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Rencontres du Film Court

Rencontres du Film Court

Partenariat AGORA / GRAND TOUR 2017 - Par la Faculté de Journalisme d’Antanarivo - Madagascar (1/2)
4 juin 2017

Le festival des Rencontres du Film Court à Madagascar ou la grande fête du cinéma à Madagascar, organisée par l’association RFC et Rozi film, a atteint sa 12e édition cette année. Une fois encore, il nous a proposé des évènements hors du commun pour marquer la présence du cinéma à Madagascar. Des ateliers ont été organisés, des films ont été projetés, des conférences ont été faites toujours dans le cadre de la promotion du cinéma dans le pays.

Cet évènement a pu regrouper les grands noms du cinéma malagasy, notamment Raymond Rajaonarivelo, le parrain à vie des RFC, et aussi des acteurs internationaux qui contribuent à faire valoir le cinéma de la zone Océan Indien et panafricaine dans le cercle international comme Mohamed Said Ouma ou bien le Secrétaire généréral de la FEPACI, Cheick Oumar Sissoko.

Pour cette 12e édition, toutes les catégories se sont finalement ouvertes aux compétitions panafricaines, avec les catégories : fiction et documentaire. Il y a aussi la catégorie Hors-champs pour encourager les talents en devenir.
Les rencontres, les coopérations, les créativités sont encouragées entre les pays africains, entre les pays francophones, entre les experts du cinéma et le public.

Un évènement important pour le cinéma à Madagascar

La Soirée d’ouverture officielle du festival : une soirée toujours pleine d’émotion

Ouverture de la porte à 18h15 : les passionnées, les amateurs, les jeunes réalisateurs, le public se sont rués devant la porte de l’Institut Français de Madagascar. La soirée a commencé avec les discours officiels. Les discours du représentant de la coopération culturelle, de Laza le directeur des RFC et du secrétaire général de la FEPACI. Tous ont évoqué les problèmes que rencontre le cinéma dans la zone panafricaine, notamment à Madagascar. Des partenariats sont de mise pour pouvoir élever le 7e art dans les pays d’Afrique et la zone Océan Indien tant sur le plan étatique, qu’économique et social.


Discours du représentant de la coopération culturelle
Discours de Laza, le directeur des RFC
Discours du secrétaire général de la FEPACI

Les discours ont été entrecoupés de projections : le générique du festival, toujours aussi spectaculaire, et les bandes annonces des films en compétition ; s’en est suivi ensuite une projection de courts métrages inédits tel que Le Jardin des corps de Raymond Rajanonarivelo. Pour varier les plaisirs, un court métrage espagnol a été au programmé : Casitas de Javier Marco. Et pour honorer les productions nationales, Rough Life de Sitraka Randriamahaly a aussi été dans la liste des projections.

Le programme a été annoncé lors de l’ouverture : ateliers, conférences, projections, sorties et ballades, rencontres, et détente… Enfant, jeune, professionnel et amateur auront chacun leur scène. Des 350 films venant du monde entier ont été projeté dans les 5 provinces de Madagascar. Il faut dire que le festival mobilise tout le pays. Et durant ces jours, l’organisation a été assurée par une équipe d’une soixantaine de membres et principalement de bénévoles venus de différents établissements de la capitale. Une vingtaine d’étudiants de l’Université d’Antananarivo et de l’institution E-média ont participé en tant que bénévoles.


Raymond Rajaonarivelo : Le parrain à vie des RFC

Portrait de Raymond Rajaonarivelo

Raymond Rajaonarivelo est un auteur et réalisateur malagasy. Il est une grande figure. Ces œuvres ont été récompensées à plusieurs reprises dans les festivals internationaux. « Izaho lokanga, ianao valiha » (1978) est un de ses courts métrages. Son premier long-métrage : “Tabataba” un film sur l’insurrection à Madagascar en 1947, a été sélectionné au Festival International du Film de Cannes en 1988 (Prix du public, le prix du jury au Festival de Taormina (Italie), prix de la première œuvre dans un festival en Russie en 1989). Son succès a été phénoménal, « Quand les étoiles rencontrent la mer », son long métrage a été sélectionné au Festival des Cannes en 1996 dans la section Cannes Junior, couronné par le Grand Prix au Festival d’Istanbul (Turquie) en 1998. Et en 2005, il co-réalise le documentaire Mahaleo (un groupe icône de Madagascar) avec César Paes. Celui-ci a gagné le prix du Documentaire et le prix du Public au Festival du film Insulaire de Groix en 2005 (Prix du meilleur documentaire au Festival du Film Regard sur le Cinéma du Sud à Rouen en 2006).


Atelier sur l’écriture de scénario avec David Constantin

Interview de David Constantin

L’atelier s’est déroulé sur 3 jours, à l’IKM Antsahavola. Un atelier qui a intéressé les jeunes réalisateurs malagasys, qui ont apporté chacun leur projet de scénario. Comment faire naître son projet de scénario, comment le développer ? C’est sur ce point que David Constantin, réalisateur mauricien, engagé dans le développement d’une cinématographie locale, a fait tourner l’atelier. L’atelier s’est tenu sous forme d’échange entre l’intervenant et les participants. Tous ont été entendus et ont pu exposer leur projet de film.
Les participants ont été plus que satisfaits puisqu’ils ont pu développer leur projet et aussi ils ont pu faire évoluer leur technique d’écriture. Ces trois jours d’atelier ont été fructueux. Les participants s’en sont sorti avec de nouvelles bases en poche pour entamer de nouveaux projets encore plus matures.

L’Année francophone internationale
2013 - 2014

Les compétitions officielles

La compétition Hors champ : Pour cette 12e édition, les organisateurs ont repéré des talents en devenir parmi les participants aux concours. Ils ont vu dans leurs productions les capacités nécessaires pour faire partie des Grands du cinéma à Madagascar, mais avec quelques perfectionnements en sus.

Interview de Mickael Dominique Rajaonarivony

Cette catégorie a regroupé 4 participants :

 ERRERA de Juliano Wilfried RAVELONIRINA - Madagascar - 8mn
Lôdy, jeune sans emploi vit avec sa copine, maman’i Pelazie. Il passe son temps sur les réseaux sociaux pour draguer. Un jour, sa copine le surprend en train de discuter avec une autre... ce fut l’erreur de sa vie.

 Number 9 de Bonfeu Marius NPONBO - Cameroun - 2mn
Le numéro 9 est une histoire sur les fans inconnus de la célèbre star du football Samuel Eto’o. L’histoire est une preuve concrète que le football a un rôle réunificateur. Le bonheur se trouve dans une circonstance imprévue quand le t-shirt qu’il a décidé de porter vient à sa rescousse.

 Son film, mon job de Mickael Dominique Rajaonarivony - Madagascar - 9mn
Ce film va vous raconter la vie d’un individu lambda dans son fauteuil. Cet homme aurait pu être un superhéros, un chanteur populaire ou encore un politicien. Pourtant, il est juste le monteur d’un court métrage à succès d’un réalisateur vaniteusement humble. Il passe alors son après-midi à broyer du noir devant l’interview de son bourreau.

 Trano bongo misy ronono de Miarinjatovo Seheno Ranaivoarisoa - Madagascar - 9mn
Lalasoa, une veuve quinquagénaire, mère de cinq enfants, vit, ou plutôt survit dans la pauvreté avec sa petite famille. Marchande ambulante de produits maraichers, le peu qu’elle gagne profite pour l’essentiel à la maigre ration quotidienne, mais aussi et surtout aux études de deux de ses enfants qui vont encore à l’école.


Les Zébu d’or

Le Zébu d’or a été décerné à Miarinjatovo Seheno Ranaivoarisoa pour son documentaire Trano bongo misy ronono.

Interview de Miarinjatovo Seheno Ranaivoarisoa

Prix Label FEPACI :
 Fiction : Je te promets… de Mohamed YARGUI-Algérie -17mn14
 Prix de meilleur acteur : Tarek dans Un homme, deux théâtres d’Aissa DJOUAMAA-Rabah SLIMANI-Algérie - 27mn
 Prix spécial : DEM DEM ! De Pape Bouaname LOPY/Christophe Rolin/Marc Recchia-Sénégal - 27mn20
 Zébu d’or Documentaire : L’absence de Hawa Aliou N’DIAYE de Mal i - 8mn
 Zébu d’or Fiction : DEM DEM ! De Pape Bouaname LOPY/Christophe Rolin/Marc Recchia-Sénégal - 27mn20


Une collaboration inédite entre les pays panafricains et la zone Océan Indien

Le documentaire en Afrique

Le documentaire se trouve parmi les catégories en compétition aux RFC. Cinq réalisateurs ont été sélectionnés cette année, chaque participant a pris une particule de son existence, une réalité de son pays d’origine avec les conditions sociopolitiques, comme le documentaire « Fako io » (nos déchets) de Fifaliana Nantenaina. Ce réalisateur malagasy exploite le thème du recyclage au moyen de l’agriculture, plus particulièrement de la culture des cressons, une variété très appréciée à Madagascar. 

Portrait de Hawa Aliou N’DIAYE

Certaine comme Hawa Aliou N’DIAYE, la réalisatrice malienne qui a remporté le Zébu d’or dans la catégorie documentaire a choisi plutôt des éléments personnels. Son documentaire, intitulé « L’absence » a été réalisé lors de son parcours en Master 2 en réalisation documentaire de création à Saint Louis (Sénégal) en 2016. Son premier court métrage en 2015 a été Les mains d’or de Samba, sélectionné par le Fespaco 2017. Elle a déjà aussi co-réalisé le long-métrage : « L’école des otages » avec neuf autres nationalités.

Le documentaire reste un genre particulier, difficile à approcher selon certains, mais passionnant pour d’autres. Bien que les réalisateurs essayent de respecter les règles de l’art dans la réalisation, ils laissent toujours parler leur imagination à travers les images, les sons ou aussi leur manière de faire parler les personnages et les acteurs de leur film.
Pour perpétuer cet engouement pour le genre documentaire dans cette édition des RFC, Pedro Pimenta, le réalisateur engagé et fondateur artistique du Joburg Film Festival (1ère édition en 2016) a permis aux jeunes de faire le premier pas dans le monde du documentaire, à travers un atelier. Pedro Pimenta qui est également fondateur et directeur de DOCKANEMA, festival du film documentaire au Mozambique et également directeur du Durban International Film Festival jusqu’en 2015.


Interview de Pedro Pimenta
Interview des participants à l’atelier documentaire

Le cinéma indianocéanique
Tout comme l’Océan qui l’entoure, le cinéma de l’océan Indien est exotique, d’une île à une autre. C’est une région où nait chaque année plus d’une inspiration. Pour les RFC12, Mohamed SAID OUMA a présenté l’état des lieux du cinéma de la région Océan Indien, lors de la Conférence « Bilan Film Forum Bazar » le 27 avril 2017.

Depuis leur création, les festivals CIFF (Comores), RFC (Madagascar), Iles Courts (Maurice), et FIFAI (La Réunion) mènent une réflexion autour du moyen de développement du cinéma l’Océan Indien. La conférence a surtout été marqué par le partage des résultats d’enquête et d’observation dans la région depuis 10 ans et du bilan des trois éditions du Forum Bazar (entre 2014 et 2016, Maurice, Comores et La Réunion). Des analyses qui ont pu se faire dans le cadre du projet Archipel des Cinémas, bénéficiaires du programme ACP Cultures et l’Union Européenne soutenu par les groupes des États ACP.
Les débats ont mis exergue le contexte historique du cinéma de l’Océan Indien, son évolution par rapport à l’industrie culturelle et l’industrie de création. Même si chaque île possède son identité, des formes de collaboration sont tout à fait réalisables afin de valoriser la culture et l’identité indianocéanique. Mais ce qui est surtout primordial, c’est d’inciter les jeunes réalisateurs à produire et à rêver avec leur talent. Une action qui ne peut se faire qu’au travers du renforcement des formations et de la professionnalisation des formateurs locaux.
En effet, la politique de l’État et les textes législatifs sont encore problématiques sur ce point du fait qu’ils ne permettent pas de maintenir les métiers du cinéma de manière à promettre un débouché pour chaque formation. Surtout que la formation sur le cinéma dans le cursus universitaire est encore précaire : aucune école, aucune filière, pas de formation continue… . Seulement les ateliers lors des festivals permettent aux jeunes de s’immerger.

Les débats lors de la conférence ont ainsi fait appel à l’appui du Fond pour le Cinéma dans la Commission de l’Océan Indien. Le renforcement de l’Éducation au cinéma dès le plus jeune âge est aussi une des recommandations, toujours dans le but de revaloriser cette identité.
« A mon avis, pour arriver à professionnaliser le cinéma dans la région océan Indien, le plus essentiel est le renforcement du réseautage et de la chaîne du cinéma, mais surtout il faut qu’on songe à faire participer tout le monde, non seulement, nous, passionnés du monde de l’audiovisuel, mais il faut penser au pont vers l’autre population qui n’a pas accès au cinéma et aux médias » dixit une étudiante en Études culturelles.

Extraits de la conférence

L’équipe de la Faculté de Journalisme d’Antanarivo à Madagascar.

RAZANAMANANA Marie Jeanne (Agora - AFI)
RANDRIATAVY Lovamalala (Agora - AFI)

RAZANAPARANY Irène, tutrice, enseignant vacataire
RABEMANANTSOA Ando, étudiant M
RAKOTOARILALA Njarisoa, étudiant M
RAZAFINDRAIBE Andréa, étudiant M
RANDRIANARISAONA Saholy Mampianina, étudiant M

La Faculté de Journalisme d’Antanarivo à Madagascar appartient au réseau des centres francophones de formation au journalisme : le réseau Théophraste.

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