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ROUMANIE -

ROUMANIE -

Par Mariana PERISANU, professeur - Bucarest
11 novembre 2014
Timisoara, ville jeune qui tire la croissance vers le haut - © Flickr - Evive
Timisoara, ville jeune qui tire la croissance vers le haut
© Flickr - Evive

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POLITIQUE

L’année 2014 est dominée par les échéances électorales européennes (25 mai) et présidentielles (novembre). Les débats sur les enjeux continentaux ont été devancés par la politique locale et la coalition Union Sociale Démocrate, au pouvoir depuis mai 2012, s’est effondrée malgré les serments de fidélité et les engagements pris. Les libéraux ont quitté avec fracas ce tandem pour passer dans l’opposition. Pour maintenir une majorité parlementaire, le Premier ministre Victor Ponta s’est allié avec les Magyars de l’UDMR. Le rapport de force est passé de 70 % de députés favorables au gouvernement Ponta II à environ 60 % d’élus proches du cabinet Ponta III. Les élections européennes ont fait office de relevé précis des forces en présence d’autant plus que les partis sont allés seuls au combat. Le résultat a confirmé les attentes. Le grand vainqueur est la coalition dirigée par le PSD de Victor Ponta, car sur les 32 députés roumains du Parlement Européen ils ont pu en envoyer 16, le Parti National Liberal (qui a changé de leader et décidé de joindre le Parti Populaire Européen) 6, le Parti Démocrate Liberal 5, le nouveau parti présidentiel PMP 2 députés, l’UDMR 2 et enfin le candidat indépendant Mircea Diaconu qui a remporté 7 % des suffrages. On regrette la quasi-absence de débats sur les thématiques continentales importantes, la pénurie de bilans concrets des eurodéputés sortants, un euroscepticisme qui s’insinue subrepticement et le faible niveau de participation. L’élection du nouveau chef de l’État en novembre voit s’affronter une dizaine de candidats dont le Premier ministre Victor Ponta coalisant les forces de gauche et le représentant des forces de la droite qui a tenté de s’unir avec pas mal d’échauffement. Le PNL et le PDL arrivent à faire une union et à proposer un candidat unique.

ÉCONOMIE

La croissance économique de la Roumanie est de 3 % environ en 2014 (une des plus élevées de l’Union européenne). La notation de la Roumanie s’est accru (Baa3) sur fond d’amélioration des indicateurs macro-économiques et de la réduction du risque de la zone euro. Le changement de perception de Moody’s confirme le fait que la perspective de croissance et consolidation fiscale s’inscrit dans la durée affirme le ministre du Budget Liviu Voinea (Ziarul financiar 14/04/2014). L’absorption des fonds européens s’est élevée à 34 % en 2013, une nette augmentation par rapport aux années précédentes, mais bien insuffisante. Le taux d’échange est resté stable. L’industrie constitue le principal moteur de l’économie soutenue par L’inflation est descendue fin 2013 à 1,55 %, influencée par une bonne production agricole et la réduction de la TVA pour les produits de panification de 24 % à 9 %. Les prix des denrées alimentaires ont baissé de 1,8 %. Les 2 % de déficit budgétaire établis par le FMI et la Commission Européenne ont été atteints, mais les investissements étrangers en Roumanie (2,7 Md€) restent encore 3 fois plus réduits qu’en 2008 (3,5 Md€). L’agriculture roumaine a profité de bonnes conditions climatiques, mais reste encore mal irriguée. Le chômage de 7,1 % est inférieur à celui de la zone euro (11 %). Le manque d’infrastructures dans les transports reste la plus grande déficience structurelle de l’économie roumaine et les avancées, en dépit des efforts, sont encore timides. À part la construction hyper urgente d’autoroutes, on relance pour 2015 le chantier du canal reliant
Bucarest au Danube, on tente de finaliser la nouvelle ligne de métro à Bucarest et d’en construire une à Timisoara. L ’efficacité énergétique, combustible secret, est devenu un enjeu principal pour l’économie roumaine. L’isolation industrielle entraînerait des économies conséquentes, car les pertes d’énergie dans le secteur industriel roumain s’élèvent de 30 à 35 % tandis que 40 à 50 % de l’énergie utilisée dans les immeubles est tout simplement gaspillée. La cible 20/20/20 fixée par Bruxelles pour l’année 2020 sera probablement ratée dans sa composante efficacité énergétique, les 20 % de réduction d’émissions de CO2 et d’énergie renouvelable dans la production nationale étant pratiquement atteints. Il faut inciter le consommateur à investir pour économiser l’énergie et les 5 Md€ nécessaires pour la réhabilitation thermique des appartements mal isolés sont un prix lourd à payer. L’Association roumaine pour la promotion de l’efficacité énergétique (ARPEE) a comme objectif de promouvoir les activités qui visent l’efficacité énergétique par le dialogue avec les décideurs politiques, les consommateurs et les ONG...


Extrait de la contribution publiée dans l’AFI 2014-2015


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