Le constat est simple pour l’ONG Carrefour des Œuvres Secondaires. La négligence des hommes envers leur foyer est productrice de pauvreté. Les femmes abandonnées de leurs maris doivent trouver des activités génératrices de revenus pour nourrir leurs enfants. L’association Vie meilleure, programme décentralisé de l’ONG C.O.S, située derrière le petit marché d’Aidjedo à Cotonou, vient en aide aux femmes les plus démunies des neufs quartiers d’Aidjedo.
- Une équipe en compétition pour la solidarité
- Ph : Tiphaine Deraison
« Les femmes souffrent beaucoup, surtout ici à Cotonou » déclare Joseph Adimou, secrétaire général de l’ONG C.O.S, basée à Aidjedo 3. Le petit bureau est établi sur un trottoir derrière le marché d’Aidjedo ; c’est le lieu où travaille Mme Bassa, directrice du programme d’aide aux femmes. Mme Bassa et son secrétaire travaillent auprès de plus de 1500 femmes en attente de micro-crédit. Le crédit permet d’emprunter jusqu’à 30 000 FCFA sans taux de remboursement et permet une assistance sociale personnalisée lorsque le remboursement est impossible : « lorsque tu n’as pas l’argent, au lieu de fuir viens nous expliquer le problème », s’exclame Mme Bassa. Cependant au delà de la micro finance, Mme Bassa conseille aussi les femmes sur la gestion de leur budget et réalise un véritable suivi. Elle apprend à connaître leur foyer, analyse leurs besoins et façons de vivre pour également les former et les éduquer à l’hygiène et la santé.
« La plupart des femmes sont commerçantes, raconte Mme Bassa, certaines vivent dans le bas fond, là bas à Adidjé dans une zone très inondée où l’insalubrité règne et où les maris n’ont pour activité principale que la pêche », explique-t-elle. A chaque fin de mois, Mme Bassa réunit autour d’elle toutes ces femmes pour une séance de sensibilisation. Elle éduque les mamans à l’hygiène de leurs enfants, parle aussi aux jeunes filles des relations sexuelles et aide à la scolarisation et alphabétisation des enfants. « On leur dit de laver les mains des enfants, laver les langes des bébés et de jeter les eaux sales loin de la maison par exemple, commente Mme Bassa, mais on va aussi en maternité apporter des savons et de la lessive aux jeunes mamans. Parfois on paye aussi les frais de l’accouchement car lorsqu’elles ne peuvent pas présenter la facture, elles sont séquestrées ! » s’indigne-t-elle. Cette femme pleine de volonté souhaiterait pouvoir également ouvrir un orphelinat car, selon elle, bien souvent les orphelinats de Cotonou sont sales. En attendant un peu plus de moyens, Mme Bassa reste déterminée à aider ces femmes du quartier d’Aidjedo autant qu’elle le pourra : « toute ma vie je travaillerai pour aider les gens, c’est ma nature qui est comme ça, je ne peux pas changer ! »