francophonie, OIF, Francophonie, Organisation Internationale de la Francophonie, langue française, diplomatie culturelle, littérature, théâtre, festival, diversité culturelle, les francophonies

MENU
LECTURES FRANCOPHONES 3/3

LECTURES FRANCOPHONES 3/3

10 novembre 2020 - par Loïc HERVOUET  , Peter Klaus 

A la recherche de LA femme noire francophone

Sous l’égide symbolique du soixantenaire des Indépendances Africaines, Femmes Noires Contemporaines livre une réflexion subsaharienne sur le patriarcat et le sexisme aux XXe-XXIe siècles. L’ouvrage, fort de nombreux témoignages récents de femmes, est nourri par des questionnements, des enjeux et des interpellations collectives liées à une époque où, sans plus déléguer leur parole à des intermédiaires ou des médiateurs, les femmes ont désormais leur mot à dire sur des questions qui les concernent directement.

Parler de LA femme noire et africaine, c’est révéler l’histoire de ces innombrables vies contraintes et de ces voix réduites au silence, de ces ferveurs et ces rêves étouffés, de ces existences confinées, délimitées par des frontières imposées. L’auteure dresse ici le portrait de cette femme, reléguée dans un ghetto hors du temps, à qui le racisme et le patriarcat contestent le droit à la parole, à qui on dénie le droit élémentaire et légitime de parler en son nom propre.

Odome Angone est née à Mitzic, dans le Nord du Gabon. Professeure de littérature afrodiasporique d’expression française et espagnole (postcolonialité, littérature comparée, etc.), elle est actuellement en poste à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et membre du comité scientifique de la Fondation F.A. pour la Culture et le Leadership. Ses travaux portent sur les identités-frontières, les nouveaux formats de l’habiter contemporain et les espaces sans lieu(x). Elle est coauteure de plusieurs ouvrages collectifs, et l’auteure du roman Roi-Dieu Coupé (2013).

Ferdulis Zita Odome ANGONE, Femmes noires francophones, performance, dissidence, résistance, Editions Hermann, Paris, novembre 2020, 256 pages, 25€


Sortir des indépendances octroyées

Cinquante années sont passées depuis les indépendances octroyées par le Général de Gaulle aux pays d’Afrique francophone. Le monde a changé depuis, et la jeunesse africaine utilisant les nouvelles technologies de l’information se pose beaucoup de questions sur les relations de leurs pays avec la France. L’emblématique franc CFA suscite des débats passionnés.
Hors de toute passion et sans prétention, nous livrons dans cet ouvrage notre contribution au débat.

Séraphin Akobe est d’origine ivoirienne, et vit en France depuis près de quarante ans. Ingénieur en bâtiment et génie civil, il est un Panafricain très attaché à ses origines. Il est marié et père de deux enfants.

Séraphin AKOBE, L’Afrique Francophone face à son Destin, Verone Editions, Paris, octobre 2019, 42 pages, 12€


Voyages francophones à lire et écouter

La problématique des traditions voyageuses est examinée dans ce livre sous trois axes : résistances culturelles et créolisation, musiques de mondes culturels métissés, des traditions et savoir-faire en perpétuel mouvement. Le DVD inclus dans l’ouvrage permet de découvrir certains des « passeurs de mémoire ». Sont exposées et étudiées les traditions orales populaires liées aux rencontres entre des peuples éloignés, provoquées par les aléas de l’histoire. Des « mémoires entrelacées » qui ont entraîné la diffusion des cultures orales originelles aux quatre coins du monde, suscitant, entre autres, l’avènement des mouvements musicaux les plus emblématiques du XXe siècle.

On voyage à travers quatre continents, au fil des recherches et actions menées dans des îles – à La Réunion et dans d’autres îles de l’Océan indien, aux Antilles, à la Martinique, dans l’archipel de la Guadeloupe, en Amérique du sud, en Guyane française, en métropole, dans des contrées francophones d’Amérique du nord, celles du Canada et de la Louisiane.
Cet ouvrage collectif, sous la direction de Michel Colleu, préfacé par Christophe Aubineau, président de l’Office du patrimoine culturel immatériel, réunit les contributions de Pierre- Claude Artus, Dimitri Béchacq, Robert Bouthillier, le centre Rèpriz, Michel Colleu, Maurice Cosson, Elista Istre, Jean-Marc Masseaut, Jean-Pierre Mathias, Emmanuel Parent, Fanie Précourt, Claude Ribouillault, Juliette Séralda, Valérie Whittington.

Les rencontres Mémoires entrelacées à l’origine de cet ouvrage ont été organisées par l’Office du patrimoine culturel immatériel, en partenariat avec les Anneaux de la Mémoire, et la participation des Mémoires de l’Outre-mer.

Michel COLLEU (dir.), Traditions voyageuses dans l’espace francophone, L’Harmattan, Paris, novembre 2019, 312 pages, 36€, version kindle 29€


La langue française, amour, toujours …

L’âme d’une langue n’est pas qu’une affaire de mots. Elle est aussi l’affaire de tous ceux qui l’emploient, la parlent, l’écrivent et construisent son univers linguistique si singulier.
L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), qui regroupe 88 États et gouvernements, membres ou observateurs, est au service de la vaste communauté d’acteurs ayant le français en partage. Son 50e anniversaire, en cette année 2020, est donc l’occasion de redire combien ce lien qui nous unit est fort. De l’Afrique à l’Europe en passant par l’Asie et l’Amérique latine, la langue française a tissé entre nous des liens profonds, hérités de notre histoire commune, même lorsque celle-ci est douloureuse, et toujours fécondés par la modernité.

Ce petit livre ne prétend pas tout dire de l’âme de la langue française. Il est écrit avec le cœur et dit la passion que nourrissent les écrivains et les artistes pour ces mots qui les ont, tous, rendus plus grands et leur permettent d’écouter battre le pouls des peuples. Un récit de Jean-Marie Gustave Le Clézio, Prix Nobel de littérature, membre du jury du Prux des Cinq continents, préfacé par Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de l’OIF, et suivi d’entretiens avec Barbara Cassin, Dorcy Rugamba, Fawzia Zouari, Rithy Panh et Simon Njami.

Jean-Marie Gustave LE CLEZIO, Pour l’amour d’une langue, collection L’âme des peuples, Editions Nevicata, Bruxelles, juillet 2020, 73 pages, 9€, édition kindle 7€


Romans, lettres et poèmes par centaines

Ce coffret genre indispensable nous propose
Les 100 romans français qu’il faut avoir lus. Sélectionnés minutieusement par la rédaction du Figaro littéraire, les cent ouvrages qui ont sublimé la littérature française résumés, enrichis d’anecdotes et d’éléments biographiques par la plume de Laurence Caracalla.
Les 100 poèmes à connaître absolument. Certains poèmes traversent les siècles, nous accompagnent tout au long de notre vie et continuent de nous bouleverser. Ronsard, Baudelaire, Rimbaud, Prévert, Cocteau… Laurence Caracalla nous les fait revivre après une sélection aussi minutieuse que difficile !

Les 100 plus belles lettres de la langue française. Sincères, touchantes, expressives, vraies ou bien osées, plus de quatre cents ans d’échanges épistolaires qui invitent à un grand voyage dans les sentiments. Les cent lettres à lire et relire sans fin, magnifiées par les écrivains, les poètes, les rois ou encore les artistes.

Laurence CARACALLA, Le FIGARO littéraire (contrib.), Pour l’amour de l’écrit … et de la langue française, Le Figaro Editions, Paris, novembre 2020, poids 1 kilo, trois volumes, 21,90€, www.boutique.lefigaro.fr


Un demi-siècle de Francophonie institutionnelle

La crise sanitaire est venue perturber l’anniversaire : la Francophonie institutionnelle célèbrera sans doute son demi-siècle d’existence avec (au moins) un an de retard, et (peut-être) confinée sur l’île tunisienne de Djerba.

Il y a cinquante ans (en 1970), était signée en effet la Convention portant création de l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), le 20 mars. En 50 ans, les francophonies locales comme la Francophonie internationale ont connu de profondes mutations suscitant des questionnements : à quel type d’institutionnalisation des francophonies a-t-on pu assister ? Quels rôles ont pu jouer les mouvements et acteurs politiques et sociaux ? Quelle place occupe l’institutionnalisation du français ou la reconnaissance des communautés de langue française tant au niveau local qu’international ? Quelles formes ces reconnaissances prennent-elles ? Les textes rassemblés illustrent la grande variété des thèmes, des approches et des perspectives de recherche que les francophonies institutionnelles peuvent susciter.

Christophe Traisnel, professeur à l’Université de Moncton, titulaire de la chaire de l’Université de Moncton (Canada) du Réseau International des Chaires Senghor de la Francophonie (RICSF) et Marielle A. Payaud, professeur des universités (Université-Jean-Moulin-Lyon-3, France), directrice de 2IF et secrétaire générale du RICSF (2018-2020), rédactrice en chef de la RIF, actuellement Cheffe de cabinet du Recteur de l’AUF, ont dirigé l’ouvrage dans lequel on trouvera aussi des contributions de Linda Cardinal, François Charbonneau, Guillaume Deschênes Thériault, Renauld Govain, Michelle Landry, Anne Mévellec, Jean-Pierre Nirua, Frédéric Turpin, Anne-Sophie Vivier et Jean Paul Yongui.

Dans la revue Esprit de novembre 2020, Eugène Berg en salue ainsi la publication : « En définitive, c’est à un passionnant voyage au sein des singularités institutionnelles des francophonies que les auteurs nous convient. Dans un monde où les luttes sont implacables, les solidarités qu’elles permettent sont plus nécessaires que jamais. »

Christophe TRAISNEL, Marielle PAYAUD (dir.), La Francophonie institutionnelle : 50 ans, Editions L’Harmattan, Paris, septembre 2020, 236 pages, 25€ format kindle 19€


Identité, altérité : la voie francophone

Gilles Djeyaramane est actuellement élu municipal à Poissy (Yvelines). Il est vice-président de l’association des Amis du Jardin de l’Olivier, jardin symbolisant la volonté de vivre ensemble des différentes religions et spiritualités de la ville de Poissy. Après un passage sous les drapeaux, il devient consultant au sein d’agences de communication parisiennes, il a rejoint une Autorité publique en 2006 en qualité d’attaché de presse. Titulaire d’une maîtrise de biochimie et d’un master de communication, il a complété son cursus académique par une formation administrative et politique et un cursus en Relations Internationales. Il a aussi validé un certificat consacré à la Paix et la Sécurité en Afrique Francophone. Il a été Auditeur de l’Institut des Hautes Etudes en Protection Sociale (IHEPS).

Originaire de Pondichéry (ex- Indes Françaises), né en Guyane Française et ayant vécu en Côte d’Ivoire près de 12 années, il est passionné par les relations internationales et la Francophonie.

C’est donc avec la pertinence d’expériences vécues qu’il développe l’altérité de la francophonie :
« Nous sommes nombreux à vivre la Francophonie intensément chaque jour sans peut-être nous en rendre compte. Elle nous rassemble en mettant l’accent sur nos points communs et en marginalisant, sans toutefois les nier, nos différences.
« C’est une Francophonie porteuse de paix et de fraternité, une Francophonie au quotidien, une Francophonie heureuse, humaniste qui aime les Hommes et les protège, une Francophonie qui préserve l’environnement et la planète, une Francophonie qui promeut « la paix et l’ouverture des cultures les unes sur les autres en réponse à la montée des populismes et des nationalismes » que j’ai voulu promouvoir durant ces dernières années par mes écrits.
« La Francophonie est omniprésente dans nos vies et je suis intimement persuadé qu’elle peut se révéler pleine de promesses. »

Gilles Djéyaramane, La Francophonie : un chemin vers l’autre, Editions Atramenta, Tempere (Finlande), juin 2019, 84 pages, 11,50€, version kindle 5€


Les francophones vus par Carl Jung

Avant de prendre le parti de Freud et de la psychanalyse, C. G. Jung (1875-1961) s’est souvent présenté comme médiateur de la psychologie de langue française en terres germaniques. Il s’employa ainsi durant plusieurs années à synthétiser et à discuter de l’actualité francophone de cette jeune science pour le compte de revues européennes.
Republiées pour la première fois dans une édition comprenant le texte original allemand et une traduction française inédite, ces analyses bibliographiques qui éclairent d’un jour nouveau l’œuvre du célèbre psychiatre helvétique, sont agrémentées d’un appareil critique et d’une introduction resituant les principaux enjeux de la pratique de la recension selon Jung et dans le champ des sciences de la psyché au XXe siècle.

Carl Gustav JUNG, Florent SERINA (traduction et commentaires), Comptes rendus critiques de la psychologie francophone, collection BHMS, Editions Georg, Chêne-Bourg (Suisse), juin 2020, 200 pages, 15€, www.georg.ch


Comprendre Senghor en trois mouvements

Deux parutions en 2020, la troisième à venir : les voies pour comprendre Senghor sont multiples, et tant mieux.

Dans le premier tome, sous le signe de Chants d’ombre , l’auteur tente de faire comprendre Léopold Sédar Senghor, poète doublé d’un politique. Chants d’ombre, ce premier recueil de poèmes publié, est une base jetée pour soutenir toute sa personne, sa vision du monde, son interaction avec celui-ci en faisant ressortir les valeurs socio-culturelles du monde sérère, sa cosmogonie par-delà sa propre personne. C’est donc un acteur de cette poésie de l’action que Waly Latsouck Faye tente de présenter sous une lumière nouvelle en s’appuyant sur ses œuvres poétiques, dont il a cerné la dimension cachée en s’attelant à la traduction du poète en langue sérère.

Dans le second time, sous le signe d’Ethiopiques, on cerne l’apport poétique de Senghor dans sa tentative de repositionner l’Homme Noir dans le monde, une thèse poétique de la Négritude.

Ingénieur informaticien, Waly Latsouck Faye est né en 1957 à Doudam dans la région de Fatick (Sénégal).

Waly Latsouck FAYE, Comprendre Senghor, tome 1 Chants d’ombres, Editions L’Harmattan, Paris, collection Harmattan Sénégal, janvier 2020, 242 pages, 22,50€

Waly Latsouck FAYE, Comprendre Senghor, tome 2 Ethiopiques, Editions L’Harmattan, Paris, collection Harmattan Sénégal, avril 2020, 482 pages, 47€


L’univers basque en français

Les locuteurs ont tendance à envisager et à ressentir l’euskara (le basque) et le français comme des langues très différentes. Cet ouvrage tente de démontrer combien elles se ressemblent. Par ailleurs, si certains doutent que ces deux langues puissent vivre en harmonie, l’auteure de ce livre ne peut partager cette opinion, car elle doit à sa mère et à son père, à sa grand-mère et à son grand-père, hispanophones monolingues, la fabuleuse expérience du bilinguisme.

Une majorité des gens considèrent l’étude des langues comme une réflexion réservée à quelques farfelus, et ce n’est pas tout à fait faux. Mais si on se donne la peine d’habiller cette réflexion de littérature et cinéma, d’histoire commune, de chansons et culture, et évidemment de gastronomie, on peut voir ce voyage réservé et exclusif se transformer en excursion turbulente et inoubliable. C’est précisément l’ambition de ce livre.

Beatriz FERNANDEZ FERNANDEZ, Le basque pour les francophones, traduction de Nahia Zubeldia, Editions Université du pays basque, Oviedo, octobre 2020, 142 pages, 12€, www.copiarteoviedo.es/es/libro


Partagez cette page sur votre réseau :

Précédents Agora mag