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WALLIS et FUTUNA - Retour sur l’année 2016-2017

WALLIS et FUTUNA - Retour sur l’année 2016-2017

Au-delà du temps fort de la visite du président de la République François Hollande après trente-sept ans d’absence de tout président, ce sont les engagements lors de cette visite, déjà opérationnels quelques mois plus tard, qui permettent de redresser la morosité économique de l’année passée et le moral de la population toujours en décroissance.

30 septembre 2016 - par Christian Jost 
 - © Flickr - Red-Dream
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(Ph : Flickr - Red-Dream)

POLITIQUE

Cela faisait trente-sept ans qu’un président de la République française en exercice n’avait pas foulé le sol de Wallis et c’est la première fois que Futuna, petite île de moins de 5000 âmes, recevait une visite présidentielle. Remplissant sa promesse de se rendre dans tous les territoires d’outre-mer habités au cours de son quinquennat, le président François Hollande a ainsi respecté sa promesse, mais a aussi « réparé une injustice historique », selon le député Napole Polutele, les présidents se rendant habituellement en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française, « oubliant » Wallis et Futuna. François Hollande est arrivé lundi 22 février à Futuna pour une première visite présidentielle sur cette petite île volcanique, après avoir reçu, quelques heures plus tôt, un accueil fleuri et dansant à l’aéroport d’Hihifo, à Wallis. « Aujourd’hui, nous savons que nous sommes Français », s’est réjoui un dignitaire local de Futuna à l’arrivée du chef de l’État dans ce « territoire le plus lointain de l’hexagone ». Pour l’occasion, une trentaine de porcs avaient été abattus puis alignés face à lui, mi -cuits et patte en l’air, sur une pelouse, le plus gros lui étant offert symboliquement. Tout autour : de solides guerriers, porteurs de lances d’apparat et vêtus de pagnes en fibres de coco ornés de motifs géométriques ocre ainsi que des centaines de dignitaires locaux et de Wallisiens, rapporte le Huffpost. Dans son discours, François Hollande a répondu à des attentes locales très fortes en annonçant de nouvelles dessertes aériennes et maritimes, l’installation d’un centre de dialyse et la création d’un distributeur de billets de banque, inexistant jusqu’à présent. Devant l’Assemblée territoriale, le président Hollande a aussi promis davantage de crédits pour la santé, l’installation d’un scanner, un prix de l’électricité, aujourd’hui cinq fois supérieur à celui de la métropole, ramené progressivement au même niveau d’ici à 2020...

«  Perdues dans le Pacifique sud, les îles de Wallis et de Futuna, sont loin de la France par la distance, mais proches de la France par le cœur  », a lancé le ministre de la Justice coutumier, Mikaele Tauhavili. Il était important qu’un président français montre enfin tout l’attachement de la République à ces petits territoires ultramarins aux populations elles-mêmes si attachées à la France. Territoire français le plus éloigné de la métropole, Wallis et Futuna est divisé en trois royaumes coutumiers, un à Wallis et deux à Futuna, dont les dirigeants exercent, avec l’Église catholique, une influence prépondérante.
Le président était accompagné de George Pau-Langevin, ministre des Outre-mer, qui avait déjà effectué sa première visite en septembre et annoncé des perspectives et mesures nouvelles pour soutenir le développement du territoire.

Au Sommet France-Océanie qui a réuni à Paris les chefs d’État et de gouvernement des territoires insulaires du Pacifique, le président de l’Assemblée territoriale de Wallis et Futuna était de toutes les photos. Lors de cette rencontre à l’Élysée, le président de la République, François Hollande a appuyé la demande du territoire d’accéder au statut de « membre associé » du Forum des îles du Pacifique, et non plus seulement à celui d’observateur. Le FIP est une organisation politique internationale de coopération régionale, créée le 5 août 1971 à Wellington, en Nouvelle-Zélande, sous le nom de Forum du Pacifique Sud pour réunir les pays indépendants de l’Océanie. Les relations avec la France ont souvent été difficiles, voire houleuses, car le Forum est issu de l’opposition des pays de la région aux essais nucléaires français. Le Forum du Pacifique Sud a servi de cadre à l’adoption du traité de Rarotonga, le 6 août 1985, instaurant une zone dénucléarisée en Océanie.
De la déclaration finale on retiendra la priorité accordée aux TIC par les dirigeants du FIP, le Sommet saluant la coopération en la matière entre les pays, notamment les territoires, et le soutien de l’Union européenne au projet de raccordement du territoire de Wallis et Futuna au câble optique sous-marin de communications électroniques devant relier l’État indépendant des Samoa à la République des Îles Fidji. Est également à souligner, l’importance de continuer à resserrer les liens entre l’Océanie et la France et les territoires français d’Océanie grâce à un dialogue et des réunions périodiques, et notamment par l’organisation du 5e Sommet France-Océanie.

En marge du sommet, le président de la Polynésie française Édouard Fritch a annoncé que Wallis et Futuna allaient être admis au sein du Groupe des Leaders polynésiens. « Il va falloir qu’on intègre franchement ces réunions » déclare Mikaele Kulimoetoke qui ajoute : « (nous devons) faire valoir nos droits, aspirations et spécificités comme nos traditions, notre culture et notre développement économique ». Le Groupe des Leaders polynésiens, fondé en 2012 à l’initiative des Samoa, réunit les États et territoires polynésiens du Pacifique-Sud : Samoa, Tonga, Tuvalu, les iles Cook, Niue, les Samoa américaines, Tokelau et la Polynésie française. Les adhésions de la Nouvelle-Zélande et d’Hawaï sont à l’étude.

L’évolution statutaire des îles de Wallis et Futuna et leur développement économique, pour faire face à la baisse démographique due à l’émigration des jeunes, ont été au programme de la mission de la Délégation des autorités coutumières à Paris en juillet 2016. Cette visite répond à l’invitation du président de la République formulée le 22 février lors de sa visite officielle à Wallis et Futuna. Composée notamment de Filipo Katoa, roi d’Alo (Futuna), de Eufenio Takala, roi de Sigave (Futuna) et Mikaele Halagahu, Premier ministre du royaume d’Uvéa (Wallis), et de plusieurs ministres et chefs coutumiers, la délégation a été reçue pour une réunion de travail par la ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin qui s’est dite « préoccupée » par « l’évolution démographique très défavorable » sur ces îles. «  Nous avons perdu en quelques années plus de 5.000 habitants », a rappelé Soane Kaikilekofe, ministre du royaume de Sigave. En 2013, Wallis et Futuna comptait un peu plus de 12.000 habitants, confirmant la décroissance amorcée en 2002. La ministre a souligné «  l’éloignement » dont souffrent ces îles, qui nécessitent «  une attention toute particulière et soutenue dans la mise en œuvre coordonnée des moyens modernes de communication nécessaires au progrès social  ». Le désenclavement du territoire passera notamment par le développement d’internet à très haut débit, grâce à un partenariat entre Wallis et Futuna et les Samoa pour accéder au câble et financé par l’Union européenne dès 2017, a-t-on précisé au ministère. Par ailleurs, pour améliorer la desserte aérienne – Wallis et Futuna est le seul territoire français qu’on ne peut pas quitter tous les jours faute de desserte quotidienne -, une liaison devrait être assurée à partir de 2018 avec Fidji. George Pau-Langevin a également souligné « l’attachement porté au statut de 1961 qui régit depuis plus de 50 ans le fonctionnement des institutions, ce qui ne doit pas exclure la recherche partagée de perspectives d’évolution », pour « l’adapter au monde actuel et à l’environnement dans le Pacifique », selon Outremer 360°. La délégation a également été accueillie à l’Assemblée nationale, au Conseil économique, social et environnemental et a assisté à la tribune officielle aux cérémonies du 14 juillet.


La délégation de WF reçu à l’Elysée par le président Hollande ( Ph : Présidence Rp F)

Territoire français le plus éloigné de la métropole, Wallis et Futuna est divisé en trois royaumes coutumiers, un à Wallis et deux à Futuna, dont les dirigeants exercent, avec l’église catholique, une influence prépondérante.

(Ph : Flickr - Red-Dream)

ÉCONOMIE

L’économie a stagné en 2015, mais pourrait connaître une embellie en 2016. C’est l’un des enseignements de la dernière note de conjoncture de l’IEOM, l’Institut d’Émission (monétaire) d’Outre-mer, alors qu’une stratégie de développement du territoire est annoncée pour bientôt. L’activité économique reste portée par la consommation des ménages dans un contexte de faible inflation et de recul des investissements des entreprises, hors les équipements pour la création du réseau de téléphonie mobile. On peut rappeler, comme l’a fait Le Monde, qu’environ 70 % de la population des îles n’a pas accès à l’économie monétaire. Les habitants vivent, à la place, de l’autoconsommation de leur production dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche.
Pour 2015, les indicateurs de l’IEOM pointent pour la plupart vers le bas. Les recettes douanières ont ainsi baissé de 4 à 5 % l’an dernier, or elles représentent 70 % des rentrées fiscales du territoire. Cette diminution entrave toute volonté de relance par la dépense publique.

Après avoir décéléré depuis la fin 2012, l’indice des prix à la consommation (IPC) subit une augmentation modérée de +0,9 % en 2015. Les prix de l’énergie enregistrent une nouvelle baisse en 2015 (-5,9 %, en moyenne annuelle), conséquence de la chute des cours mondiaux du pétrole en 2014 et en 2015, tandis que les prix des produits manufacturés et des services connaissent une hausse moyenne annuelle de +3 %. Les prix de l’alimentation augmentent eux aussi, bien que plus modérément (+1 % en moyenne annuelle), selon l’IEOM.
Les importations annuelles de biens intermédiaires, ainsi que les importations de biens d’équipement (en excluant l’importation exceptionnelle liée à l’installation du réseau de téléphonie mobile au cours du quatrième trimestre 2015) sont en baisse en 2015 (-18 % et -9,2 % respectivement). Le BTP semble avoir retrouvé un niveau d’activité en adéquation avec la demande limitée du Territoire, après avoir été particulièrement stimulé par les chantiers d’envergure entre 2010 et 2013 (construction du port de Mata’Utu, infrastructures sportives en vue des Mini-Jeux, reconstruction liée aux dégâts engendrés par les cyclones Tomas et Evan). L’activité commerciale reste stable. La fréquentation du territoire retrouve celle de 2013, avant les mini-jeux du Pacifique, avec 28 846 passagers qui ont effectué un vol international vers ou de Wallis, précise l’IEOM.

L’Agence française de développement (AFD) a donné son accord pour l’octroi d’un prêt relais au Territoire de Wallis-et-Futuna de 12 millions d’euros sur un maximum de 3 ans, afin de garantir la réalisation du projet de raccordement de l’archipel au câble sous-marin de communication numérique haut-débit « Tui Samoa », qui reliera prochainement les îles Fidji et Samoa. Le Territoire prévoit de financer intégralement ce projet et les actions identifiées dans le cadre de sa stratégie sectorielle de développement numérique par l’appui budgétaire du XIe Fonds européen de développement (FED), d’un montant de près de 20 millions d’euros. La mise en place d’un financement relais a pour objectif de pallier le décalage subsistant entre le calendrier de programmation du XIe FED, encore en cours d’instruction, et le lancement des travaux du projet de câble porté par les îles Samoa, prévu dès la mi-2016.

Les perspectives semblent toutefois plus optimistes selon l’IEOM. La mise en place de la péréquation tarifaire de l’électricité, qui conduit à une diminution progressive des prix de l’électricité à compter du 1er juillet 2016, devrait faire progresser le pouvoir d’achat des ménages et réduire les charges des entreprises, et se répercuter positivement sur le secteur du commerce ainsi que celui des services. La mise en place de nouvelles connexions aériennes inter-îles et internationales avec Fidji en 2018 pourraient augmenter la fréquentation du Territoire et stimuler des secteurs tels que l’artisanat ou les services, à condition qu’elle conduise à un ajustement à la baisse des prix aériens. Le raccordement au câble sous-marin Samoa-Fidi qui apportera l’internet à haut débit à chacune des deux îles également en 2018 sera un atout supplémentaire pour le développement. Une délégation de hauts fonctionnaires de Bruxelles était récemment sur le territoire (une première selon le préfet) pour activer ce dossier financé par l’Union européenne. Le désenclavement constitue l’une des priorités politiques actuelles susceptibles d’apporter de nouvelles opportunités, rappelle l’IEOM.

SOCIÉTÉ

Le phénomène El Nino qui s’est développé ces deux dernières années a renforcé les risques cycloniques dans le centre Pacifique. En avril, Wallis a été épargné de peu par le cyclone Amos qui n’a fait que très peu de dégâts lors de son passage erratique peu courant. Naissant au sud-est de Futuna la dépression est allée vers le nord-ouest en passant entre Futuna et Wallis avant de revenir vers l’est en cyclone tropical au nord de Wallis. Au final, les dégâts ont été minimes : il n’y a eu aucune perte humaine, et peu de dégradations matérielles. Seul le district de Hihifo a subi une coupure d’électricité, suite à l’arrachement de câbles électriques dû à la chute d’un arbre.

Chaque année la période avril - mai est marquée par de nombreuses fêtes nationales, religieuses et coutumières. Elle a débuté avec la célébration de Saint Pierre Chanel, le 28 avril, commémoration des 175 ans du martyr, qui a été particulièrement exceptionnelle. À Poi (Futuna), elle a rassemblé les deux souverains de l’île et des fidèles venus de toute la région Pacifique (Futuna, Wallis, Nouvelle-Calédonie, Tonga...). Les fêtes nationales et coutumières du 1er mai ont succédé à la Saint Pierre Chanel, en présence du Nonce apostolique et du Cardinal. Elles ont célébré non seulement la Saint Joseph, fête du district de Mua (Wallis), mais aussi la journée mondiale des travailleurs, dont l’origine remonte aux manifestations pour la journée de huit heures des salariés américains en 1886, rappelle l’IEOM. Enfin, le 8 mai, le préfet Marcel Renouf a rendu hommage aux Anciens combattants.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié un rapport sur la santé des élèves de Wallis-et-Futuna présentant un panorama de la santé physique et psychologique des jeunes afin d’identifier les comportements à risques favorisant l’apparition et la diffusion des maladies non transmissibles (diabète, hypertension, maladies cardio-vasculaires, insuffisance rénale chronique, cancers). Ces maladies représenteraient, selon le rapport, 60 % de la mortalité globale, mais pourraient être en grande partie évitées. L’enquête, réalisée en mai 2015, porte sur un échantillon représentatif de 1 117 élèves âgés de 12 à 18 ans. Le rapport souligne une situation épidémiologique alarmante au regard des pathologies liées à la surcharge pondérale, et prévoit une détérioration structurelle de l’état de santé de la population dans les années à venir. La tendance au surpoids est notamment inquiétante chez les jeunes de l’archipel : plus de 60 % d’entre eux seraient en surpoids, et plus d’un tiers en situation d’obésité.

Radio Hagalau est une webradio consacrée entièrement à la diffusion de la musique des îles Wallis & Futuna pour valoriser ses artistes ainsi que la musique polynésienne en général. Elle a aussi pour vocation d’être un moyen d’échange à travers des émissions culturelles, religieuses et d’animations pour unifier ses ressortissants à travers le monde. Une radio qui se veut être le fer de lance de l’identité wallisienne & futunienne à l’ère du numérique. Un lieu social d’échange et de partage tel que présenté sur le site de la radio.

Quarante-cinq jeunes wallisiens et futuniens ont présenté aux Journées mondiales de la jeunesse à Cracovie en Pologne un spectacle de chants et de danses. Des milliers de personnes ont assisté à ce spectacle de cinquante minutes monté tout spécialement pour ces 31es JMJ et présenté à deux pas de la cathédrale que servait un certain Karol Wojtyla, futur Pape Jean-Paul II.

SCIENCES

Wallis et Futuna sont parties prenantes et bénéficiaires du projet européen INTEGRE qui vise à prévenir la dégradation des milieux et préserver le cadre de vie. INTEGRE, INitiative des TErritoires pour la Gestion Régionale de l’Environnement, est un projet de développement durable commun aux quatre Pays et Territoires d’Outre-Mer (PTOM) européens du Pacifique : Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna, Polynésie française et Pitcairn. Financé par l’Union européenne sur l’enveloppe du 10e Fonds Européen de Développement (FED) Régional PTOM Pacifique, mis en œuvre par la Communauté du Pacifique (CPS), et piloté par la Polynésie française (ordonnateur régional du 10e FED), il vise à promouvoir la gestion intégrée des zones côtières (GIZC) et à renforcer la coopération régionale dans le domaine du développement durable. L’objectif, commun aux deux sites pilotes que sont Wallis et Futuna, est ainsi de contribuer à gérer et valoriser durablement l’environnement du Territoire dans l’intérêt des populations en améliorant la gestion des déchets, en préservant la ressource en eau, en consolidant les suivis environnementaux du lagon, en restaurant certains milieux et en protégeant l’île d’Alofi. Plusieurs plans d’action ont déjà été initiés et partagés à travers l’organisation d’ateliers, la mise en réseau, les échanges d’expérience qui vont se développer dans les prochaines années. À titre d’exemple d’une action initiée par des jeunes, on peut relever la réalisation d’un spot télévisuel sur la gestion des déchets à Wallis et Futuna réalisé par les élèves de la classe de baccalauréat professionnel gestion et administration du Lycée d’État qui se sont mobilisés pour réaliser cette action qui s’inscrit dans leur cursus à travers la production d’un évènementiel.

Afin de rendre les services météorologiques et climatologiques plus performants à Wallis-et-Futuna et en Nouvelle-Calédonie les premières Assises de la Météorologie ont été lancées en mai à l’IRD à Nouméa sous l’égide du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Il s’agit de rencontres et de formations internationales sur les sciences de la mer, l’océanographie, la météorologie et la climatologie visant à développer un réseau d’observation intégré dans la région Pacifique qui est exposée à des phénomènes météorologiques extrêmes comme les cyclones ou la sécheresse et le siège des oscillations australes du phénomène ENSO (El Niño/La Niña), alors que de nombreux secteurs économiques sont sensibles voire dépendants des conditions climatiques (mines, tourisme, agriculture, etc.).

Christian Jost
Professeur à l’Université de la Polynésie française
christian.jost@upf.pf

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