À l’occasion du Sommet de la Francophonie 2024, Agora francophone a invité des journalistes francophones à travailler au sein d’une rédaction décentralisée afin de rendre compte de l’événement :
Falilatou Titi (Bénin), Bigué Bob (Sénégal), Ramcy Kabuya (RDC/France), Samia El Achraki (Maroc) et Motchosso Korolakina (Togo).
Edgar Fonck (Belgique) membre d’Agora francophone Internationale et Anne-Françoise Counet (Belgique) journaliste à Nouvelles de Flandre complètent l’équipe.
Action soutenue par la Délégation au Sommet de la Francophonie – Ministère des Affaires étrangères (France).
Dans la droite ligne de cette résolution, lors du Sommet de Villers-Cotterêts, les dirigeants francophones ont validé cinq nouvelles demandes d’adhésion. Ainsi, l’Angola, le Chili, la Nouvelle-Écosse (Canada), la Polynésie française (France) et la Sarre (Allemagne) sont devenus membres observateurs de la Francophonie. Chypre et le Ghana, jusque-là membres observateurs de l’OIF, ont vu leur statut évoluer. Ces deux pays sont devenus des membres de plein droit.
Le Ghana et Chypre ont désormais le même statut que les pays comme le Bénin, le Togo, la France, la Côte d’Ivoire, Djibouti, l’Égypte, le Gabon, la Grèce, la Guinée, la Guinée-Bissau, etc. Avec ces nouvelles adhésions, l’OIF compte désormais 93 États et gouvernements, dont 56 membres, 5 membres associés et 32 observateurs.
D’aucuns s’interrogent sur la pertinence de l’adhésion de pays lusophones et anglophones à l’OIF. Leur inquiétude obtient une réponse dans le préambule des statuts de cette organisation. « La Francophonie doit tenir compte des mutations historiques et des grandes évolutions politiques, économiques, technologiques et culturelles qui marquent le XXIe siècle pour affirmer sa présence et son utilité dans un monde respectueux de la diversité culturelle et linguistique, dans lequel la langue française et les valeurs universelles se développent et contribuent à une action multilatérale originale et à la formation d’une communauté internationale solidaire ». Face aux enjeux géopolitiques, économiques, voire technologiques contemporains, les dirigeants francophones entendent s’ouvrir à tout autre État ou gouvernement qui d’une manière ou d’une autre peut contribuer au rayonnement de la Francophonie.
Qu’est-ce qu’un pays de plein droit de l’OIF ?
Selon les statuts et modalités d’adhésion à la Conférence des chefs d’État et de gouvernement ayant le français en partage, les membres de plein droit participent pleinement à l’ensemble des instances de la Francophonie. Il s’agit : du Sommet de la Francophonie ; de la Conférence ministérielle de la Francophonie et du Conseil permanent de la Francophonie.
Les États et gouvernements membres de plein droit participent également aux : Conférences ministérielles sectorielles de la Francophonie ; Commissions du Conseil permanent de la Francophonie (Commission politique, Commission économique, Commission de coopération et de programmation, Commission administrative et financière).
Selon ces textes en leur chapitre 1, les membres de plein droit sont seuls admis : à présenter des candidatures aux postes à pourvoir dans les institutions de la Francophonie ; à se porter candidats pour accueillir les réunions des instances (Sommet, Conférence ministérielle de la Francophonie et Conseil permanent de la Francophonie) et à prendre part à un vote au sein des instances susmentionnées.
En contrepartie, stipulent les statuts, ces Etats et gouvernements doivent « obligatoirement » s’acquitter d’une contribution statutaire dont le montant est fixé par la Conférence ministérielle. Ils contribuent volontairement au financement de la coopération francophone dans le cadre du Fonds multilatéral unique (FMU).
Quid des membres associés et observateurs ?
Les membres associés de l’OIF assistent au Sommet sans intervenir dans les débats. Mais, précisent les statuts et modalités d’adhésion, après accord de la présidence de la Conférence des Chefs d’Etats, ces membres peuvent présenter une communication. Ils assistent également à la Conférence ministérielle de la Francophonie, dans les mêmes conditions.
Les membres associés n’assistent pas aux séances à huis clos de ces instances. Mais ils participent au Conseil permanent de la Francophonie et à ses commissions avec voix délibérative. Selon les textes, ils ne participent ni n’assistent aux séances à huis clos du Conseil Permanent de la Francophonie (CPF). Mais ils peuvent être invités à participer aux autres manifestations de la Francophonie : conférences ministérielles sectorielles, colloques, réunions d’experts, etc. « Les membres associés reçoivent l’information et la documentation non-confidentielles diffusées par le Secrétariat ».
Tout comme les membres de plein droit, les membres associés s’acquittent obligatoirement d’une contribution statutaire dont le montant est fixé par la Conférence ministérielle. Ils sont appelés à contribuer volontairement au financement du Fonds multilatéral unique (FMU).
Nonobstant, ils ne peuvent pas se porter candidats pour accueillir les réunions des instances de la Francophonie (Sommet, Conférence ministérielle de la Francophonie et Conseil permanent de la Francophonie). « L’accès au statut de membre associé répond à des conditions strictes. Il est réservé à des États et des gouvernements pour lesquels le français est d’ores et déjà l’une des langues officielles ou d’un usage habituel et courant, et qui partagent les valeurs de la Francophonie », précisent les statuts et modalités d’adhésion de l’OIF.
À l’instar des membres associés, les membres observateurs assistent aux instances sans intervenir dans les débats. Ils n’assistent pas aux réunions des Commissions du CPF. Ils n’assistent pas non plus aux huis clos des instances de l’organisation. Contrairement aux membres de plein droit et aux membres associés, les observateurs n’ont pas l’obligation de s’acquitter d’une contribution statutaire. « Les observateurs peuvent contribuer volontairement au financement de la coopération multilatérale francophone dans le cadre du Fonds multilatéral unique (FMU »). Mais ils sont tenus de s’acquitter de frais de secrétariat en contrepartie de la documentation à laquelle ils ont accès. Le montant des frais est fixé par le CPF.
Après le Sommet de 2022 à Djerba en Tunisie puis celui de Villers-Cotterêts cette année 2024 en France, ce sera au tour du Cambodge d’organiser le Sommet de l’OIF en 2026. Selon l’organisation, depuis 1970, c’est pour la deuxième fois que le continent asiatique accueillera un Sommet de la Francophonie. La toute première fois, était en 1997 au Vietnam.
Selon les propos de Norodom Sihamoni, roi du Cambodge, rapportés par l’OIF, à travers cet événement, son pays « souhaite réitérer son adhésion aux valeurs de la Francophonie ». Lors de ce XXe Sommet de la faîtière des pays francophones des cinq continents, le monarque espère « pouvoir partager avec les autres mondes francophones les singularités de la Francophonie en Asie-Pacifique ».