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Sarine Arslanian : Citoyenne du monde

Sarine Arslanian : Citoyenne du monde

25 janvier 2022 - par Andjela Puric 
 - © Sarine Arslanian
© Sarine Arslanian

Réalisatrice, écrivaine, photographe, anthropologue, praticienne Reiki. Sarine Arslanian croit que “raconter des histoires” a le potentiel de faire bouger les mentalités et d’inspirer les gens à agir.

Vous dites que « le français vous a choisie ». Dès l’enfance ?

Je suis née à Anvers, une ville flamande de Belgique, et quand j’avais l’âge d’aller à l’école, mes parents m’ont mise à l’école publique où les cours étaient en néerlandais. Pendant quelques semaines, je rentrais tous les jours à la maison en pleurant. Avec mes parents, je parlais l’arménien, ma langue maternelle. Je ne comprenais pas ce qu’ils disaient à l’école, mais il y avait quelque chose qui me dérangeait à propos du néerlandais. C’est pourquoi mes parents m’ont mise dans une école française où j’ai senti une résonance dès le début. Même si je ne comprenais pas, j’ai adoré cette langue, une vraie connexion de cœur s’est produite avec le français.

L’Indonésie, puis le Rwanda où vous avez tourné un documentaire qui eut un grand succès.

Comme en Arménie, les Rwandais ont eu un passé douloureux avec le génocide, et ce qui me fascinait c’était comment ils vivaient aujourd’hui et comment ils ont réussi à aller de l’avant, sans oublier leurs racines, sans se focaliser sur le traumatisme du passé. Je voyais beaucoup de jeunes utiliser l’art de la même manière que moi j’utilisais l’écriture ou le film.
J’avais sous les yeux tellement de potentiel, mais personne n’en parlait. Je sentais cette volonté de créer un espace pour que ces personnes puissent s’exprimer. Alors, j’ai créé mon premier film d’auteur qui est sorti en 2016, Rwandart.

Après le Rwanda, le Guatemala puis l’Arménie, pays de vos origines familiales, où vous créez ll’ONG PATMI. D’où vient l’idée et quelles sont ses missions ?

Une fois en Arménie, mon rôle était d’animer un atelier d’écriture et j’ai vu que c’était un terrain vierge, plein d’opportunités pour créer du nouveau. J’ai aussi participé au Sommet de la Francophonie ù j’ai assumé plusieurs tâches en collaboration avec le Ministère de l’Éducation. À ce moment-là, je suis devenue amie avec Naira, une Arménienne, avec qui j’ai cofondé PATMI. Tout s’est passé vite, en 30 minutes le projet s’est mis en place, c’était un déclic. Il y a trois aspects sur lesquels on voulait se focaliser, et en premier lieu l’aspect artistique : on voulait redonner le souffle aux espaces publics dans les villages arméniens et
rendre l’art accessible au quotidien. Le deuxième aspect est celui des histoires et de la mémoire. Le but est de retranscrire ces histoires, les transmettre aux générations suivantes et de rendre cette mémoire vivante. Le troisième aspect est l’éducation : nous animons des ateliers, des colonies de vacances, on donne l’occasion aux jeunes de s’exprimer, de rêver, de former leur talent, de sortir du cadre imposé.

À présent vous êtes en Inde. Pour de nouveaux projets ?

J’ai deux films en cours, un film en postproduction qui traite de l’ancienne sagesse Maya, comment elle est applicable aujourd’hui et l’autre en production. On cherche toujours les fonds, il sera tourné en français. Il parle de la communauté arménienne émigrée vers l’Éthiopie avant et après le génocide. Ce qui est intéressant, c’est leur manière de s’intégrer
dans le contexte local, ils étaient si Africains et Éthiopiens tout en restant Arméniens et contribuant à la société. Je ne fais pas de projets à l’avance. Mes décisions n’ont jamais été des décisions rationnelles longuement réfléchies. Il n’y a pas d’agenda personnel, ce n’est pas le choix de vie, mais les réponses du cœur.

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