À l’occasion du Sommet de la Francophonie 2024, Agora francophone a invité des journalistes francophones à travailler au sein d’une rédaction décentralisée afin de rendre compte de l’événement :
Falilatou Titi (Bénin), Bigué Bob (Sénégal), Ramcy Kabuya (RDC/France), Samia El Achraki (Maroc) et Motchosso Korolakina (Togo).
Edgar Fonck (Belgique) membre d’Agora francophone Internationale et Anne-Françoise Counet (Belgique) journaliste à Nouvelles de Flandre complètent l’équipe.
Action soutenue par la Délégation au Sommet de la Francophonie – Ministère des Affaires étrangères (France).
Liberté pour l’ex-président Mohamed Bazoum et Cie.
Depuis le coup d’Etat militaire du 26 juillet 2023, l’ex-chef d’Etat du Niger, ses proches, certains de ses collaborateurs et des cadres de l’administration nigérienne sont détenus. La junte au pouvoir les garde sans donner de leurs nouvelles. Plusieurs voix et organisations n’ont de cesse appelé à leur libération. Il y a quelques mois, de grands noms de l’Afrique dont les Prix Nobel, Wole Soyinka et Denis Mukwege, à travers une tribune publiée dans le journal Le Monde, ont encore invité le pouvoir du Général Tiani à libérer l’ancien président Mohamed Bazoum.
Mais les lignes n’ont pas bougé à Niamey. Le successeur de Mahamadou Issoufou est toujours gardé par le régime qui l’a renversé. A toutes ces voix, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) se joint pour réclamer sa libération. « Nous associons au communiqué de la 1212e réunion du Conseil Paix et Sécurité de l’Union africaine pour exprimer notre profonde inquiétude quant au maintien en détention du Président Mohamed Bazoum et exigeons sa libération immédiate et inconditionnelle ainsi que celle des autres détenus » a indiqué l’Organisation dans la déclaration de fin de son XIXe sommet tenu les 4 et 5 octobre 2024 en France.
Mohamed Bazoum a dirigé le Niger du 2 avril 2021 au 26 juillet 2023. Il a été renversé par un coup d’État militaire. Le putsch a été organisé par la garde présidentielle, dirigée par le Général Abdourahamane Tiani. Ayant refusé de signer sa démission, l’ex-président a été gardé en otage par la junte dans sa résidence présidentielle. Même après avoir pris le pouvoir de force, les militaires ont décidé de garder l’ancien président. Aucun des appels à sa libération n’a eu d’écho favorable.
Mieux, la junte au pouvoir a décidé de poursuivre en justice le président déchu. Les militaires lui reprochent des faits de « haute trahison, complot ayant pour but de porter atteinte à la sûreté de l’État et apologie du terrorisme ». Pour le poursuivre, ils ont enclenché une procédure dans le but de lever son immunité, malgré les demandes de ses avocats. Le vendredi 14 juin 2024, la Cour d’État, créée par une ordonnance du chef de la junte, a levé l’immunité présidentielle de Mohamed Bazoum.
Dans un communiqué, le collectif des avocats de l’ex-chef d’Etat a qualifié cette décision de « dérive dictatoriale ». Pour les avocats, cette décision de la cour d’Etat « cautionne » la détention illégale et arbitraire de Mohamed Bazoum par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).