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Carnets Vanteaux - "Le mépris" III

Carnets Vanteaux - "Le mépris" III

20 octobre 2021 - par Maxime Coste 

Consigne : Ecrire une page (au maximum une page A4) "inspirée" par la scène inaugurale du film "Le mépris" de Jean-Luc Godard.


Nous étions en 1963, l’ère dorée du cinéma français, la Nouvelle Vague inondait les quatre coins du monde. Lelouch n’avait pas encore écrit Un Homme et une Femme.
Lors d’un jour de tournage du film Le Mépris, Jean-Luc voulait une scène marquante. De quoi faire rougir Truffaut avec son Jules et Jim. Là c’était Jean-Luc et Brigitte. Bien qu’il soit ami et collègue avec François Truffaut, la concurrence entre les deux a toujours existé. À bout de souffle lors ce tournage difficile, il avait décidé de continuer. Silence, moteur, action, tourne, retourne, texte, coupé, lessivé il était. À la fin du vendredi, le moment où selon lui la personne va vivre sa vie, c’est-à-dire le week-end, Jean-Luc décidait de tourner l’une des scènes clés de sa carrière selon lui. Son objectif n’était de ne pas réaliser un film comme les autres. Prendre des risques, faire de ce qui disait du « Made in USA à la française ».
Lors d’une visite dans un musée, il avait aperçu ce tableau, La Grande Odalisque. Cette femme sans pudeur, presque dénudée, munie d’un turban sur sa tête, il en était tombé amoureux, il lui avait même trouvé un prénom, Marie. Chaque fois qu’il la voyait et qu’il partait, il lui disait « Je vous salue, Marie ». Sur le plateau, celle que l »on nommait par ses initiales B.B, était présente. Jean-Luc était son chef opérateur Pierre, qu’il nommait Pierrot le fou car il était fou d’avoir rejoint ce projet très Godard.
Ils n’étaient que tous les trois, pour un peu d’intimité. Ce que les deux garçons voyaient correspondait au tableau. Brigitte était allongé, sans vêtements, avec la chute de rein très visible. Ce corps fin et une chevelure blonde tombante. Elle faisait un petit sourire face caméra, comme cette femme au turban qui nous regardait pour constater qu’on regardait son corps et rien d’autre. C’est ce qui a donné au film Le Mépris, une aura donc tout va bien pour lui.
Quelques années après, Jean-Luc rencontrait un petit Michel. Michel qui, du haut de ses 10 ans, voulait faire du cinéma comme Godard. Ce dernier lui répondait qu’il aura une carrière similaire. Michel faisait Le Redoutable en 2017 pour lui rendre un hommage, et réalisait la même séquence avec Stacy Martin et Louis Garrel. La boucle était bouclée.

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