Tamedia va supprimer 90 emplois dans les rédactions de ses médias et 200 dans ses imprimeries de Bussigny et de Zurich, lesquelles fermeront d’ici à 2026. C’est une hécatombe.
Le nombre de journalistes diminue de manière inquiétante en Suisse, alors qu’en parallèle, l’offre en matière d’information ne cesse de s’étendre. Les canaux de diffusion et les producteurs de contenus se multiplient. Les techniques qui permettent de manipuler l’actualité sont quant à elles toujours plus faciles d’accès.
C’est une situation paradoxale, qui conduit à une saturation cognitive. Nous sommes assaillis de toutes parts, n’avons plus le temps pour digérer les événements, donner du sens aux faits. Dans ce contexte, le journalisme doit rester une boussole, mais sa survie est menacée. Les éditeurs ne pourront pas nous faire croire qu’il est possible de maintenir la qualité en se séparant de celles et ceux qui font l’information.
Le journalisme est un artisanat. La rationalisation financière à laquelle nous assistons depuis plus de dix ans maintenant ne peut qu’aboutir à moins de diversité, moins de remise en question de la parole officielle - que ce soit celle des autorités, des entreprises ou d’autres corps intermédiaires.
Les pertes d’emplois ne se compenseront pas par de nouvelles techniques.