francophonie, OIF, Francophonie, Organisation Internationale de la Francophonie, langue française, diplomatie culturelle, littérature, théâtre, festival, diversité culturelle, les francophonies

MENU
LA NOUVELLE-CALEDONIE - Retour sur l’année 2017

LA NOUVELLE-CALEDONIE - Retour sur l’année 2017

17 mars 2018 - par Pascal Dumas  , Olivier Fandos 
 - © Flickr - Thierry Baboulenne
© Flickr - Thierry Baboulenne
La Baie de l’orphelinat - Ph : Flickr - Laurent Gass

POLITIQUE

L’année politique 2017 en Nouvelle-Calédonie a été particulièrement chargée avec notamment la tenue de trois scrutins nationaux, les élections présidentielles, législatives et sénatoriales.
Au premier tour des élections présidentielles le 23 avril 2017, c’est François Fillon qui arrive en tête avec 31,13 % des suffrages, talonné par Marine Le Pen à 29,09 %, soit seulement 2000 voix d’écart entre les deux candidats. Emmanuel Macron n’est que 3e avec seulement 12,75 % des voix. Plus d’un électeur calédonien sur deux n’est pas allé voter (51,86 % d’abstention, soit 8 points de plus qu’en 2012). L’Union Calédonienne (UC), composante majeure du Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste (FLNKS), a décidé de ne pas participer aux élections nationales prévues en 2017 afin de se consacrer pleinement à la préparation de la consultation pour l’accession de la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté prévue en 2018. La consigne semble avoir été entendue par les militants puisque l’on note 88 % d’abstention dans les Iles Loyauté et 69 % dans le Nord, principaux fiefs indépendantistes.

Si la Nouvelle-Calédonie penche fortement à droite (63,12 % des scrutins exprimés pour Les Républicains, le Front National et Debout la France) dans les mêmes proportions qu’en 2012 (62,22 %), on assiste à une véritable percée du Front National, dont la candidate arrive en tête dans 13 communes situées principalement sur la Côte Ouest, dont 3 des 4 communes du Grand Nouméa (Païta, Dumbéa, Mont Dore). Marine Le Pen gagne presque 15 000 électeurs supplémentaires par rapport à 2012, soit une progression de plus de 17 points. Cette radicalisation de l’électorat s’explique à la fois, sur le plan politique par le sentiment de peur de l’indépendance à un an et demi du référendum d’autodétermination, et sur le plan sociétal par un sentiment d’insécurité croissant face à la montée de la délinquance.

La victoire surprise d’Emmanuel Macron au 1er tour, le très bon score de Marine Le Pen et l’élimination de François Fillon pose, dans l’entre-deux tour, des soucis aux États-majors des partis de droite et du centre qui ont soutenu ce dernier. Il s’agit pour eux de choisir entre soutenir Marine Le Pen pour aller dans le sens de l’électorat, ou bien suivre la consigne nationale des Républicains en appelant à voter pour Emmanuel Macron pour faire barrage au Front National. Finalement, les différents partis loyalistes calédoniens laissent leurs électeurs décider individuellement. À l’inverse, l’ancien ministre de l’Économie reçoit le ralliement des Progressistes (ancien Parti Socialiste) et de trois des quatre partis indépendantistes membres du FLNKS (le Parti de Libération Kanak -PALIKA-, l’Union Progressiste en Mélanésie -UPM- et le Rassemblement Démocratique Océanien -RDO-) alors que l’UC maintient sa position officielle de non-participation aux élections.

Au second tour, le 7 mai 2017, Emmanuel Macron arrive en tête en Nouvelle-Calédonie avec 52,57 % de voix contre 47,43 % pour Marine Le Pen. E. Macron devance M. Le Pen dans 24 communes sur 33. On assiste, lors de ce second tour, à une meilleure mobilisation des voix indépendantistes et à un recul de l’abstention de presque 5 points par rapport au premier tour.
Le 11 juin 2017 ont lieu les élections législatives. Dans les deux circonscriptions de Nouvelle-Calédonie, on trouve 21 candidats, contre 13 en 2012. Ce premier tour s’apparente plus à une primaire entre candidats loyalistes, sur fond d’ambitions et de rivalités personnelles tandis que côté indépendantiste, seul l’UNI, coalition du PALIKA, de l’UPM et du RDO présente un candidat crédible par circonscription. Marqué par une abstention record de 64 %, ce premier tour voit la qualification pour le second de Philippe Dunoyer (Calédonie Ensemble) et Sonia Backès (dissidente Les Républicains) dans la première circonscription et de Louis Mapou (UNI) et Philippe Gomès (Calédonie Ensemble) dans la seconde. Alors que les pronostics semblent indécis, une surprise apparait trois jours avant le scrutin. À travers une déclaration commune, Gaël Yanno du MPC (Mouvement Populaire Calédonien), Pierre Frogier du Rassemblement, Philippe Gomès de Calédonie Ensemble et Pascal Vittori de Tous Calédoniens, décident d’unir leurs partis au sein d’une plateforme commune « pour préparer la sortie de l’Accord de Nouméa dans le cadre d’une concertation indispensable et constructive entre non-indépendantistes et d’un dialogue approfondi avec les indépendantistes », considérant que leur « énergie doit, dorénavant et plus que jamais, être concentrée sur la préparation d’un avenir dans la France au-delà de 2018, plutôt qu’à une lutte fratricide entre non-indépendantistes ». Ainsi, ils appellent à voter pour les deux candidats de Calédonie Ensemble qui l’emportent au soir du deuxième tour, le 18 juin 2017.

Thierry Santa, Pt du Congrès de la Nouvelle-Calédonie et le judoka d’or Teddy Riner... stature comparable ! Ph : page FB de Thierry Santa

Cette nouvelle « plateforme loyaliste » se veut pérenne. Si chaque parti conserve son autonomie, les élus siègent désormais au Congrès de la Nouvelle-Calédonie au sein d’un « intergroupe » de 22 élus sur 54, qui contribue à la réélection de Thierry Santa (Rassemblement) à la présidence de l’institution le 19 juillet. Puis le 24 septembre 2017, lors des élections nationales, Pierre Frogier, sénateur sortant, président du Rassemblement - les Républicains et Gérald Poadja, membre de Calédonie Ensemble, sont élus sénateurs de la Nouvelle-Calédonie dès le premier tour, grâce au soutien des quatre partis loyalistes unifiés.
Néanmoins, fédérés autour de Sonia Backès, qui prône une politique de maintien dans la France sans concessions aux indépendantistes et un meilleur traitement de la délinquance, des personnalités politiques telles que Harold Martin, Grégoire Bernut, Isabelle Lafleur, Philippe Blaise, Simon Loueckote ou Didier Leroux s’opposent à la politique économique menée par Calédonie Ensemble, principale composante de la plate-forme loyaliste. Ils créent alors leur groupe au Congrès, puis le 7 décembre, leur propre parti d’opposition loyaliste, « Les Républicains Calédoniens ».

Cette recomposition du camp loyaliste aboutit au blocage du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie du 31 août au 1er décembre 2017. En effet, l’élection de Philippe Dunoyer à la députation provoque sa démission du gouvernement et la chute de celui-ci. Or, en Nouvelle-Calédonie, le gouvernement n’est en place qu’après l’élection de son Président par ses membres, composés de cinq indépendantistes, de cinq membres de la plate-forme loyaliste et de Christopher Gyges, membre élu par le groupe de Sonia Backès. Ce dernier refusant d’apporter sa voix à Philippe Germain, candidat de la plate-forme, le gouvernement ne peut être mis en place. Ce n’est qu’au bout de trois mois, la veille de l’arrivée en Nouvelle-Calédonie du Premier ministre Édouard Philippe, que les cinq élus indépendantistes débloquent la situation et permettent à l’institution de fonctionner à nouveau en votant unanimement pour Philippe Germain.
L’année 2017 est également marquée par la préparation du référendum de sortie des accords de Nouméa prévu fin 2018. L’échéance référendaire approchant à grands pas, le FLNKS débute ses travaux dès le début d’année, par la rédaction de son « projet du FLNKS pour une Kanaky-Nouvelle-Calédonie souveraine ». Entre juillet et novembre, il le présente lors de consultations populaires sur l’ensemble du territoire, durant lesquelles il recueille les ressentis des militants et sympathisants indépendantistes, afin de l’affiner. L’objectif est de valider au premier trimestre 2018 le projet final d’indépendance qui sera porté lors de la campagne électorale du référendum d’autodétermination.

Dès sa prise de fonction en juin, le nouvel exécutif national prend la mesure du dossier calédonien, avec la venue sur le territoire d’Annick Girardin, nouvelle ministre de l’Outre-mer, du 24 au 28 juillet 2017, pour son premier déplacement officiel. Puis le 30 octobre, le Président de la République reçoit, à l’Élysée, les différentes délégations calédoniennes venues participer à la réunion du Comité des signataires. Celui-ci se réunit en moyenne une fois par an, sous l’égide des représentants de l’État français, pour suivre l’application de l’accord de Nouméa et regroupe les signataires historiques de l’accord de 1998, les parlementaires calédoniens, les présidents des institutions calédoniennes et les représentants des groupes politiques au Congrès.
L’enjeu principal de ce XVIe Comité des signataires qui a lieu le 2 novembre 2017 à Matignon est de régler la question de l’inscription automatique des Kanaks de statut coutumier sur la liste électorale spéciale, autorisant les personnes à voter lors du futur référendum d’autodétermination. Cette demande émane d’une majorité des représentants indépendantistes, réussissant à mobiliser 2000 à 3000 personnes, lors deux marches dans les rues de Nouméa, en juillet et octobre 2017. Cette demande est jugée inacceptable, car discriminante par les partis loyalistes. S’investissant personnellement, le Premier ministre Édouard Philippe parvient à un « accord politique » après quinze heures de discussions intenses. Loyalistes et indépendantistes s’entendent sur l’inscription automatique de tous les natifs sur la liste électorale spéciale, soit 10 922 Calédoniens concernés dont 7000 de statut civil coutumier, inscrits d’office, et près de 4000 de droit commun, inscrits automatiquement s’ils justifient de trois ans de résidence sur le territoire et s’ils y possèdent le centre de leurs intérêts matériels et moraux (CIMM).
Enfin, du 2 au 5 décembre 2017, le Premier ministre se rend en Nouvelle-Calédonie, accompagné de la ministre de l’Outre-Mer. Il demande au Congrès de proposer la formulation de la question binaire du référendum ainsi que sa date, qui seront ensuite entérinés par l’État. Il annonce la création d’un « comité des sages » mis en place pour veiller « à ce que les propos de la campagne référendaire ne viennent pas blesser la société calédonienne en violentant ses valeurs » et confirme la venue du Président de la République en Nouvelle-Calédonie au mois de mai 2018.


Le Premier ministre Edouard Philippe présent en cette période hautement politique - Ph : Benoit Granier / Matignon

ÉCONOMIE

Après plusieurs années fastes marquées par une croissance du produit intérieur brut de 3,9 % par an en moyenne de 1960 à 2010, en termes réels (hors inflation), portée en grande partie par l’industrie du nickel et de forts investissements publics sur les infrastructures, l’économie calédonienne s’inscrit depuis le début de la deuxième décennie de ce siècle dans un contexte plus incertain. Depuis 2012, avec la crise mondiale du nickel et la chute importante du cours de ce minerai sur les marchés internationaux, l’économie locale s’est fragilisée. Les difficultés notamment techniques qu’ont connues ces dernières années les deux usines métallurgiques de taille mondiale nouvellement implantées dans le Nord (Koniambo Nickel SAS, KNS) et au Sud (Vale NC) ont limité leur capacité de production initiale et n’ont pas permis leur montée en puissance. La Nouvelle-Calédonie souffre en outre de la diminution des grands investissements privés arrivés à terme avec l’achèvement de la construction des usines Vale NC et KNS et de la fin progressive des grands chantiers publics tels que le nouvel hôpital territorial, le Médipôle de Koutio à Dumbéa. Enfin, l’instabilité institutionnelle et l’approche du référendum d’autodétermination prévu en 2018 par les accords de Nouméa suscitent une inquiétude certaine pour le climat des affaires. La dégradation de la consommation des ménages et de l’investissement amorcée en 2015 s’est ainsi accélérée ces deux dernières années.

Dans ce contexte défavorable, le régime de croissance de la Nouvelle-Calédonie en 2015 a été de 1.4 %, taux qui s’est confirmé en 2016. Certes ce taux reste positif malgré les difficultés évoquées ci-dessus, mais marque bien un réel essoufflement du modèle économique calédonien. En 2017, les décideurs politiques tirent la sonnette d’alarme : le budget des collectivités subit de fortes coupes et les finances publiques sont de plus en plus sous tension. Pour pallier la forte diminution des recettes fiscales, les institutions mettent en œuvre une politique d’austérité marquée par une réduction des dépenses de fonctionnement, des dotations et des subventions. Elles ont aussi recours à l’emprunt. Aussi en juillet 2017, le gouvernement annonce un niveau d’endettement supérieur à 70 % de ses recettes de fonctionnement et envisage un nouveau plan d’économies. Cette politique de rigueur des dépenses publiques ne favorise pas la relance de la croissance économique.
Dans ce contexte morose, le secteur de l’emploi se dégrade fortement. C’est principalement le secteur privé qui enregistre des destructions de postes. Les pertes d’effectifs sont notamment significatives dans le secteur industriel et particulièrement celui de la métallurgie où les trois opérateurs ont adopté des plans de restructuration pour limiter leurs pertes, le commerce et la construction. Le secteur public joue lui le rôle d’amortisseur au moment des secousses que traverse le secteur privé. Ainsi plus de 800 créations d’emplois ont lieu dans les secteurs de la santé, de la justice et du maintien de l’ordre.
Attendue depuis plus de trois ans, l’Autorité de la concurrence a connu de nombreux reports, notamment du fait de difficultés dans la désignation de ses membres. En décembre 2017, elle voit enfin le jour et remplace la loi anti-monopole alors en vigueur depuis octobre 2013 et appliquée par le gouvernement via la direction des Affaires économiques. L’objectif de cette autorité indépendante est d’appliquer la loi antitrust afin d’empêcher des situations de domination excessive pour éviter l’inflation. Son rôle vers un commerce néo-calédonien plus équitable est donc l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages, une des priorités de « l’agenda partagé ». Ce dernier, signé et négocié par les organisations patronales et syndicales et les principaux partis politiques en aout 2014 constitue une véritable feuille de route vers la réforme du modèle économique, fiscal et social du pays afin de réduire les inégalités sociales, sauver les régimes sociaux, améliorer la compétitivité des entreprises et permettre une croissance économique de qualité.
Autre promesse de cet « agenda partagé » la Taxe Générale à la Consommation (TGC), rentre en vigueur le 1er avril 2017, mais avec une marche à blanc pendant laquelle elle se superpose, à des taux très faibles, à la fiscalité déjà existante. La TGC, s’insérant dans le cadre de la mise en œuvre d’une vaste réforme fiscale, est une sorte de TVA locale se substituant à un mille-feuille de taxes et droits à l’importation. Il faudra attendre le 1er juillet 2018 pour que les 7 taxes qu’elle doit remplacer soient désarmées et laissent place à une TGC à taux pleins.
Le climat social continue de se tendre. Après que le MEDEF-NC, la plus importante organisation patronale du pays, décide fin septembre de se désengager du fonctionnement des instances du Conseil du dialogue social considérant avoir été floué en termes de représentation, c’est la CPME-NC (Confédération des petites et moyennes entreprises) qui le 1er décembre 2017 se retire de l’agenda partagé. Après avoir lancé un ultimatum 10 jours auparavant en exigeant une réunion officielle des signataires, non tenue, la CPME-NC, forte de plus d’environ 1100 entreprises affiliées, dénonce ainsi l’immobilisme de l’agenda économique, social et fiscal partagé et brise l’union sacrée scellée par cet accord en 2014.
Autre fait marquant de l’année 2017, est la signature en novembre d’un accord de coopération stratégique visant à promouvoir la destination touristique néo-calédonienne sur le marché chinois. Cet accord conclu entre un important tour opérateur chinois le groupe Caissa et Nouvelle-Calédonie Tourisme province Sud (NCTPS) concrétise le projet du premier vol charter de clients chinois programmé en février 2018. L’objectif à terme est bien entendu l’ouverture de la destination Nouvelle-Calédonie à ce marché de l’Empire du milieu aujourd’hui devenu majeur avec plus de 137 millions de départs de Chinois dans le monde en 2016. Ce marché porteur pourrait alors être une réponse à la relative stagnation du nombre de visiteurs, au-delà de la croissance du tourisme de croisière, et à la nécessaire diversification de l’économie calédonienne portée par des relais de croissance hors nickel.

CULTURE

L’année culturelle 2017 a été marquée par un contexte général de restrictions budgétaires liées à une baisse significative des subventions publiques pour la seconde année consécutive. Les perspectives 2018 confirment cette baisse. À l’appel de l’AFMI, l’Association de formation des musiciens intervenants, directement menacée par des fermetures de postes massives, les établissements culturels publics ainsi que les associations œuvrant dans le domaine de la culture ont profité de la visite en Nouvelle-Calédonie du Premier ministre français, Édouard Philippe pour dénoncer les coupes budgétaires par une marche dans les rues de Nouméa, le 5 décembre 2017. Ce contexte financier morose a entrainé la disparition en 2017 de deux rendez-vous incontournables des saisons culturelles calédoniennes installés depuis plusieurs années : Le Festival « Femmes Funk » et le « Gyspy Jazz Festival ».

Le public calédonien a néanmoins été gâté avec la tenue de plusieurs concerts de légendes nationales et internationales tels que Charles Aznavour, Julien Clerc, Christophe Maé ou Ben Harper. Pour sa deuxième édition, le festival rock « Blackwoodstock » a réuni plus de 2000 personnes pendant 3 jours du 22 au 24 septembre sur le site de Fort Teremba à Moindou autour d’artistes français confirmés (Thomas Fersen, Les Wampas), de groupes locaux et d’une véritable ambiance festivalière avec camping et vente d’alcool sur place. Mais le véritable évènement de 2017 a été l’implantation à Nouméa du mythique festival des « Francofolies » initialement produit à La Rochelle depuis 1985. La scène, située en bord de mer, dans l’enceinte du Centre Culturel Tjibaou, a vu défiler durant 3 soirées des artistes français, tels Miossec, Felix-Hubert Thieffaine ou Black M et des groupes calédoniens tels Julia Paul ou Nasty et Reza. Le festival, conçu pour attirer des touristes francophiles de la région Pacifique, a réuni près de 12 000 personnes et sera reconduit en 2018.


Nasty et Reza - Ph : page FB NetR

La programmation 2017 du Centre Culturel Tjibaou a été placée sous le signe de l’engagement avec, pour ouvrir sa saison, un spectacle du Collectif « Section Autochtone du Pacifique » mêlant instruments et chants traditionnels kanak et océaniens à un slam moderne et dénonciateur des inégalités et problèmes sociaux calédoniens. Cette année, le public a également pu découvrir l’exposition « Da Men Bwat » commémorant les 100 ans de la révolte kanak de 1917 ou assister à la performance scénique à la fois dérangeante et émouvante de l’artiste Sud-Africain Albert Koza, lors du festival « Waan Danse ». L’évènement théâtral marquant fut le one-woman show de Marithé Siwene, écrit par Jenny Briffa, intitulé « Fin mal barré », dans lequel l’actrice aborde avec un humour parfois cynique les travers de la vie politique calédonienne et les problématiques liées au futur référendum d’autodétermination prévu en 2018. Lors de sa tournée, le spectacle a fait salle comble sur tout le territoire.
Enfin, du côté des librairies, on note la parution d’un livre intitulé «  Le Bagne en héritage » dévoilant l’histoire et l’origine de nombreuses familles calédoniennes issues de la colonisation pénale. Au « pays du non-dit », cette parution vient mettre un terme à de nombreux tabous familiaux et contribue à libérer la parole calédonienne.

Pascal Dumas
Maître de Conférences à l’Université de la Nouvelle-Calédonie
pascal.dumas@univ-nc.nc

Olivier Fandos
Responsable scientifique et linguistique à l’Académie des Langues Kanak
ofandos@gmail.com

Partagez cette page sur votre réseau :

Recherche par régions et pays dans toute la collection AFI