francophonie, OIF, Francophonie, Organisation Internationale de la Francophonie, langue française, diplomatie culturelle, littérature, théâtre, festival, diversité culturelle, les francophonies

MENU
LA FRANCOPHONIE ÉCONOMIQUE, AVENIR DE LA FRANCOPHONIE.

LA FRANCOPHONIE ÉCONOMIQUE, AVENIR DE LA FRANCOPHONIE.

Par Gérard LEMOINE, président des comités scientifiques des RIFÉ 2008 et 2012
11 novembre 2014

...

L’espace économique francophone en chiffres :

Les deux tiers des pays qui constituent l’espace économique francophone appartiennent à l’Afrique subsaharienne et la grande majorité d’entre eux sont classés dans le groupe des pays les moins avancés (PMA). Cet espace économique francophone a 480 millions d’habitants, dont un tiers de francophones, la majorité d’entre eux habitant l’Afrique subsaharienne. Compte tenu de la dynamique démographique des pays de cette région, cette proportion devrait croître rapidement. L’espace économique francophone représente 8,4 % du PIB mondial, dont 83 % proviennent des pays de l’OCDE qui en font partie. Il représente aussi 11 % des terres agricoles dont plus de la moitié se situe en Afrique subsaharienne et près de 6 % des réserves énergétiques mondiales. Un certain nombre de recherches citées dans l’étude de la FERDI tendent à montrer que les flux commerciaux devraient être plus élevés entre deux pays de l’espace francophone qu’entre deux pays dont l’un ne fait pas partie de cet espace. Le partage d’une même langue, réduit les coûts de transaction, rend la pénétration du marché plus aisée et plus permanente dans le temps. En particulier, en période de crise, les flux d’échanges entre partenaires francophones seraient moins affectés. Au-delà de la langue, d’autres facteurs influent sur les échanges : la proximité géographique, un même passé colonial ou des accords commerciaux. L’ensemble de ses facteurs souvent se cumule.

Les pays de l’espace économique francophone représentaient 16 % des échanges mondiaux en 2000, ce pourcentage n’est plus aujourd’hui que de 12 % du fait notamment de la montée en puissance de la Chine et de quelques autres pays émergents. Les pays de l’Afrique subsaharienne, ne représentent que 4 % de l’ensemble.

Les échanges intra espace francophone s’élèvent à 14 %. Les flux d’Investissements directs à l’étranger (IDE) augmentent avec le partage d’une langue commune. L’espace économique francophone a attiré 14 % des IDE entrants dans le monde et les émissions d’IDE en provenance des pays de cet espace sont de 17 % des IDE sortants du monde. 98 % des flux sortants et 88 % des plus entrants sont concentrés dans les pays francophones de l’OCDE. Cependant si les flux entrants vers les pays de l’Afrique subsaharienne sont faibles,
ils sont très importants pour ces pays. Cela leur permet d’accroitre leurs réserves de devises et cela favorise l’amélioration de la productivité grâce aux transferts de technologie. Les pays de l’OCDE de l’espace économique francophone sont parmi les principaux bailleurs de l’aide publique au développement. Cela est particulièrement important étant donné que la grande majorité des pays africains de l’espace francophone sont des PMA.

L’ensemble de ces données confirme que le poids économique de la Francophonie économique est important dans l’économie mondiale. Faute d’une visibilité suffisante, il n’est pas certain que les acteurs économiques francophones aient une vision claire de la dynamique économique que cela peut représenter.

La prise de conscience progressive de l’intérêt de la Francophonie économique

Dans une économie mondialisée, il apparaît que l’appartenance à des sous-ensembles économiques permet d’aborder la concurrence
internationale dans de meilleures conditions. La Francophonie économique constitue un sous-ensemble de l’économie mondiale pertinent dans lequel des synergies peuvent être développées. Conscient de cette importance, la Chambre de Commerce de Québec, du Conseil canadien pour l’Afrique, de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris et de la Chambre de Commerce Française du Canada (section Québec) avec le soutien de l’OIF ont pris l’initiative d’organiser en mai 2008 à Québec, en prélude au Sommet de la Francophonie d’octobre 2008 se tenant dans cette même ville la première Rencontre Internationale de la Francophonie Économique (RIFE I) Ces trois jours de réflexions et d’échanges ont été utiles pour répondre à cette question quelque peu insolente : « la Francophonie économique, mythe ou réalité ? ». La question est provocatrice, mais pas dénuée de sens dans la mesure où elle renvoie à des perceptions différentes. Certains considéraient alors, comme Guy Amédée Ajanohoun (UEMOA), qu’«  il est évident que l’espace économique francophone est, pour le moment, plus un mythe qu’une réalité. D’ailleurs l’un des principaux freins au développement de la francophonie réside dans la faiblesse du monde francophone dans l’économie mondiale… » D’autres, plus optimistes comme Jacques Bosso, (OHADA) considéraient que « l’espace économique francophone ne nous semble plus être un mythe, mais demeure cependant une réalité en devenir ». Aux termes des débats, un consensus se dégageait pour considérer que sans une Francophonie économique dynamique, il ne peut réellement y avoir une Francophonie dans sa plénitude. En effet, si la Francophonie économique est attractive et visible cela ne peut que favoriser et encourager la maîtrise du français, et inversement, la maîtrise du français doit favoriser le développement de flux d’affaires en français.
...


Extrait du dossier publié dans l’AFI 2014-2015


Dossier thématique proposé par Gérard LEMOINE, Président des comités scientifiques des Rencontres internationales de la Francophonie économique de 2008 (RIFÉ I) et 2012 (RIFÉ II). Docteur en sciences de gestion, professeur d’économie et gestion, ancien directeur ( 2003-2011) de l’Institut de la Francophonie pour l’entrepreneuriat de l’AUF à l’île Maurice, directeur associé du Cabinet LemoineConseil, auteur ou co-auteur de plusieurs ouvrages ou communications sur l’entrepreneuriat dans les pays du sud.

Abdou DIOUF -
Secrétaire général de l’Organisation Internationale de la Francophonie
Issu de l’École Nationale de la France d’Outre-mer, en 1960, haut fonctionnaire régional puis à la Présidence de la République du Sénégal, Abdou DIOUF fut Ministre du Plan et de l’Industrie (1968-1970), Premier Ministre (1970-1980), puis Président de la République du Sénégal (1981-2000). Élu Secrétaire général de la Francophonie lors du Sommet de Beyrouth en octobre 2002, réélu en octobre 2006 au Sommet de Bucarest, puis en octobre 2010 à celui de Montreux. Le présent mandat est son dernier.

Jean-Jack QUEYRANNE -
Président de l’association internationale des Régions francophones
Né en 1945 à Lyon, Jean-Jack Queyranne est président du Conseil Régional
Rhône-Alpes depuis 2004. Il fut Ministre dans le gouvernement de Lionel Jospin,
et Député du Rhône à l’Assemblée Nationale durant une vingtaine d’année.
Engagé en faveur du Développement Durable, il préside depuis 2009
l’association Effinergie, en faveur des constructions à basse consommation
d’énergie, et depuis 2010 la Commission Développement Durable de l’Association
des Régions de France. Jean-Jack Queyranne a été élu le 10 mai 2014 à Abidjan Président de l’Association internationale des Régions francophones, dont la Région
Rhône-Alpes est membre fondatrice.

Philippe SUINEN -
Commissaire Général de Liège 2015 (Forum Mondial de la
Langue Française), Président des Chambres de Commerce et d’Industrie de Wallonie. Licencié en droit et diplômé d’études supérieures en droit européen, Philippe SUINEN a passé 16 ans à la tête de WBI (Wallonie-Bruxelles International) et de l’AWEx (Agence Wallonne à l’Exportation et aux Investissements Étrangers).
Il vient d’être désigné Commissaire Général du 2e Forum Mondial de la Langue
Française (Liège, 20-23 juillet 2015) et est aussi chargé de la promotion internationale de la candidature de Charleroi pour accueillir le Mondial des Métiers
2019. Il est président des Chambres de commerce et d’industrie de Wallonie.

Albert YUMA-MULIMBI -
Président de la Conférence Permanente des Chambres Consulaires Africaines
et Francophones, président de la Fédération des Entreprises du Congo
Albert YUMA-MULIMBI est citoyen de la République Démocratique du Congo, administrateur-directeur général d’UTEXAFRICA, Président de la Fédération des Entreprises du Congo « FEC », Administrateur de la Chambre de Commerce Belgo Congolaise Luxembourgeoise « CCBCL » et Administrateur de la Banque Centrale du Congo, dont il préside le Comité d’audit. Il est Président du Conseil d’Administration de la Gécamines. Dans le cadre de ses mandats internationaux, il est membre du Conseil d’Administration du Bureau International du Travail (BIT), premier Vice-président de Business Africa, membre du Comité ACP - Union Européenne et il préside la Conférence Permanente des Chambres Consulaires Africaines et Francophones (CPCCAF).

Anne GABOURY -
Présidente-directrice générale de Développement international Desjardins
Anne GABOURY est présidente-directrice générale de Développement international Desjardins (DID). Affilié au Mouvement Desjardins, le plus grand groupe financier coopératif au Canada et cinquième en importance dans le monde, DID s’emploie depuis 1970 à accroître l’accès aux services financiers pour les populations des pays en développement et en émergence. Avant d’occuper son poste actuel, Mme Gaboury a été responsable des activités de recherche et développement de DID. Avant de se joindre à l’équipe de DID, elle avait exercé
diverses fonctions à la Confédération des caisses populaires Desjardins. Par ailleurs, elle siège au conseil d’administration de l’Institut québécois des hautes études internationales de l’Université Laval ainsi qu’au Comité de gestion du réseau international Proxfin.

Christian DESÎLETS -
Ph.D. sociologie et communication publique. Professeur agrégé, publicité
Université Laval, Québec, Canada. Christian Desîlets est professeur agrégé au Département d’information et de communication de la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université Laval où, depuis 2006, il enseigne la publicité sociale. Auparavant, il a travaillé dans les secteurs public et privé, et notamment au sein de Cossette communication-marketing dont il a été le vice-président directeur général du bureau de Québec.


Ph : Tunisie. La boulevard Mohamed V à Tunis, haut lieu de la finance et de la banque. (ZigZag - A Galy)

Partagez cette page sur votre réseau :