrès de la Nouvelle-Calédonie (assemblée délibérative et organe législatif composé de 54 membres). Les trois principales forces non indépendantistes (Calédonie ensemble, Front pour l’unité [FPU], Union pour la Calédonie dans la France [UCF]) obtiennent 29 sièges tandis que les indépendantistes (Union national pour l’indépendance [UNI], Union calédonienne [UC]/Front de libération nationale kanak et socialiste [FLNKS] UC-FLNKS/Nationaliste, Libération kanak socialiste [LKS]) décrochent 25 sièges. À l’issue de ces dernières élections fut formé le 13e gouvernement, élu par les membres du Congrès. Conformément au « contrat de gouvernance solidaire » qui lie les trois partis non indépendantistes représentés dans les institutions, ce dernier est présidé par Cynthia Ligeard (FPU), mais chute, 5 mois plus tard le 16 décembre 2014, suite à la fin de l’entente des loyalistes (partis non-indépendantistes) entre le Rassemblement et Calédonie ensemble. Le 31 décembre est alors élu par le Congrès le 14e gouvernement formé depuis les Accords de Nouméa et constitué des mêmes onze personnes. Toutefois, il faudra attendre 3 mois pour qu’une majorité en leur sein se dégage afin d’élire un nouveau président, l’alliance politique le Front pour l’unité (constitué du Rassemblement, de l’Avenir ensemble, du Mouvement de la Diversité, de l’Union pour un destin calédonien et du Mouvement démocrate) et le parti de Philippe Gomes se disputant le poste. Le 1er avril, grâce au soutien des leaders indépendantistes (qui considèrent la politique sociale et la doctrine en matière de nickel de Calédonie ensemble proches de leurs aspirations) Philippe Germain de Calédonie ensemble prend les rênes de ce gouvernement avec 6 voix sur 11. Jean-Louis d’Anglebermes (UC-FLNKS), accède quant à lui à la vice-présidence.

L’année 2015 voit donc basculer la présidence du gouvernement, mais aussi quelques mois plus tard celle du Congrès. En effet, alors que l’alliance entre les loyalistes a volé en éclat, l’un des seuls sujets de consensus reste le dossier du corps électoral spécial en vue du référendum de 2018 sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. Ces inquiétudes sur la composition du corps électoral sont vivement exprimées à la manifestation du camp non-indépendantiste, à Nouméa lors de la visite fin avril 2015 de Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale. Le lendemain, Claude Bartolone, avec l’aval de Manuel Valls, annonce la tenue d’un Comité des signataires extraordinaire consacré exclusivement aux questions électorales. Lors de ce dernier (le XIII) qui a lieu à Paris, le 5 juin 2015, les partenaires s’accordent notamment sur l’extension de la procédure d’inscription d’office, qui permet de dispenser de formalités d’inscription sur les listes électorales la plupart des citoyens calédoniens nés sur le territoire, et qui figurent sur les listes électorales spéciales pour les élections provinciales. À l’approche du renouvellement de la présidence et des commissions du Congrès prévu en juillet se constitue une nouvelle alliance de partis politiques anti-indépendantistes : les Républicains de Nouvelle-Calédonie qui renvoient à la nouvelle appellation du parti de la droite métropolitaine présidé par Nicolas Sarkozy initié un mois plus tôt. Le Mouvement populaire calédonien, avec à sa tête l’ancien député Gael Yanno, bien qu’ayant participé à la création de la coordination des Républicains en Nouvelle-Calédonie refuse de joindre ce groupe politique ne souhaitant pas la constitution d’un groupe commun au Congrès. Cette coalition se retrouve être alors la succession du FPU, union formée pour les élections provinciales de 2014 rejoint notamment par le Rassemblement pour la Calédonie (RPC) d’Isabelle Lafleur et Sonia Bakes du Mouvement Populaire Calédonien (MPC) qui démissionne du gouvernement dont elle était membre depuis 2009 pour rejoindre le Congrès et prendre la future présidence de ce groupe. L’alliance politique Union pour la Calédonie dans la France (UCF) formée en octobre 2013 elle aussi en vue des échéances électorales de 2014, par les trois partis, MPC, RPC et MRC (Mouvement républicain calédonien) de Philippe Blaise se désagrège.

Les élections ont lieu le 16 juillet 2015 et Thierry Santa (Les Républicains-Rassemblement), fidèle du sénateur Pierre Frogier, est élu président du Congrès de la Nouvelle-Calédonie et remplace ainsi Gaël Yanno, à la tête ce cette institution depuis mai 2014. Marquant le réchauffement initié quelques semaines auparavant, il est soutenu par des élus de Calédonie ensemble, au deuxième tour de scrutin avec l’ensemble des 29 voix non-indépendantistes sur 54, contre 24 à l’indépendantiste Rock Wamytan (FLNKS-UC) et 1 vote blanc (LKS). Entre les deux grandes formations loyalistes, le rapprochement est de courte durée et des divergences importantes autour du nickel, de la politique budgétaire, de la fiscalité, ou encore du projet éducatif et autres vont rythmer le reste de l’année. Au-delà de ces désaccords, plus préjudiciable est le désengagement progressif des Républicains à « l’agenda partagé ».

Véritable feuille de route tracée par la conférence économique et sociale de 2014 et signée par les organisations patronales, l’intersyndicale et les principaux partis politiques, « l’agenda partagé » a pour objectif de réformer le modèle économique, fiscal et social du pays, dans le cadre de la lutte contre la vie chère afin de réduire les inégalités sociales et sauver les régimes sociaux

Au niveau des partis indépendantistes, l’année 2015 fut aussi mouvementée et notamment pour l’Union calédonienne (UC), le plus vieux parti du pays fondé en 1953. Rivalités et désaccords internes se font particulièrement jour lors de la crise gouvernementale du début d’année. Alors que Rock Wamytan tente de constituer une majorité avec des proches de Pierre Frogier (Rassemblement) Daniel Goa, président de l’UC depuis novembre 2012, affiche quant à lui son soutien à Philippe Germain (Calédonie ensemble). Dans son propre parti, Daniel Goa ne fait pas l’unanimité et deux membres UC du gouvernement Anthony Lecren et Gilbert Tiuyenon ne suivent pas le vote pour la mise en place du gouvernement Germain. Toutefois, au congrès du parti à Hienghène, le 7 novembre 2015 sans concurrent direct, Daniel Goa retrouve à la quasi-unanimité (191 voix sur 200) la présidence de l’UC. La question minière, toujours au cœur de l’actualité, divise le FLNKS. Alors que le Front (FLNKS) prône une bataille contre le capitalisme ultralibéral et que le nickel a toujours été évoqué comme l’un des principaux leviers financiers du projet d’indépendance, lors de ce congrès, Daniel Goa bouscule un dogme et invoque la loi du marché comme règle au-dessus de tous les modèles. Face à cet antagonisme idéologique, la réaction de Paul Néaoutyine du Palika (Parti de libération kanak), parti plus explicitement socialiste ne se fait pas attendre en réclamant « un congrès de clarification » des composantes du FLNKS sur la thématique de la mine. L’échéance du premier référendum d’autodétermination approchant, le projet de société voulu par les indépendantistes se doit d’être précisé et il ne sera pas forcément facile de faire la synthèse.


Manuel Valls et George Pau-Langevin reçus par Philippe Germain (Ph : communication gvt NC)

Le 4 février 2016 se tient, selon un rituel désormais établi, le XIVe Comité des Signataires à l’Hôtel de Matignon à Paris. Durant ce dernier, l’urgence face à la crise internationale du nickel et l’échéance institutionnelle de 2018, ont permis de rassembler la classe politique néo-calédonienne. Le litige électoral existant sur les listes électorales spéciales provinciales est politiquement clos. Un plan de sauvetage pour la Société le Nickel (SLN, groupe Eramet), qui perd près de 17 millions d’euros par mois, est acté afin que l’État, actionnaire de référence d’Eramet use de son influence pour garantir le financement du fonctionnement courant de l’entreprise. Le sujet polémique des exportations de minerais devient consensuel et les signataires s’engagent à élaborer un programme prévisionnel d’urgence des exportations afin de maintenir l’activité minière sur la côte Est et de garantir celle des petits mineurs et des rouleurs. Un soutien aux autres opérateurs internationaux (Glencore au Nord et Vale au Sud) ainsi que la nécessaire prise en compte de la dimension nickel dans les discussions sur l’avenir institutionnel ont aussi été rappelés par l’ensemble des partenaires de l’accord de Nouméa.
La première moitié de l’année 2016 a aussi été marquée par les visites du président du Sénat Gérard Larcher (fin février 2016) et celle du Premier ministre Manuel Valls, accompagné par la ministre des Outre-mer George Pau-Langevin en mai. Lors de ces déplacements les discours prononcés réaffirment le soutien et l’engagement de l’État, notamment au niveau économique par le biais des contrats de développement (le centre hospitalier du Nord, l’extension du lycée de Pouembout, mais aussi le futur centre pénitentiaire, comme le barrage prévu sur la rivière Pouembout) et la volonté de rééquilibrage des territoires. En juin 2016, Thierry Lataste, négociateur de l’accord de Nouméa prend ses fonctions de haut-commissaire et devient l’un des rares hauts fonctionnaires à occuper deux fois le même poste (1999 à 2002).


Le nickel dans la tourmente (Ph : koniambonickel.nc)

ÉCONOMIE et SOCIÉTÉ

Après une année 2013 calamiteuse, résultat de la fin des grands chantiers de construction publics et privés tels que l’aéroport de la Tontouta, la construction du complexe industriel de production de nickel du Nord, le développement de la zone urbaine Voh-Koné-Pouembout (VKP) devant contrebalancer la macrocéphalie de la capitale Nouméa et réduire les déséquilibres spatiaux entre les provinces Nord et Sud, la reprise d’activité amorcée dans la seconde moitié de 2014, devait se confirmer en 2015. Or, l’année 2015 ne fut pas l’année du rebond et marque un réel essoufflement de l’activité économique du pays. Situation d’autant plus difficile que la Nouvelle-Calédonie avait connu depuis le début du nouveau millénaire plus d’une douzaine d’années de croissance importante, illustrée notamment par le fort développement de l’agglomération nouméenne, le quasi triplement du parc automobile, ou encore la progression continue des biens et des services. De plus, grâce au développement des chantiers de deux usines métallurgiques de taille mondiale dans le Nord (rentrée en production en 2013) et le Sud (mise en service en 2009), un appareil productif, hors nickel, relativement intégré et diversifié, un secteur tertiaire prédominant, l’archipel néo-calédonien avait longtemps résisté à la crise mondiale. Toutefois, rattrapé par un contexte international morose la plupart des secteurs d’activité connaissent depuis le second semestre 2015 un net affaiblissement. En cause, principalement, la crise mondiale du nickel et la chute du cours de ce minerai sur les marchés internationaux (en août 2015 le prix de la tonne s’établissait à 9 300 USD environ au London Metal Exchange, alors qu’un an auparavant, ce chiffre, qui recule depuis 18 mois était deux fois plus élevé, et il faut désormais remonter à juillet 2003, soit douze auparavant pour trouver un prix aussi bas) qui a touché de plein fouet la Nouvelle-Calédonie dont l’économie calédonienne reste encore largement tributaire. Avec une perte cumulée estimée à environ 835 millions d’euros en 2015 pour les trois opérateurs métallurgistes du pays, le marasme est historique. Cette conjoncture entraine une baisse de la sous-traitance, des coupes budgétaires, une réduction des rentrées fiscales et de manière plus générale un certain attentisme à l’ensemble des secteurs d’activité.

Les difficultés liées à cette crise du nickel se sont traduites en août 2015 par un mouvement social de grande ampleur, dénommé «  le conflit des rouleurs » (le terme « rouleurs » désigne les transporteurs de minerai de la mine jusqu’aux quais de chargement.). Ces derniers ont paralysé Nouméa et d’autres communes de la Grande Terre, durant près d’un mois, en érigeant avec leurs camions des barrages routiers. Ce conflit a opposé les mineurs et transporteurs de nickel aux institutions locales. D’un côté les rouleurs réclamaient la possibilité de pouvoir exporter du minerai pauvre vers la Chine leur permettant de maintenir leur activité et celle de leurs sous-traitants dans un contexte mondial d’effondrement des cours du nickel, alors que de son côté le gouvernement souhaitait privilégier les clients historiques que sont l’Australie, le Japon et la Corée du Sud. Alors que le conflit s’enlisait, la sortie de crise a été précipitée par la mort d’un automobiliste de 25 ans qui s’est encastré dans un camion de rouleur barrant l’accès à une voie rapide. Au terme de 25 jours de blocage, fin août un protocole d’accord de fin de conflit est signé et prévoyait que les demandes d’exportation soient examinées par le groupe de travail des présidents et des signataires.

Au premier trimestre 2016, les indicateurs macroéconomiques sont pour la plupart toujours en repli. La crise du nickel est profonde et durable. Elle affecte fortement le moral des entrepreneurs qui adoptent un positionnement d’attente et impacte les finances des collectivités limitant les perspectives de relance de l’économie par la commande publique. À cela s’ajoute un contexte institutionnel incertain, au vu des échéances électorales à venir avec le ou les référendums d’autodétermination prévus par le processus de l’accord de Nouméa. Ainsi, la dégradation de la consommation des ménages et de l’investissement à l’exception de la construction privée, amorcée en 2015, s’accentue. Dans ce contexte, le secteur de l’emploi se dégrade fortement. Alors que la demande d’emploi augmente, le nombre de nouvelles offres déposées au cours de l’année 2015, diminue de près de 15 % et atteint son plus bas niveau depuis 10 ans.


Le tourisme toujours en vogue ! (Ph : Flickr - Vern)

Seul le secteur du tourisme sort son épingle du jeu et résiste bien à cette conjoncture économique. Après deux années de recul, la fréquentation a rebondi en 2015 de plus de 6 % (soit 113 950 visiteurs) avec une hausse des marchés, australien, néo-zélandais et japonais qui compensent le repli des visiteurs venus de France métropolitaine. Le tourisme de croisière continue son essor avec plus de 444 000 croisiéristes qui ont fait escale en Nouvelle-Calédonie en 2015. Cependant cette croissance est bien plus modérée qu’au cours des années précédentes (+5,3 % en 2015, après +9,3 % en 2014 et +38,7 % en 2013). Dans ce contexte favorable, fin juin 2015, un projet touristique de grande ampleur va voir le jour à Lifou avec l’aide de la Province des Iles Loyauté qui attribue une subvention de 5,4 millions d’euros à la Société de développement et d’investissement (Sodil) dans le cadre du montage financier d’un hôtel haut de gamme de 50 chambres d’un coût total de plus de 28 millions d’euros. Toutefois, la part d’apport de richesse de ce secteur dans l’économie du pays (2,3 % en 2010) ne suffira certainement pas à combler les pertes liées à l’activité nickel.

Autre dossier sensible : la Taxe Générale à la Consommation (TGC) est l’un des points centraux de « l’agenda partagé » signé par la majorité des partenaires sociaux et groupes politiques en août 2014. La TGC, s’insérant dans le cadre de la mise en œuvre d’une vaste réforme fiscale, est une sorte de TVA locale se substituant à un mille-feuille de taxes et droits à l’importation, avec un rendement équivalent de l’ordre de 425 millions d’euros. Après trois échecs par le passé en 2006, 2012 et 2014, ce projet est de nouveau porté par le gouvernement Germain et la période mi 2015, mi 2016 voit se succéder des réunions de travail entre syndicats, patronat et techniciens des services fiscaux, afin que ce projet de loi soit voté au Congrès avant fin 2016. Si la TGC, fait l’unanimité dans la classe politique et chez les partenaires sociaux, c’est le volet compétitivité qui divise fortement. En effet pour contrecarrer l’effet inflationniste que pourrait provoquer la TGC, l’exécutif souhaite l’accompagner d’une loi sur la compétitivité des entreprises avec un plafonnement des taux de marge et l’encadrement des prix en cas de dysfonctionnement de la concurrence. Or ces mesures rencontrent l’hésitation d’une partie des indépendantistes, l’opposition du parti des Républicains et surtout celle du Medef.


Le Centre culturel Djibaou à la pointe de la vivacité de la culture kanak (Ph : CC Djibaou)

SCIENCES et CULTURE

Parmi, les grands rassemblements scientifiques de l’année 2015 et 2016, il est a noté la 3e édition à Nouméa du sommet OCEANIA 21, porté par le gouvernement néo-calédonien, qui a réuni 15 États insulaires du Pacifique Sud, les principales organisations régionales onusiennes ainsi que la communauté des chercheurs. Cette manifestation a rappelé les graves conséquences du changement climatique sur les populations du Pacifique et a abouti à la Déclaration de Lifou, dans laquelle les dirigeants océaniens ont plaidé pour une « révolution internationale » sur le climat dans le cadre de la préparation de la COP21 à Paris. En juin 2015, PACE-NET (projet financé par la Commission européenne pour renforcer la coopération en sciences, technologie et innovation entre la région Pacifique et l’UE) et le Grand Observatoire du Pacifique Sud (GOPS) ont co-organisé un atelier scientifique à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) sur le renforcement des systèmes d’observation du climat et la mesure de ses impacts sur la biodiversité, les ressources terrestres et marines et sur les sociétés dans le Pacifique océanien. Mi-septembre 2015, l’atelier scientifique international Tropical Pacific Observing System for 2020 a eu quant à lui pour objectif de redéfinir de façon concertée la carte des systèmes d’observation océan, atmosphère dans le Pacifique tropical. Toujours, sur ces questions climatiques, année de la COP 21 oblige, l’Université de Nouvelle-Calédonie (UNC) a organisé durant l’année 2015, un cycle de conférences visant à informer le grand public et à fédérer les chercheurs sur les problématiques liées au changement climatique, telles que la santé, la biodiversité, les océans, les peuples autochtones ou les activités industrielles. Les opportunités d’échanges scientifiques ont aussi été nombreuses à l’UNC lors des différents colloques internationaux qui s’y sont déroulés que ce soit sur le droit économique en Nouvelle-Calédonie en juillet 2015, sur le système éducatif calédonien à l’heure du destin commun en novembre 2015 ou encore en mathématiques en février 2016.

Au niveau culturel, la célébration des 40 ans de Melanesia 2 000 a constitué un point focal de la saison 2015 du Centre culturel Tjibaou avec la tenue d’une exposition consacrée à « 1975-2015 : 40 ans d’art kanak ». Ce festival s’était déroulé à Nouméa en 1975 sous l’impulsion de Jean-Marie Tjibaou et avait marqué le renouveau culturel kanak et imprimé les fondements d’une citoyenneté calédonienne. Cette manifestation a été un grand succès populaire à l’époque avec 50 000 spectateurs qui s’étaient déplacés lors des quatre jours du festival, soit le tiers de la population du pays.
En juin 2015 a lieu le premier Festival de livre de jeunesse de Nouméa avec pour objectif de favoriser la rencontre avec les acteurs et de promouvoir la lecture. La 8e édition du Salon International du Livre Océanien (SILO) s’est tenue à Poindimié début octobre 2015, sur le thème du dessin de presse. Des auteurs tels que l’Australienne Cathy Wilcox, dessinatrice de presse et caricaturiste ou Andrea Hirata, auteur indonésien le plus lu au monde en dehors de son pays natal ainsi que d’autres venus de l’ensemble du Pacifique (Australie, Vanuatu, Nouvelle-Zélande, Fidji… ), de France et de Nouvelle-Calédonie ont pu échangé avec le public pendant 4 jours.
La période a aussi été marquée par de nombreuses expositions telles que celles organisées au musée de la Seconde Guerre mondiale sur les thèmes des « Femmes au cœur du conflit, 1939-1945 » ou de la « Reddition du Japon », au musée de la Ville «  Nouméa 1900 » consacrée à l’histoire de la ville et de la Nouvelle-Calédonie au cours de la période 1890-1910 ou encore à la Maison Higginson « 100 affiches pour un centenaire », centrée sur l’art et la propagande pendant la Première Guerre mondiale, dans le cadre des célébrations du centenaire de la guerre de 1914-1918. Le Mois du Patrimoine, organisé par la province Sud, est devenu au fil des ans l’un des rendez-vous culturels incontournables de l’année. Dans son édition 2015, cette manifestation, qui permet au public de venir découvrir ou redécouvrir toute la richesse du patrimoine néo-calédonien, s’est déroulée autour de 36 événements sur la thématique « Jeunesse d’hier et d’aujourd’hui » et a attiré plus de 11 000 visiteurs.

Pascal Dumas
Maître de conférences à l’Université de la Nouvelle-Calédonie
pascal.dumas@univ-nc.nc


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