CONSIGNE : "La Musique des phrases".
Ecrire (au maximum une page A4) après avoir écouté "Casta Diva" chanté par Callas :
(l’objectif n’est pas d’illustrer cette "pièce" musicale mais de travailler la MUSIQUE de votre écriture).
Une étoile passe. Un vœu s’exauce. Des doigts se resserrent. Un manche étouffe.
Un long soupir. Rémi admire la Voie Lactée.
Il imagine le continuum, l’entre-temps, le multivers, une autre Terre, l’infinie possibilité.
C’est ce que ça lui fait.
D’être amoureux.
D’être, aussi.
De se chanter des airs faciles, d’écouter le chant du ciel, son mythe, son récit.
Là, à demi-la, face à son Signe, son ami dans le sol humide, Rémi s’imagine.
Sur le dos d’une raie, dans le ciel face au soleil, là-haut, loin du monde diminué, près de l’ami.
Voler. S’envoler dans une fusée, sur une raie ou de ses ailes. Une virée, loin de la réalité, près de ses pensées.
Reprendre la route, rire entre ses bras, le serrer à jamais.
Devenir, puis être romantique. Souvent, trop peut-être, toujours sans remords et jusqu’à la mort.
Oublier le temps qui passe, omettre les problèmes, occulter les douleurs, occire les peines et radoter les souvenirs.
Être en haut.
Avec son héros.
Le vent hurle, mais Rémi reste là.
Une goutte perle de son œil.
Elle est emplie d’espoir, d’amour, d’éternité et d’une fin.
Elle coule, déferle vers le sol humide, prête à s’y enterrer.
Elle se jette dans le fleuve rouge. Son lit coule par l’acier.
Elle cherche son chemin. Entend un avant-dernier soupir.
Les pétales des chrysanthèmes s’envolent et bordent Rémi, blotti contre la terre.
« Nous sommes » soupire Rémi.
Le monde noircit peu à peu.
Le ciel s’éteint à jamais.
Là-haut, ils sont.