francophonie, OIF, Francophonie, Organisation Internationale de la Francophonie, langue française, diplomatie culturelle, littérature, théâtre, festival, diversité culturelle, les francophonies

MENU
Iqtibās de Sarah M.

Iqtibās de Sarah M.

Les Zébrures d’automne - 2025
3 octobre 2025 - par Arnaud Galy 
Iqtibās écrit et mis en scène par Sarah M. - © Arnaud Galy
Iqtibās écrit et mis en scène par Sarah M.
© Arnaud Galy

L’amour a tremblé !

Hier soir, les Zébrures ont migré vers la magnifique salle de spectacle de la Mégisserie à Saint-Junien. Quel bel écrin pour la culture dans cette petite ville marquée par l’histoire du cuir. On y jouait Iqtibās écrit et mis en scène par Sarah M. Prenant, dur, dépouillé en décors, une lumière magique lors d’une scène émouvante, une musique jouée « en direct live » avec bravoure par Hussam Aliwat récemment brûlé à une main. Chapeau à lui...
Ils sont jeunes, sportifs, dynamiques. Elle, française de naissance, marocaine au fond d’elle-même, si profond qu’elle ne le perçoit pas vraiment. Ils sont charnels, fou d’amour. Pourquoi pas un bébé ? Puis, la terre tremble au Maroc. Balkis le ressent dans ses entrailles. Elle part sur le terrain, son terrain, celui qu’elle a passé sa vie à négliger. La Terre de ses ancêtres l’absorbe. Abel n’a plus de place. Et si les aïeux du jeune homme avaient été des salopards sanguinaires au temps de la colonisation. Et si ?

Une rencontre entre Sarah M., son équipe et le public est organisée dès la « tombée du rideau ». Façon de parler... il n’y a pas de rideau. Rencontre animée, par le boss, Hassane Kassi Kouyaté. Quelques questions, la gorge serrée d’une dame qui ne peut terminer sa phrase. Sans doute, l’histoire a-t-elle rallumé flammes et souvenirs. C’était beau, merci Madame d’avoir osé offrir votre coeur brisé... Et voilà que des personnes, finalement ayant peu à faire avec l’écriture, le théâtre ou même avec Iqtibās ont pointé le bout de leur nez. Un tout en haut du public, un tout en bas. Sans doute leurs énergies contraires les ont repoussé à l’insu de leur plein gré. Ils étaient venus pour ramener la brève discussion avec les artistes à leurs propres préoccupations. Sans aucun doute, nobles et objets de débats. Mais là, un brin décalées. À moins de considérer qu’un moment d’échanges et de débats doit permettre d’échanger et de débattre sur tout ! Le remake en moins drôle de l’échange (1980) entre le Premier secrétaire du Parti Communiste français, Georges Marchais, et le journaliste Jean-Pierre Elkabbach, l’homme politique assénant un célèbre : « Vous venez avec vos questions, et moi je viens avec mes réponses ».

Disons pour être un brin caricatural que le monsieur d’en haut, représentait une gauche bien à gauche ; celui du bas, une pensée plus droitière dirons-nous. L’un voulant absolument parler de Gaza et inviter le public à reconnaître que les jeunesses de Madagascar, du Népal, de Madagascar et du Maroc n’avaient pas de problèmes bien différents de ceux la jeunesse française. L’autre étant « raslebolisé » de voir qu’une fois de plus une pièce abordait la colonisation, que tout le monde savait, c’est bon, passons. Souvenons-nous le tollé lorsque le journaliste Jean-Michel Aphatie évoqua les horreurs commises lors de la conquête de l’Algérie par les troupes françaises, souvenons-nous que de nombreux Français « honnêtes » tombaient des nues et que d’autres bouillonnaient à l’idée qu’il faille encore en parler. Je passe sur les insultes et menaces de mort que le lucide journaliste reçut. Malheureusement, il faudra en parler tant que l’autruche sera l’animal favori de certains, nombreux !


Place à Sarah M.

Sarah M., autrice et metteuse en scène de Iqtibas, aux Zébrures d’automne. Interrogée par Olivier Frégaville-Gratian d’Amore (Coups d’oeil)
Sarah M. se présente, explique le mot Iqtibas, dit l’importance du tremblement de terre de 2023 au Maroc dans son écriture, explique pourquoi la musique sur le plateau accompagne et répond au texte, parle de la boxe, du corps et du réveil des fantômes...

Partagez cette page sur votre réseau :


Galerie photos

Précédents Agora mag