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IRAN - Les origines sociolangagières de la conduite culturelle des francophones iraniens

IRAN - Les origines sociolangagières de la conduite culturelle des francophones iraniens

Par Saïd Khan Abadi
27 août 2017

Introduction

Juste une sortie de week-end pour assister à un événement culturel organisé par les francophones de Téhéran, par exemple une exposition de peinture post-moderne d’un jeune peintre iranien ayant étudié quelques années en France ou la mise en scène d’une pièce de théâtre, on dirait, d’art absurde jouée en langue française par une troupe des jeunes étudiants, ou quelques minutes de discussion avec les employés iraniens de l’ambassade de France ou visiter simplement la page Facebook d’une actrice iranienne lauréate des festivals français, suffisent à nous aider à découvrir une classe à part de la société iranienne d’aujourd’hui. La francophonie iranienne qui comprend ceux qui fréquentent souvent la France, ceux qui y sont nés, les professeurs et les étudiants du FLE, les expatriés, les artistes ou les hommes d’affaires, qui pour n’importe quelle raison s’expriment toujours ou occasionnellement en langue française. La francophonie iranienne, si l’on croit vraiment à son existence, se montre de plus en plus comme une couche sociale d’une expression francisée, largement pseudo-intellectuelle et aliénée. Cette communauté manifeste une particularité, dans le sens sociologique d’une Speech Community, qui paraît légitime d’être abordée dans le cadre d’une étude méthodologique en sociologie du langage qui prend dans cette recherche plutôt la forme d’un behaviorisme linguistique à l’échelle sociale.

Mais est-ce que l’on peut définir la francophonie iranienne comme une communauté homogène et pourvue d’une identité sociale comme les modèles qui existent ou existaient dans certains pays de la région ? Le nombre considérable des ressemblances culturelles et des conformités typiques dans les comportements individuels et sociaux de cette communauté justifient l’idée d’une identité communautaire issue de l’appartenance à une identité langagière, bien que cette francophonie iranienne soit, pour le moment, juste en phase d’une genèse historique. Dans ce cas, quels sont les apports de la langue française pour cette communauté qui se croit une fraction moderne d’une société traditionnelle ? Comment l’expression linguistique pousse ce groupe humain vers une culture à la française ? Est-ce que cette francophonie pourra apporter, à son tour, quelques éléments culturels de sa propre société d’origine pour la langue et la culture françaises ? Peut-on découvrir le comment et le pourquoi des impacts de la langue française et ses charges culturelles sur la communauté des francophones iraniens ? Répondre à ces questions constitue la mission principale de ce travail de recherche.

La méthodologie ; de la sociolinguistique à la sociologie du langage
Les études interdisciplinaires et transversales en sciences humaines se distinguent depuis quelques années comme un enjeu du premier plan dans les divers départements des lettres et des sciences sociales. La présente étude se voit modestement une tentative académique dans le même axe. Le sujet se loge dans le domaine de la sociologie du langage, car, en principe, il traite l’impact du langage (ici, la langue française) sur une société cible. Cette étude se réalise donc dans la perspective de la Sociologie du langage qui, malgré tant de points de superposition, se distingue de la Sociolinguistique. Notons brièvement le premier point de la divergence entre ces deux tendances. La Sociologie du langage se voit la science qui étudie les impacts de la langue sur la société, mais la Sociolinguistique prend la langue comme l’objet d’étude et analyse les impacts de la société humaine sur une langue donnée. Dans le même alignement, cet article étudie précisément les impacts de l’acquisition de la langue française sur la société des francophones iraniens. La société cible est donc une communauté iranienne dont les membres pratiquent la langue française comme la langue d’expression.

Parmi les théoriciens de cette tendance nous pouvons citer l’Américain Joshua FISHMAN, le rédacteur en chef de la Revue International Journal of the Sociology of Language. Pourtant ce travail ne correspond pas complètement à l’idée de Speech Community de Joshua FISHMAN. Car ce Speech chez Community de FISHMAN est un discours dans le langage maternel (comme c’est le cas dans ses études sur la communauté yiddish aux États-Unis), mais au cours de notre analyse, nous abordons une société qui parle la langue étudiée comme une langue apprise et non pas comme une langue maternelle. En outre, dans les parties où nous parlons des effets culturels du bilinguisme sur une société bilingue, nous serons penchés vers les travaux du Français Louis-Jean Calvet dont certains ouvrages se nourrissent d’une approche linguistique dans les études postcoloniales. En ce qui concerne les journaux académiques français, nous aurons recours aux articles des revues comme Langage & Société et Cahiers internationaux de sociolinguistique qui dessinent déjà une bonne perspective au niveau des études pareilles réalisées dans les autres pays. Mais l’aspect principal dans cette recherche demeure l’aliénation et la métamorphose socioculturelle de l’Iranité de cette francophonie. Donc, une série des sources iranologiques, en majorité persanophones, nous aident à discerner le mécanisme et les causes de ces changements subis par la société de cible.

La francophonie iranienne existe-t-elle vraiment ?
Avant d’entrer dans la problématique principale de l’article, il nous paraît plus convenable d’éclaircir quelques points encore obscurs à propos du sujet de cette recherche. Même par un regard hâtif sur le titre de cette écriture, la première question qui se pose juste au début de notre débat c’est l’incertitude concernant l’existence d’une francophonie en Iran. Le mot "francophone" est ainsi défini par les dictionnaires de la langue française : " Se dit d’un pays où le français est langue officielle, seule ou parmi d’autres, ou bien où il est l’une des langues parlées. "

Tenant compte de cette définition, nous voyons clairement que cette description ne peut pas s’appliquer entièrement à notre société étudiée. En Iran, la majeure partie des gens qui parlent le français sont soit les professeurs et les étudiants du FLE soit les gens appartenant aux autres domaines scientifiques et artistiques ou même professionnels qui ont étudié quelque temps en France ou dans les autres pays francophones du monde ou pour n’importe quelle raison (par exemple les requérants de la migration au Québec) se sont intéressés à apprendre le français. Mais ils n’ont pas tellement l’habitude de s’exprimer en français dans la société. Même dans les réunions, les colloques et les entrevues où la majorité maîtrise le français, les participants préfèrent se parler en Persan bien que dans ce cas ils ont recours tout le temps à utiliser quelques mots isolés en français. Donc d’après les définitions officielles, le titre "francophone" ne peut pas être attribué à cette couche de la société iranienne.

C’est seulement chez les Iraniens de diaspora (ceux qui vivent dans les pays francophones, en France, au Canada, en Suisse ou en Belgique) que l’on peut trouver cette francophonie dans le sens exact du mot. Par exemple, dans certaines cartes spécialisées de Montréal, nous voyons les quartiers qui sont peuplés majoritairement par cette communauté iranienne francophone du Canada. Mais ils sont plutôt les Iraniens de la France (ceux du 15e arrondissement de Paris par exemple) qui montrent une forte démographie. Ils forment même plusieurs associations et ligues culturelles, politiques, sociales, artistiques et même médicales et professionnelles. Il y a aussi les députés d’origine iranienne au sein de l’Assemblée nationale de la République Française.

Certes, le sujet de ces communautés francophones de la diaspora iranienne reflète un grand intérêt pour être étudié dans une autre occasion à travers une autre recherche scientifique. Mais le présent article s’attache pour le moment à étudier uniquement les Iraniens francophones vivant en Iran ceux qui peuvent fréquenter de temps en temps entre l’Iran et la France métropolitaine.
Mais en considérant cette distinction minutieuse dans le terme francophone, comment alors nous continuons à appeler les groupes sociaux connaissant le français en Iran par le titre de "francophone". Nous avons trouvé l’alternative dans l’article "Parcours de la francophonie en Iran : une francophonie latente" de Dr Ebrahim Salimikouchi (de l’Université d’Ispahan) et Dr Mahmoud Reza GAshmardi (de l’Université Tarbiat Modarres) publié dans un journal de l’Université Alberta , ces deux professeurs enseignant dans les grandes universités iraniennes, proposent le terme de "la francophonie latente" pour désigner les Iraniens qui ont, plus ou moins, le français comme la langue d’expression malgré leur résidence en Iran. Et afin de respecter le principe de la continuité scientifique dans les milieux académiques (le principe qui est souvent négligé en Iran) nous reprenons le même terme, dans notre article. Donc cette étude ne concerne que les Iraniens connaissant le français résidant en Iran qui se distinguent par une francophonie en latence. Désormais si nous pratiquons, dans ce texte, le terme de la francophonie iranienne nous évoquons exactement ce type de la francophonie à part.

Les caractéristiques de la conduite culturelle de la francophonie latente en Iran
La deuxième question qui doit être abordée par la suite, c’est la nécessité de présenter les éléments justificatifs pour notre hypothèse sur l’existence d’une distinction visible dans les comportements, les gestes, les pensées et les prises de position des francophones iraniens. Comme nous l’avons noté dans l’introduction de l’article, à travers une simple analyse même légère sur cette francophonie latente d’Iran, nous distinguons facilement les éléments communs dans la conduite de la majorité de cette communauté. Les francophones iraniens actifs dans le domaine de l’art dramatique et plastique ou dans la sphère de la littérature, la traduction, l’écriture et la poésie moderne, montrent une série des comportements pareils et des caractéristiques identiques. Cette similitude dans les comportements et dans les stéréotypes existe dans plusieurs tendances politiques, sociales et culturelles. Mais quelles sont ces caractéristiques ?

La littérature, l’effet et en même temps la cause
Quant aux questions littéraires, les francophones iraniens montrent plus ou moins les mêmes goûts littéraires. Les écrivains contemporains comme Jean-Paul Sartre, Samuel Becket, Albert Camus, Kafka, Simone de Beauvoir (chez les femmes plutôt), Marcel Proust, les Nouveaux Romanciers des années 1960 et les écrivaines féministes sont plus à la mode et ont leur accueil garanti au seuil des francophones iraniens.
Ce goût particulier est reflété même dans la décoration des cafés iraniens. À Téhéran, dans la plupart des Coffee Shops, on trouve, sur les voiles, des portraits en noir et blanc de Camus, Beckett, la poétesse Forough, Hedayat, Kafka. À cette occasion, nous pouvons ajouter une autre habitude des francophones iraniens ; la fréquentation dans les cafés. Une habitude empruntée peut-être de la culture française, qui est vue même chez les grands écrivains des années 1950 et 1960 tels que Jalal Alé Ahmad, Sadegh Hedayat, Ahmad Fardid. Ces écrivains avaient des cercles littéraires au Café Nadéri de Téhéran. Certains de ces écrivains comme Sadegh Hedayat étaient francophones et ont laissé des ouvrages en français.

Cette tendance vers les œuvres appartenant à quelques écoles limitées de la littérature française est discernable même par le choix et la préférence des traducteurs francophones iraniens. Le mouvement de la traduction des ouvrages francophones à l’époque Qajare est déclenché plutôt par les professeurs et par la première génération des étudiants francophones de Dar-ol-Fonoun. (DADVAR 2014)
Au niveau de la création littéraire, quelques figures iraniennes sont bien connues même en France. Tout bizarrement, la majorité reflète dans leurs ouvrages les mêmes prises de position sociopolitiques. Sans vouloir exagérer, il est évident que la majorité des écrivains iraniens francophones se montrent comme l’opposition au régime en exercice de l’Iran. Cette opposition politique prend une forme très critique chez ces écrivains iraniens résidant en étranger. Les écrivains tels que Nahal TAJADDOD, Marjan SATRAPI, Sorour KASMAÏ, Shahdokht JAVAN, Négar DJAVADI, Maryam MADJIDI ou les personnalités plus francisées et moins iraniennes comme Yasmina REZA, Serge REZVANI, etc.

En ce qui concerne les Prix littéraires du secteur francophone en Iran, les ambassades de France, de Belgique et de Suisse organisent chaque année un concours de la francophonie, mais nous témoignons que ces prix sont toujours attribués aux tendances littéraires approuvées par les politiques culturelles de ces pays européens. La même attitude existe à propos de l’attribution des bourses universitaires ou même des visas d’étudiant qui sont réservés seulement pour les francophones iraniens qui partagent les idéaux de la République française.

Au niveau de la publication des livres aussi, nous voyons que le financement de l’ambassade de France couvre seulement certaines catégories restreintes des écrivains ou des traducteurs francophones iraniens. Les Programmes d’aide pour la publication de l’Institut français en Iran s’engagent clairement à soutenir un paradigme particulier dans le choix des ouvrages persanophones pour être traduits en français et aussi dans le choix des ouvrages francophones pour être traduits en persan. Ce monopole financier dans l’investissement culturel de l’ambassade de France renforce encore cette étrange unicité sociologique dans les expressions littéraires des francophones iraniens.

Mais cette littérarité singulière et cette singularité littéraire que nous avons considérées comme une particularité culturelle chez la communauté francophone d’Iran, peuvent en même temps être traitées en tant qu’une cause importante dans le procès de l’aliénation socioculturelle des membres de cette communauté. La littérature française impacte largement sur le comportement, les pensées et la vision du monde des jeunes étudiants de cette discipline dans les universités iraniennes.

Les arts dramatiques, encore de l’absurdité
Les créations dramatiques chez les artistes francophones d’Iran sont nourries largement d’un cliché moderniste. Commençons par le Théâtre, l’art connu en Iran comme un héritage français. Au cours du festival théâtre Fajr en 2017, nous avons constaté l’expression fortement occidentalisée de la pièce "Locataire" de Setareh Aminiyan, financée par l’ambassade de France. Cette pièce persanophone était une adaptation du roman Locataire chimérique de Roland Topor. Durant cette édition du festival de théâtre de Fajr, quelques troupes françaises avaient également des mises en scène des pièces extrêmes-contemporaines dans les différentes salles de Téhéran. Ce festival a présenté aussi une pièce franco-iranienne intitulée Au-delà des mots performés par les acteurs iraniens et français. Cette pièce n’avait pas de dialogue et elle était uniquement basée sur la danse, la mimique et les effets vidéo. Dans ce sens on peut citer également les pièces de Kouhestani le dramaturge iranien dont des pièces sont largement interprétées sur la scène des théâtres français et européens. Parmi les dramaturges de la génération d’hier, l’on peut parler de Pari Saberi qui est décorée même par le titre de la Légion d’honneur de la part de l’ambassade de France en Iran.

Cette orientation vers l’avant-gardisme ne se résume pas aux performances professionnelles. Elle est aussi visible au niveau des travaux d’étudiant. En 2016 et en 2017, les universités iraniennes ont organisé la première et la deuxième édition du festival étudiant du théâtre francophone. Presque toutes les pièces jouées étaient les pièces contemporaines ou extrêmes contemporaines, suivant les mêmes tendances socioculturelles, teintées des idées de l’absurdité, de post-modernisme et de libéralisme. Dans la majorité des cas, ces pièces étaient très loin de la culture iranienne sauf quelques pièces de valeur qui traitaient les sujets irano-islamiques.

Quant au secteur cinématographique, en Iran c’est la Nouvelle vague française qui domine encore chez les passionnés francophones du cinéma. En 2016 et 2017, nous avions deux festivals des films français à Téhéran et à Shiraz avec le sujet du cinéma de la Nouvelle vague qui ne laissera jamais apparemment sa nouveauté pour les francophones iraniens ! Les deux festivals étaient directement financés par l’ambassade de France ou par les structures affiliées.

Les arts plastiques, un post-modernisme mort-né
Quant aux arts plastiques, les artistes francophones se nomment post-modernes. Dans leurs attitudes culturelles, une orientation snob et pseudo-intellectuelle se signale facilement. Les artistes de cette catégorie sont en principe postmoderniste (sans avoir passé forcement une période du modernisme). Dans ce secteur, l’exemple le plus récent est une rétrospective de la photographe iranienne Shadi GHADIRIYAN exposée en France dont les œuvres suivent les mêmes idées et les mêmes principes.

Les pensées et les idées, l’humanisme ou les clichés snobistes
Le français est toujours considéré en Iran comme la langue de l’intellectualité, de la laïcité, de l’humanisme et de la liberté. Bien que la majorité de ces notions soient mal comprises en Iran et il y ait un grand décalage entre leur version française et leur lecture iranienne. En fait, les Iraniens à l’ère de Renaissance quand ils se sont heurtés à la culture occidentale, ont toujours préféré, parmi les différentes écoles européennes de pensée, la vie à la française. Le mot "farang" dérivé du mot "Frank" qui circule depuis le temps des Croisades chez les Iraniens est devenu le mot général pour parler de tout Occident.

Le philosophe et penseur iranien Daryush Shaygan dans son livre L’Asie en face de l’Occident évoque l’origine de cette préférence chez Intelligentsia iranienne : " Il nous apparaît étrange que lors de nos premières communications avec l’Occident, nous ayons contacté une culture pourvue d’un universalisme. Nous parlons de la culture française. Notre rapport avec la culture française n’était pas d’une nature profonde, car la différence entre l’Iranien et le Français est comme la différence entre Hafez et Descartes. Mais la France possède la seule culture européenne qui a besoin de communiquer. L’universalisme est un des caractères de la culture française. D’après Edmond Jaloux, le critique français de la littérature, le Britannique est "insularisant" et c’est pour cette raison que Robinson Crusoé est le héros le plus significatif dans la littérature anglaise. L’Allemand s’isole. Il est faustien. Les grands hommes allemands sont solitaires et ils ressemblent aux tours de vigilance qui se dressent au milieu d’une lagune. Mais le génie du peuple français coule dans le talent public de la nation française. La France n’a jamais pu former les géants comme Kant, Hegel et Nietzsche, mais de l’autre part la nation allemande n’a jamais eu l’intellectualité et la pensée raisonnable et logique des Français. Si les Allemands étaient titulaires de ces qualités, ils ne suivaient jamais le chemin des Führers. Le penseur français est toujours en quête de la communication. C’est à cause de cela que l’essor de chaque école philosophique en France n’est pas possible avant qu’elle devienne une école littéraire. Parce que le Français est, avant tout, l’homme de lettres. Un littéraire qui valorise l’art, la musique, la poésie et même la politique autant que le fait pur de réfléchir. Cette curiosité donne au Français une vision vaste et universelle et rend la culture française la plus universaliste parmi les cultures européennes. Mais peut-être cette curiosité diminue un peu de la profondeur de la pensée française par ce procès de l’universalisation. "Être cultivé" pour un Français est une des caractéristiques du vrai homme. L’on peut dire que la France est l’héritière légitime de l’Humanisme dans le sens de l’Humanisme de Renaissance. Peut-être c’est sous l’effet de ces ressemblances de façade, nous les Iraniens sommes tellement fascinés par les mœurs françaises. Et peut-être à cause de ces ressemblances, nous avons tant d’attirance pour "Farangistan". Cette relation superficielle franco-iranienne a été tant développée que parmi les Iraniens ayant résidé en Occident, ceux qui étaient en France ont pu plus rapidement s’adapter à l’ambiance et ils ont pu être plus efficaces et plus fructueux que les autres." (Shaygan 1990, 187)

À l’époque Qajare, la pensée cartésienne pénètre chez les intellectuels par la traduction des ouvrages francophones. La non-religiosité et le libéralisme des premiers protagonistes des mouvements anti-despotes sont influencés par la pensée française. Les pensées de Rousseau, Montesquieu et les idées de la Révolution française constituaient les sources idéologiques pour les révolutionnaires constitutionnels à Téhéran et à Tabriz. Les écritures de Rousseau sont traduites quelque temps avant la Révolution de 1906 par les élèves de l’Alliance Française en Iran. Même la Constitution iranienne de la monarchie constitutionnelle est basée sur la Constitution de la troisième République française.

La Franc-maçonnerie iranienne est un autre fruit de cette influence française chez intelligentsia iranienne. La grande Loge de Paris par intermédiaire de ses membres iraniens règne sur les loges iraniennes. Le rôle de l’ambassade de France et les Iraniens qui y travaillaient était encore visible dans le réseau des francs-maçons iraniens. Mirza Malkom khan le fondateur de la première loge de la franc-maçonnerie en Iran bien qu’il ait été en contact avec les Britanniques, il s’inspirait largement de l’humanisme te du libéralisme des loges françaises.
Nous voyons donc les preuves suffisantes en vue de considérer une ressemblance indéniable dans les comportements et les pensées des francophones iraniens. Alors d’où vient cette particularité culturelle ? Il y a un rapport entre la langue française qui est le point commun entre les membres de cette couche et les expressions actionnelles et intellectuelles de ces francophones ?

Les origines de la conduite socioculturelle des francophones iraniens
Après avoir abordé les étapes préparatoires de notre étude, nous entrons à partir de ce chapitre vers le corps principal de l’article. Le comment de cette conduite sociocultuelle chez les francophones iraniens est déjà examiné. Alors nous traitons désormais le pourquoi de cette conduite distinguée.

Les mécanismes par lesquels le français est entré en Iran
L’Historique des relations franco-iraniennes nous révèle beaucoup de secrets concernant les mécanismes par lesquels le français est entré en Iran. Et nous signalons dans les premières correspondances entre les chefs d’État de deux pays une forte présence des questions religieuses et idéologiques.
À propos de la présence du français en Iran il y a toujours des estimations qui sont parfois d’une nature exagérée. En effet, la correspondance entre le roi Arghun Khan Ilkhanide et le roi de France Philipe IV (Philippe le Bel) en 1289 apparaît comme le premier contact officiel entre les gouverneurs de deux pays. Pape de Rome joue un rôle très important dans ces correspondances préliminaires entre les rois européens et les monarques iraniens. La question des Croisades est le sujet principal dans ces courriers. Les rois de France se montrent comme défenseurs du christianisme et protecteurs des chrétiens d’Orient. Les mêmes thèmes dominent dans la correspondance entre le roi de France Charles VI (Le bien aimé) et Tamerlan datée de 1403 ou dans l’objectif de la fréquentation des émissaires à l’époque Safavide entre Versailles et Ispahan. À l’époque Safavide les missionnaires français établissent les premiers centres religieux francophones en Iran. Pourtant ils n’hésitaient pas à contredire leurs collègues espagnols et portugais, malgré leurs convergences religieuses. De toute façon l’importance de la religion et la cause chrétienne, dans ces rapports entre les Rois de Perse et de France s’impose toujours sur les autres affaires politiques ou commerciales. La langue française joue dans cette Soft War un rôle de premier plan. En 1768, le Collège de France inaugure la chaire de la langue persane. Il ne faut pas oublier la position des Belges francophones dans cet interventionnisme langagier. Les Belges qui dirigeaient la douane iranienne à l’époque Qajare n’embauchaient que les Arméniens francophones dans les structures douanières.
Il nous paraît important aussi d’aborder le rôle joué par certains ressortissants français qui individuellement ont pu entrer dans les cours royales. Le Père Raphael, l’enseignant du français à la famille royale dans les cours Safavides est un pionnier dans cette perspective. À l’époque Qajare aussi, nous pouvons signaler Madame Haj Abbas, une dame très influente qui était la compagne de la Reine Mère Mahd Oliya à l’époque de Nassereddine Shah. Elle est accusée même d’avoir des implications dans l’affaire de la terreur du chancelier Amir Kabir.

Nassereddine Shah, est le premier roi francophone d’Iran. Il est aussi le premier roi de la Perse qui visite la France. Les activités des délégations archéologiques françaises en Iran commencent sous son règne. Son fils, Mozaffareddine Shah visite la France trois fois en 1900, 1902, 1905. Il y avait même, à Paris, un attentat terroriste contre ce monarque. La plupart des inventions françaises sont entrées en Iran à l’époque de ces deux rois Qajars. L’industrie cinématographique, les produits pharmaceutiques importés par les médecins français de la cour Qadjare et les voitures royales conduites par les chauffeurs français des rois sont seulement quelques exemples.

Mohammad Reza Pahlavi, est éduqué à l’école francophone "Le Rosey" de Suisse. Il maîtrisait le français et se rendait souvent en France en compagnie de son épouse fascinée par l’art français. L’ancienne reine habite même aujourd’hui dans un appartement à Paris. En 1974 durant le dernier déplacement de Mohammad Reza en France, les grands contrats d’investissement sont ratifiés entre les chefs d’État. Charles de Gaule visite l’Iran en octobre 1963. Valery Giscard d’Estain est le denier président français qui se rend en Iran en 1976. Le rôle de Giscard d’Estain dans la célèbre conférence de Guadalupe est indéniable. Et l’Imam Khomeiny choisit la France comme son quartier général pendant l’automne de 1978. Plusieurs disciples francophones de ce dernier ont joué la fonction d’intermédiaire et de médiateur dans cette étape décisive de la Révolution islamique. Nous voyons donc cette large présence des francophones iraniens dans les relations irano-françaises depuis le Moyen-Âge jusqu’à l’ère contemporaine.

La vraie mission des missionnaires français en Perse
Nous avons souligné la fréquentation des pères religieux en Iran même avant l’ère de Renaissance. Ces figures chrétiennes étaient engagées également dans les négociations économiques et diplomatiques. Les missionnaires comme Père Raphaël, Père Pacifiste, Père Juste ou les autres religieux de cette longue liste des clercs français des sectes capucine, franciscaine ou jésuites en Iran peuvent être considéré comme les premiers protagonistes du procès engagé de l’entrée du français en Iran. Ces missionnaires ont laissé parfois des écritures bien enrichies en matière des informations historiques de leurs époques. Les historiens nous rapportent les données à propos de la mise en scène des pièces classiques de la littérature française (celles de Molière surtout) par les missionnaires francophones même dans les villages iraniens. Ces missionnaires ont importé en Iran les premières machines de publication. Ils fondent également les premières écoles francophones en Iran.

Le rôle des écoles francophones
Amir Kabir, le grand chancelier de Nassereddine Shah embauche consciemment les enseignants français pour l’école Dar-ol-Fonun afin d’éviter les interventions des Russes et des Britanniques. Avec Dar-ol-Fonoun et ses enseignants français, l’éducation supérieure dans le contexte moderne entre en Iran. La majorité des premiers étudiants de cette école apprennent le français comme la première langue étrangère. Beaucoup d’entre eux iront en France et après leur retour seront la première génération des professeurs iraniens dans les universités du pays. En plus de Dar-ol-Fonoun, nous devons mettre en relief le rôle des écoles étrangères dans la formation culturelle des francophones iraniens. L’Alliance Française fondée en Iran en 1898 et l’Alliance Israélite Universelle fondée en 1898 (dans la même année que l’Alliance française) sont les deux premiers établissements scolaires francophones dans l’histoire de l’Iran. Nous avons déjà parlé de l’impact des élèves de l’Alliance française dans la Révolution Constitutionnelle de 1906 en traduisant les textes révolutionnaires des penseurs français. Cet impact est tellement grand que l’on peut considérer la Révolution Constitutionnelle de 1906 comme la concrétisation des principes français de la démocratie et des droits de l’homme. Certains journaux publiés à l’époque fin Qajare avaient même des pages francophones, par exemple le journal "Orient" de Ziaoddine Tabatabaï qui, à côté de Reza Khan, est un des protagonistes du coup d’état de 1921. Ces écoles avaient aussi des branches et des filiales dans les provinces par exemple à Tabriz, Kermanshah, Bouchehr et Kurdistan iranien. Elles se logeaient en principe dans les villes où il y avait déjà une minorité chrétienne et plutôt arménienne.

L’ouverture de la première bibliothèque francophone en Iran a lieu en 1903 avec 8000 livres sous la tutelle de l’Alliance française. Et cette bibliothèque est devenue aujourd’hui en 2017 une médiathèque avec près de 20 000 ouvrages, gérée par l’Institut français. Les écoles telles que Jeanne d’Arc, Razi, Saint Louis et Loqmaniyeh (à Tabriz) avaient un rôle indéniable dans la genèse d’une génération des penseurs modernes en Iran. On peut parler de Nima Youchij, l’ancien élève du Lycée Saint Louis qui va briser les structures de la poésie classique persanophone.

L’envoi des étudiants iraniens en France
Les premiers étudiants iraniens sont envoyés en Europe au XVIIe siècle sous le règne de Shah Abbas le Safavide. Ce flux s’accentue au début du XIXe siècle à l’époque de Mohammad Shah le Qadjar. Avant les années 1920, 300 étudiants iraniens ayant étudié en France étaient déjà rentrés au pays. Ils occupaient les postes-clés dans l’administration de l’Iran. (Ghaffari 1989) Quant aux effets socioculturels de l’envoi des étudiants iraniens en France nous citons juste un fragment de l’article intitulé " Premiers étudiants iraniens en France" de Mahboubeh Maleki et Ali Falakpour publié dans la Revue de Téhéran : " En 1855, sept ans après la création de Dârolfonoun, 42 étudiants furent choisis et envoyés en France pour y étudier la médecine, les sciences militaires et les autres technologies modernes de l’époque. À leur retour, ils furent nommés à des postes gouvernementaux récemment créés, en particulier dans le ministère des Sciences. Certains d’entre eux devinrent également ministres. À cette époque et durant près d’un siècle, la France demeura le lieu privilégié des Iraniens aspirant à une formation moderne. Ce pays eut donc une grande influence sur la propagation des idées et des cultures européennes et françaises en Perse. Entre les années 1860 et 1900, le gouvernement décida de ne pas envoyer d’étudiants en Europe, car Nâssereddin Shâh craignait de plus en plus l’impact subversif de l’éducation moderne. "
Cette tendance se poursuit à l’époque Pahlavie. La plupart des étudiants étaient dans les secteurs médicaux et techniques. Les frais d’étude et de séjour de ces jeunes iraniens étaient cent pour cent couverts par les gouvernements iraniens de l’époque. L’attribution des bourses des universités françaises aux étudiants iraniens était et est encore très limitée et réservée uniquement pour les étudiants qui soient sur la même onde que les autorités françaises.

Le français la langue des couches sociales des nobles et des bourgeois
Depuis l’époque Qajare, nous trouvons dans la liste des étudiants et des écoliers iraniens inscrits dans les écoles francophones une particularité significative au niveau de leur provenance sociale et familiale. Dans une société avec un faible taux d’alphabétisation, seulement les couches aisées pouvaient envoyer leurs enfants dans les écoles francophones. Depuis l’époque Qajare nous distinguons facilement qu’une partie majeure de ces étudiants francophones appartiennent aux classes élevées de la société, aux grandes familles nobles, aristocrates ou aux grands clans propriétaires. Cette particularité se conserve même à l’époque Pahlavie. C’est juste après la Révolution islamique et depuis deux ou trois décennies que nous voyons un accueil populaire à l’égard de la langue française. Mais de nos jours le français se présente encore dans la société iranienne comme une langue de luxe et une langue bourgeoise. Cette provenance sociale renforce l’identité francisée des étudiants francophones.

Transmission de la culture française par les moyens d’apprentissage
Les experts des sciences didactiques parlent souvent de la transmission de la culture de langue enseignée aux apprenants. Dans cette partie, nous nous référons surtout à un article intitulé "L’influence de l’enseignement des langues étrangères sur la transmission de la culture" rédigé par Mahboubeh Fahimkalam et Mohammad Reza Mohseni, publié dans la revue Zigzag . Dans cet article-là, les auteurs ont bien évoqué quelques éléments principaux de cette transmission. Parmi ces facteurs nous pouvons citer la position des enseignants, des méthodes, des mots empruntés, des calques et même des expressions imagées. À cette liste on peut ajouter l’impact des séjours linguistiques en France sur les apprenants. En outre nous ne devons pas oublier les systèmes d’enseignement du FLE dans les départements de la langue française au sein des universités iraniennes, qui ne suivent pas un modèle iranisé. La langue française qui est chargée d’une lourde identité culturelle influe sur la conduite et les pensées des apprenants. Même certains instituts privés de l’enseignement du français en Iran, dirigés par les directeurs à peu près occidentalisés et libéraux, sont inconsciemment ou consciemment impliqués dans un procès du bourrage de cerveau au niveau des apprenants. Cette influence peut être approuvée même par les tests psychologiques et des observations in situ chez les étudiants iraniens dans les différents niveaux des cours. Certaines recherches pareilles sont déjà menées par les étudiants de la didactique du FLE dans les universités iraniennes dans le cadre des mémoires de Master ou des thèses de Doctorat.

Les effets généraux du bilinguisme sur les francophones iraniens
Outre les questions abordées dans les parties précédentes, dans l’analyse de la conduite culturelle de la communauté francophone iranienne, nous nous heurtons aux causes qui sont générales et communes chez tous les publics bilinguistes ou plurilinguistes. Plusieurs études se réalisent chaque année dans les universités nord-américaines et européennes au niveau de cette section. À titre d’exemple, nous faisons référence aux ouvrages du Belgo-canadien Marc Angenot ou en particulier ceux du Français Louis-Jean Calvet qui originaire d’un pays largement plurilinguiste comme la Tunisie est un des meilleurs experts pour se prononcer sur ce sujet. En bref, les spécialistes de la Sociologie du langage s’entendent au moins sur l’existence d’une sorte de l’anomalie linguistique et culturelle chez les sociétés plurilinguistes, bien que certains disent au contraire que l’acquisition d’une ou de plusieurs langues étrangères peut apporter même des conséquences positives dans l’amélioration de l’intelligence et dans la diversité culturelle de la société.
Dans cette partie, il nous faut préciser que la société iranienne est une société fortement monolinguiste. Le fait du maintien de la langue persane lors de la conquête arabo-musulmane du VIIe siècle est un des résultats positifs de cette attitude iranienne. Le fait que la grande civilisation égyptienne n’a pas pu réaliser. Mais nous ne pouvons pas dépasser inaperçus devant les effets négatifs de cette tendance nationaliste qui est parfois la source de certains préjugés généralisant contre tous ceux qui fonctionnent dans le secteur des langues étrangères.

En tout cas, il ne faut pas négliger les effets mentaux, verbaux et actionnels de ce bilinguisme sur les apprenants iraniens de la langue française. La création de cette mentalité bilinguiste aboutie à une double identité culturelle chez les Iraniens francophones. Et cela à côté des autres facteurs déjà abordés est un des moyens d’interventionnisme langagier de la France en Iran aussi bien que dans les autres pays du monde entier.

Conclusion

Cette recherche a envisagé de trouver les origines sociolangagières de certains comportements distingués chez les francophones iraniens. D’abord nous avons tracé une démarche méthodologique en parlant de la nuance légère qui existe entre la Sociolinguistique et la Sociologie du langage. Nous avons voulu classifier ce travail dans la sphère des études concernant la Sociologie du langage. Ensuite, l’on a éclairci la nature de la francophonie iranienne en la qualifiant d’une identité latente. Puis, cet article se penche sur la découverte des différentes particularités de la communauté francophone iranienne dans les domaines littéraires, artistiques et politico-intellectuels. Dans la partie essentielle de cette texture, nous avons abordé les origines de cette conduite des francophones iraniens en sept secteurs présentés en titre ci-dessous ;

1.Les mécanismes par lesquels le français est entré en Iran,
2. La vraie mission des missionnaires français en Perse,
3. Le rôle des écoles francophones,
4. L’envoi des étudiants iraniens en France,
5. Le français, la langue des couches sociales des nobles et des bourgeois,
6. La transmission de la culture française par les éléments didactiques,
7. Les effets généraux du bilinguisme sur les francophones iraniens.

Certes, cet article ne se croit pas exhaustif et il n’est qu’un point de départ pour son auteur dans ce type d’analyse sociologique sur la question de la langue française en Iran. À la fin, il nous faut mentionner que l’acquisition des langues étrangères est certainement un atout indéniable pour les jeunes Iraniens, mais sous réserve que nous pratiquions cette langue étrangère en tant qu’un moyen en vue de faire connaître les richesses culturelles de notre chère patrie et non pas pour se laisser être instrumentalisés consciemment ou inconsciemment par les politiques linguistes de certains pays occidentaux.

Bibliographie

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 CANUT Cécile, "De la sociolinguistique à la sociologie du langage : de l’usage des frontières", Langage et société, 2000, Numéro 91, http://www.cairn.info/revue-langage-et-societe-2000-1-page-89.htm
 DADVAR Elmira, l’Histoire de la traduction (Entre l’Iran et la France), Editions SAMT, Téhéran, 2014
 SALIMIKOUCHI Ebrahim, GASHMARDI Mohammad Reza, "Parcours de la francophonie en Iran : une francophonie latente", Alternative Francophone, Volume 1, 2011, http://ejournals.library.ualberta.ca/index.php/af
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 FALAKPOUR Ali, MALEKI Mahboubeh, "Premiers étudiants iraniens en France", La Revue de Téhéran, Numéro 49, décembre 2009, http://www.teheran.ir/spip.php?article1082#gsc.tab=0
 WARDHAUGH Ronald, An introduction to Sociolinguistics, Daramadi bar jameshenasi zaban, translated by Reza AMINI, Publishers Buy-e Kaghaz, Tehran, 2014
 GHAFFARI Abolhassan, L’Histoire des rapports irano-français, Presse Universitaire d’Iran, Téhéran, 1989
 SHAYGAN Daryush, L’Asie face à l’Occident, Assiya Dar barabare Gharb, Editions Amir Kabîr, Téhéran, 1990

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