francophonie, OIF, Francophonie, Organisation Internationale de la Francophonie, langue française, diplomatie culturelle, littérature, théâtre, festival, diversité culturelle, les francophonies

MENU
BELGIQUE - Les francophones de Flandre.

BELGIQUE - Les francophones de Flandre.

Par Anne-Françoise COUNET, rédactrice aux Nouvelles de Flandre et Edgar FONCK, directeur de l’Association pour la Promotion de la Francophonie en Flandre (APFF).
11 novembre 2014 - par Anne-Françoise Counet  , Edgar Fonck 
Forum de dialogue avec la société civile au Palais d’Egmont. - © Jean-Pol Schrauwen
Forum de dialogue avec la société civile au Palais d’Egmont.
© Jean-Pol Schrauwen

...

La minorité francophone de Flandre, bouc émissaire des nationalistes flamands

À quoi peuvent s’attendre les 310.000 francophones qui vivent en Flandre du nouveau gouvernement flamand, lorsqu’on sait qu’il e st dominé par des nationalistes pointus ? Faut-il rappeler que leur chef de file, Bart De Wever, déclarait déjà en 2008 : Il n’existe pas de minorité francophone en Flandre, mais seulement des immigrants qui doivent s’adapter. Il n’a pas fallu attendre longtemps pour avoir la réponse ! Les nationalistes (N-VA), grands vainqueurs des élections du 25 mai 2014 avec 31,88 % des voix, alliés aux démocrates-chrétiens (CD & V) et aux libéraux (Open VLD) ont présenté fin juillet les détails de leur accord de gouvernement. Si l’accord contient un important volet économique, il n’en comprend pas moins un important volet communautaire très défavorable à la minorité francophone de Flandre. Non contente de rappeler noir sur blanc que la Flandre ne ratifiera pas la Convention-cadre sur la protection des minorités nationales, la nouvelle équipe fait savoir qu’elle continuera de limiter les facilités accordées aux francophones de la périphérie flamande d e Bruxelles, malgré l’invalidation des circulaires Peeters par le Conseil d’État. En effet, dans son arrêt du 20 juin 2014, le Conseil d’État dénonce le fait que ces circulaires obligent systématiquement les administrés à réitérer leur désir de recevoir les documents administratifs en français, alors que la loi sur l’emploi des langues en matière administrative ne prévoit pas pareille obligation. De plus, le ministre Ben Weyts (N-VA) confirme le retour prochain de la politique d’attribution de logements en fonction de liens proches avec la région, alors que le décret Wonen in eigen streek avait déjà été largement critiqué par la Cour constitutionnelle. Et enfin, le gouvernement flamand annonce un décret sur l’emploi des langues dans les actes notariés, c’est-à-dire qui entend l’utilisation exclusive du néerlandais, alors que l’emploi des langues entre personnes privées est libre.

Les engagements seront-ils respectés ?

Avec l’approche du prochain Examen périodique universel (EPU) de la Belgique qui aura lieu début 2016, le combat mené par l’Association pour la promotion de la francophonie en Flandre (APFF) pour faire reconnaître les droits culturels et le statut de minorité des francophones en Flandre est entré dans une nouvelle phase. Dès la rentrée, l’APFF veillera à ce que le ministre des Affaires étrangères respecte les engagements qui ont été pris lors du Forum avec la société civile du 22 avril dernier au Palais d’Egmont. L’APFF avait alors demandé à Didier Reynders si la question des minorités allait faire l’objet d’un thème ou d’un chapitre dans le rapport national que notre pays remettra à l’ONU fin octobre 2015 et de quelle manière la société civile allait être associée à la rédaction du rapport. Réponse de Didier Reynders : Dans le cadre de la revue périodique universelle, bien entendu on va préparer ce rapport, que l’on aura à introduire, en collaboration avec la société civile. (…) Je souhaite que l’on ait effectivement une participation active de la société civile sur le sujet. (…) Maintenant, ce n’est pas à vous que je dois dire que mettre le dossier des minorités dans le cadre de ce rapport ne posera pas de problèmes. Vous dire que vous aurez un paragraphe qui va vous satisfaire entièrement, ça peut être pas, avec l’unanimité belge que l’on connaît de la problématique. (…) Mais vous serez consulté (…)  »...


Extrait de la contribution publiée dans l’AFI 2014-2015


Quelque part dans Anvers... difficile d’avoir une vision commune. (Flickr - Thomas Geiregger)

Partagez cette page sur votre réseau :