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DJIBOUTI - Retour sur l’année 2016-2017

DJIBOUTI - Retour sur l’année 2016-2017

30 septembre 2016 - par Ismaël Mahamoud Houssein 
Un président réélu avec un pourcentage qui étonne ! (Ph : wmc - Robert D. Ward)

POLITIQUE

Avec un scrutin sans surprise, le 8 mai 2016, le président sortant , Ismaël Omar Guelleh, a été réélu dès le premier tour de l’élection présidentielle pour un quatrième mandat consécutif.
L’opposition, qui avait réussi à se rassembler pour les élections législatives de 2013 sous la bannière de l’Union pour le Salut National (USN), se présentait divisée à la présidentielle et une partie d’entre elle, dénonçant « une mascarade électorale », avait appelé au boycott. Ces dissensions entre les parties de l’opposition ont profité au président sortant qui a affronté 4 candidats indépendants et un candidat de l’Union du Salut National (USN), la coalition de l’opposition. Le principal candidat d’opposition Omar Elmi Khaireh arrive en deuxième position avec seulement 7,32 % des voix. Les quatre autres sont loin derrière : Mohamed Daoud Chehem avec 2,28 %, Mohamed Moussa Ali (indépendant), 1,53 %, Hassan Idriss Ahmed (indépendant), 1,39 %, et Djama Abdourahman Djama 0,79 % des voix, selon les résultats officiels.

La pomme de discorde entre l’opposition et le gouvernement est la mise en place d’une Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), condition préalable pour pouvoir participer au scrutin. Malgré le refus du gouvernement de mettre en place d’une telle commission, certaines parties de l’opposition ont décidé d’aller au scrutin. Le parti du Renouveau Démocratique pour le Développement (MRD), le parti le plus ancien de l’opposition a boycotté le scrutin, dénonçant une « mascarade électorale ». Ces querelles entre membres de l’opposition ont découragé beaucoup des militants et ont poussé un grand nombre d’eux à rejoindre la coalition au pouvoir.

L’action militaire, source de revenus pour l’Etat (Ph : AMISOM)

Des conditions sociales très difficiles pour la population djiboutienne
En dépit d’une croissance économique régulière ces dernières années avec une moyenne de 6 %, le chômage reste important avec un taux de près de 48 % de la population active, notamment chez les jeunes. Les services publics tels que l’électricité, l’eau potable, la santé, l’éducation sont défaillants. 2 % de la population vit dans l’extrême pauvreté. Ces difficultés sociales sont d’autant plus incompréhensibles pour la majorité de la population que les rentrées des devises continuent à croitre avec les investissements et les installations des bases militaires (États-Unis, France, Japon, Chine) qui paient des loyers annuels. L’élite politique et administrative est gangrenée par la corruption. Ces problèmes n’ont pas permis en avril 2016, à l’opposition de mobiliser ses militants pour mettre en échec la majorité au pouvoir comme en 2013, lors des élections législatives.

ÉCONOMIE

L’inquiétude du déficit public et la dette
L’endettement et le déficit public ont donné lieu, ces derniers temps, des commentaires alarmants chez un nombre d’observateurs avisés de la situation économique du pays, notamment le Fonds monétaire international (FMI).
Le système monétaire djiboutien repose sur la parité du franc Djibouti au dollar américain. Cette fixité a permis au pays de conserver une stabilité monétaire et une faible inflation qui fait le bonheur des consommateurs djiboutiens et des investisseurs étrangers. Cette caractéristique monétaire impose à l’État une contrainte budgétaire que le gouvernement doit observer pour garantir sa pérennité.
Or, depuis 2013, l’État djiboutien a recours massivement à l’endettement extérieur pour financer des infrastructures portuaires, entrainant des inquiétudes. La dette extérieure contractée et garantie par l’État devrait culminer à environ 81 % du PIB en 2017-18. Cette situation d’endettement pose, à terme, la question de la soutenabilité du système de taux de change actuel d’autant plus que l’économie djiboutienne se caractérise aussi par un déficit budgétaire chronique (en moyenne 2.8 % entre 2009 et 2012). Ce déficit peut sembler dérisoire au regard ce que connaissent d’autres pays. Mais la spécificité du système monétaire contraint à l’équilibre pour garder la parité fixe.

En d’autres termes, la poursuite de la politique de l’endettement pour financer les infrastructures publiques pourrait remettre en cause sérieusement la capacité de l’État à assurer le service de la dette de manière non inflationniste, ce qui porterait atteinte à la crédibilité de l’arrangement monétaire (risque de dévaluation). Ces difficultés trouvent leur source dans les dysfonctionnements profonds du système de gouvernance du pays. Les impôts récoltés se révèlent systématiquement insuffisants pour financer le budget. La fraude et l’évasion fiscale limitent fortement le niveau des prélèvements et conduisent à poursuivre dans la voie d’un endettement extérieur de l’État pourtant incompatible avec la règle monétaire, contribuant dans une large mesure à la détérioration générale des conditions de financement dans l’économie.
Le scénario de la demande d’une aide du Fonds monétaire international (FMI) n’est plus à exclure, faisant craindre des mesures d’austérité qui ne feront qu’aggraver la situation sociale difficile.

Ayanleh Souleiman, 4e au 1500m de Rio, à 5/100 s de la médaille de bronze ! (Ph : iaaf.org)

SPORT

Pour les Jeux olympiques de Rio (Brésil), le seul espoir de médaille de Djibouti repose sur le demi-fondeur Ayanleh Souleiman. Depuis Ahmed Salah, qui avait fait connaître Djibouti dans le monde de l’athlétisme mondial en remportant la Coupe du monde du marathon à Hiroshima en 1985, le pays n’avait pas eu un champion international. Il a fallu attendre près de 20 ans pour que Ayanleh Souleiman refasse parler de Djibouti en décrochant son premier titre lors d’un championnat intercontinental en mars 2014 à Sopot, en Pologne, en remportant la finale du 1 500 m des Championnats du monde en salle en 3 min 37 s 52, devançant à l’arrivée l’Éthiopien Aman Wote et le tenant du titre marocain Abdalaati Iguider. De nouveau en août 2014, à Marrakech au Maroc, au cours des championnats d’Afrique, il remporte le titre du 1 500 m et devient le premier athlète djiboutien à décrocher un titre continental sur piste, devant les Kényans Asbel Kiprop et Ronald Kwemoi.


Source :
www.adi.dji

Ismaël Mahamoud Houssein
Université de Djibouti
ismael_mahamoud@univ.edu.dj

Photo du logo : Flickr - ONU

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