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Paris, fausse note pour un clarinettiste !

Paris, fausse note pour un clarinettiste !

Adrian Receanu - (SUITE...)

Aux dernières nouvelles... Adrian Receanu est convoqué devant les autorités compétentes afin de régulariser sa situation ! ZigZag suit le dossier et rendra compte de son épilogue.

17 avril 2010 - par Arnaud Galy 
Adrian Receanu entre deux concerts - © Christian Dawid
Adrian Receanu entre deux concerts
© Christian Dawid

Un avis d’expulsion ! Voilà ce que ce musicien moldave sans histoire a reçu à quelques jours du printemps. Un formidable élan de solidarité s’est mis en place pour le soutenir. Artistes, politiques, journalistes, ami(e)s se mobilisent et cherchent à comprendre.

La rédaction de Zigzag vous convie à un jeu ! En voici la règle : Nous allons brièvement vous raconter l’histoire d’un homme, Adrian Receanu. Le jeu consiste à repérer dans son histoire une faute, une erreur... pourquoi pas un crime ?! Si vous parvenez à observer « la faille » qui caractérise Adrian Receanu, écrivez-nous et éclairez-nous !

Adrian Receanu entre deux concerts
Ph : Christian Dawid

Adrian Receanu est moldave. À vingt ans, ce musicien en herbe qui fréquente assidument l’Alliance Française de Chişinău (Moldavie) rêve de perfectionner sa pratique musicale. Sa clarinette et lui sont indissociables et il veut le meilleur pour elle ! L’école française de clarinette est mondialement renommée. Tout naturellement Adrian met tout en œuvre pour orienter sa boussole vers Paris. Il est francophone comme bien des Moldaves, la Moldavie appartient à l’espace de l’Organisation Internationale de la Francophonie, la France et Paris sont largement ouverts aux artistes depuis... François 1er. Aucune hésitation pour lui ! Adrian remplit scrupuleusement un dossier de bourse qui lui est octroyée. Deux conservatoires « parisiens » lui ouvrent leurs portes. Il choisit Boulogne dans les Hauts-de-Seine. Adrian enchaîne les années de conservatoire... il jazz, il klezmer, il tzigane, il classique, il clarinette à tous les vents ! L’exigeant milieu musical parisien reconnaît son talent... il savoure avec modestie et gourmandise !

À partir de 2003, la vie d’Adrian prend une autre tournure. La musique populaire s’impose dans son répertoire. Rien de surprenant quand on vient d’un pays et d’une région d’Europe où les traditions musicales sont fortes, mondialement reconnues et d’inspiration nomade ! Adrian Receanu mord la vie à pleines dents... il enregistre des CD, il collabore avec les uns et les autres, il monte son propre trio puis son quintet. Lui et sa clarinette partent sur les routes des festivals français, italiens, espagnols, allemands, polonais, autrichiens et même monegasques ! De temps en temps, il retourne s’oxygéner dans sa Moldavie natale auprès de ses parents et de sa sœur restés à Chişinău. Il fait partie de ce monde artistique dont les citoyens n’ont de cesse de se rencontrer, de partager leurs notes, d’échanger leur enthousiasme ou leur « blues ». Des hauts, des bas, des fulgurances, des interrogations Adrian en a connu et en connaîtra encore !

Aujourd’hui, Adrian a 30 ans. Depuis 10 ans il promène ici et là sa clarinette et son sourire charmeur. Adrian a plein de « potes » ! La preuve, mercredi 24 mars, il a demandé à ses « potes » connus et inconnus de venir le voir jouer au Café de la Danse près de la Bastille à Paris. Des « pointures » du jazz et de la musique tzigane comme Rona Hartner sont venues, des élus de la mairie de Paris et des journalistes étaient là parmi les 400 spectateurs. Adrian était heureux de voir sa tribu réunie autour de lui et de sa clarinette, il était aussi ému et étrangement soucieux.

Ému et soucieux, pourquoi ému et soucieux ? Adrian a toujours su que la « vie d’artiste » n’était pas toujours rose, que parfois on n’est pas en haut de l’affiche comme le dirait Charles Aznavour. Cela, Adrian le savait... il le sait. Ce qu’il ne savait pas, c’est qu’en ce mois de mars 2010, la Préfecture de Police de Paris allait lui donner l’ordre de quitter le territoire français ! Un avis d’expulsion, rien de moins ! Fin de l’histoire française le 10 avril 2010, voilà ce qui est écrit dans le terrible courrier. À moins que ses potes, un avocat, l’intelligence et l’esprit des lumières ne parviennent à rectifier le tir. Tous étaient là pour un concert de soutien festif et citoyen.

Adrian est un musicien talentueux, parle français avec plus de vocabulaire que bien des français de souche, n’est pas délinquant, a un domicile... Alors quoi... ? Ah si, encore une chose : Depuis quelques mois, Adrian s’est inscrit dans une école où il suit des cours d’arrangement et d’orchestration. Une corde qui manque à son arc, selon lui. Preuve, si il en faut une supplémentaire qu’Adrian n’imaginait pas que dans un futur proche l’État français ferait de lui un potentiel clandestin ! Il n’a jamais été illégal mais il peut le devenir sur ordre de l’administration ! En quoi Adrian est-il un fardeau pour la société française ? Si quelqu’un peut répondre...

Affiche du concert de soutien
Ph : Alexis Rimbaud

Vous pouvez aussi envoyer vos mots de soutien à Adrian Receanu.

soutienadrianreceanu@gmail.com

http://soutienadrianreceanu.tk


NB : En mai, sans aucun rapport avec cette « histoire », ZigZag publiera un dossier présentant la Moldavie. Nous y inclurons des nouvelles d’Adrian Receanu...

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