Prolongeons l’étape polonaise du Grand Tour 2017 ! Rencontrons les 10 auteurs des pièces de théâtre bientôt publiées. Profitons de ce moment pour découvrir les thèmes abordés et aussi leurs relations à la francophonie, tantôt enthousiastes, parfois compliquées, toujours exigeantes. Des réflexions à décortiquer... elles sont parfois grinçantes. Positivement grinçantes !
Soirée lectures !
Les auteurs sont entre eux. Les pièces vont être lues, dans l’intimité. L’auteur distribue les rôles. Toi, tu es x, toi, y. Moi je fais les didascalies. Une grande tension est palpable. Il est toujours angoissant d’offrir ses mots et donc ses tripes pour la première fois. C’est un peu à qui va couper l’herbe sous le pied de l’autre et y aller en premier, histoire de se débarrasser l’estomac. Tous lorgnent une table au fond de la pièce. Des verres, de la vodka à gogo et à tous les parfums. Qu’il serait bon de s’en jeter une dans le gosier, là, de suite. Mais, non, ils sont professionnels que diable. Jusqu’à la fin des lectures. Ensuite quelques coups de canifs viendront écorner le tableau...
Dans 48 h, cinq comédiens de l’école de théâtre Actéon, arrivés d’Avignon, prendront leur place. Les mots des uns seront digérés puis offerts au public par les autres. Perspective : la soirée de clôture devant 300 spectateurs qui auront le privilège d’entendre des extraits de chaque pièce. En attendant la vodka et les Avignonnais, place aux atmosphères, aux mots clefs et aux émotions attrapés au vol durant les lectures ! Libre interprétation, suivie de la question de circonstance : la francophonie, ça vous parle ?
Élise Boch. France. Vit à Berlin, Allemagne.
(Elle a gagné, elle se libère la première !)
Plongée dans un collège. Une menace extérieure. Laquelle ? Inconnue. Gamins confinés dans une pièce, sans lumière, pire sans WiFi. Les phrases sont courtes, presque slamées, scandées. Tout part en vrille. Les adultes perdent le contrôle. Huis-clos. L’attente, la vacuité, l’insouciance, l’adolescence... En toile de fond, Kurt Cobain.Élise, la francophonie, ça vous parle ?
La résidence a remis la francophonie dans mon champ de vision. Je me rends compte que je suis très franco-centrée ! Mais je trouve chouette, ici, de penser que nous luttons contre l’appauvrissement de la langue française à l’international. C’est dommage de ne parler qu’anglais. En même temps, je suis flexible avec les langues. L’important, je crois, est de discuter, d’échanger et qu’importe la langue. Mais la langue française offre la chance d’être parlée partout le monde. Mon problème pour défendre la francophonie vient de la colonisation ! L’étendard français a mauvaise presse et il est dur à défendre... J’ai fait des études à Berlin et je vis toujours là-bas. C’est en sociologie à la fac que j’ai été pour la première fois attentive à la colonisation. Depuis, je m’interroge... Je côtoie peu la diaspora française berlinoise, elle est souvent flippante ! Mais si c’est pour rencontrer des auteurs et des comédiens, pourquoi pas !
Merlin Vervaet. Belgique.
Oscar est au fond de la mine de charbon. L’adolescent s’est barricadé. Son père, mineur, veut que son fils enfile le casque et poursuive la tradition locale et familiale. Oscar ne croit pas en la magie et la poésie du métier décrites par son père. Oscar se rebelle. Il a le soutien, inattendu, du dragon baleine. La créature qui hante le fond de la mine. Ça, c’est pour le surréalisme de l’histoire. Plus noire, plus charbonneuse est la présence de cette loi qui fait passer de 16 ans à 14 ans l’âge limite du travail dans la mine. Retour à la réalité glaçante.
Merlin, la francophonie, ça vous parle ?
Je suis encore étudiant et je travaille au sein d’un collectif. Le texte qui me servira de mémoire sera joué par ce collectif. Je n’avais jamais expérimenté vraiment que la francophonie est une communauté. Ici, je vis le fait que chacun vienne avec son héritage. Martin et Sufo n’ont pas la même manière, ni le même besoin, de raconter des histoires. Je n’avais jamais rencontré autant d’auteurs pendant un moment aussi long. La résidence est une parenthèse confortable qui donne des idées. Pourquoi ne pas penser à un échange avec la compagnie de Sufo ? Pourquoi ne pas structurer des projets entre Wallonie-Bruxelles et le Cameroun ?
Marie Vaiana. Belgique.
Anniversaire du grand-père. Il est sourd comme un pot. La famille est réunie. Tout grince. Dialogue de sourds, normal avec un grand-père pareil. C’est le moment, idéal, choisi par une fille de la maison de parler mariage. Sujet phare qui assure une ambiance kalachnikov ! Tout y passe : l’argent, les normes sociales, le rôle décalé de la police. Comique ? Oui, sans doute, grâce à l’écriture rapide et ciselée. Réalité de bien des familles, moins drôle.
Marie, la francophonie, ça vous parle ?
La francophonie est importante dans mon travail. J’ai un rapport de proximité avec l’Afrique de l’Ouest. Je travaille régulièrement au Burkina Faso et au Bénin comme metteur en scène avec une équipe interculturelle. Nous montons des pièces classiques comme Antigone ou Roméo et Juliette. Nous travaillons avec des auteurs burkinabè et béninois pour mêler au français, les langues vernaculaires. Le français est une langue riche de par sa diversité. Néanmoins la manière dont elle s’est imposée dans certaines régions du monde est douloureuse et cela nous impose de penser la question de la francophonie et notre rapport aux langues nationales et régionales. Nous devons, sans cesse, dépasser les incompréhensions et nous redécouvrir sans fin.
Rebecca Vaissermann. France.
Poésie et chaos ! Calais. France. La trop célèbre « jungle ». Campement de fortune, il faut pourtant se tenir debout. Babacar est un gamin. Symbole, exemple. Il arrive en classe après un parcours indicible. Ses petits camarades jouent à des jeux vidéo de guerre. Du sang virtuel. Leurs parents se replient, craignent les rôdeurs, imaginent un mieux grâce aux clôtures. Lui pleure. Se souvient de sa traversée. De la mort de son père. Noyé. De sa mère qui affronte son Nouveau monde. Insupportable vie.
Rebecca, la francophonie, ça vous parle ?
La francophonie, je ne la mesurais pas du tout avant de venir ici à Zabrze. J’avais une vision totalement centrée sur la France, la francophonie c’était la France et là, d’un coup je découvre l’immensité de ce que cela recouvre. Pendant mes études de théâtre, j’avais bien lu des auteurs québécois et eu des cours sur le théâtre africain, mais rien ne m’a été proposé éclairant la francophonie dans sa diversité et richesse. Ici tout s’est précipité. J’ai bien vu que la question du racisme était présente en Pologne et comme 10/10 s’adresse à la jeunesse il m’a semblé pertinent d’écrire sur le sujet des réfugiés. À Paris, j’habite vers Stalingrad où se trouvaient les grands camps de fortune. Cette situation m’est insupportable, je me sentais impuissante, j’avais honte. Le roman national où figure sans cesse la question des droits de l’homme est tellement bafoué. J’avais le texte sur ce qu’on appelle la Jungle de Calais dans ma tête et arrivée ici je l’ai écrit très vite. C’est là que je me suis rendu compte que grâce à cette langue commune, je pouvais m’adresser à une jeunesse vraisemblablement peu ouverte sur l’Afrique. Grâce à 10/10 j’ai pu cumuler mon expérience personnelle parisienne et l’expression tournée vers les jeunes francophones...
Sabine Revillet. France.
Nuit blanche pour Noémie. Harcèlement scolaire. Elle ne veut plus aller en classe. Marre d’entendre « change de stratosphère » et 1000 autres injures aussi rappeuses que râpeuses. Écritures baroque, argotique et drôle malgré la tragédie vécue par la fillette. Une élève s’interroge. N’a-t-on pas mieux à faire que ce jeu stupide ? Les autres la regardent de travers. Noémie s’interroge aussi, sur elle. Les autres n’ont-elles pas raison de se moquer d’elle. Et si c’était elle le problème ?
Sabine, la francophonie, ça vous parle ?
La francophonie m’est apparue lors d’une résidence d’une année au Québec à laquelle participait aussi un auteur burkinabè. Ensuite je suis partie pour une autre résidence à la Réunion. J’étais avec Marie et un auteur malgache. Là, j’ai été impressionnée par les auteurs de la Réunion qui déclamaient leurs textes, sans notes. J’ai compris le rôle de l’oralité et cette capacité à inventer la langue dans l’instant avec un puissant imaginaire. C’était pour moi un éveil ou un réveil à la langue ! Je crois que la littérature africaine m’aide à décrypter l’actualité. Récemment, j’ai fait partie du comité de lecture du théâtre francophone de Paris, le Tarmac. J’ai rencontré beaucoup d’auteurs francophones et surtout j’ai lu, beaucoup lu et aussi appris à lire ! Quoi de plus réjouissant que de voir et entendre Dieudonné Niangouma. Son flot de mots, son engagement, sa poésie... Je connais peu les auteurs de la Caraïbe et je regrette le peu de femmes africaines à lire... Mais, oui, la francophonie, ça me parle !
Sufo Tagne Denis (Sufo Sufo). Cameroun.
Des enfants sont confrontés à un drôle d’oiseau. Il parle ! Si on le bouffait dit l’un ? Non, surtout pas ! L’animal érudit est en mission pour son peuple. Il fait des recherches. Il étudie les hommes. Il veut comprendre le temps qui passe. Mieux, il veut trouver la boite où est enfermé le temps. Convergence. Les enfants, eux, cherchent la boite où est enfermé le temps pour l’arrêter. Arrêter le temps qui file et permettre ainsi à leurs parents d’avoir le temps de leur consacre... du temps !
Sufo, la francophonie, ça vous parle ?
Oui, ça me parle à différents niveaux. D’abord, je crois qu’être francophone est quelque chose d’inné quand on est camerounais, comme être homme ou femme. Je suis ce que je suis grâce à la langue française. La francophonie concrétise l’idée d’une politique du regroupement par affinité. Il est légitime de se regrouper autour de la langue française. On se reconnaît comme francophone, on se regroupe comme tel. Maintenant, je suis plus réticent sur l’usage de la francophonie qui en est fait par les ONG ou les politiciens. Souvent, ils placent le mot de francophonie pour masquer, cacher, l’exploitation des pays africains. Le bien et le mal sont l’ambiguïté classique de l’homme ! Mais je préfère voir le verre à moitié plein que le verre à moitié vide, sans être naïf... Après 150 ans de colonisation et de « Françafrique », il est normal que la séparation soit violente. On veut être ensemble, mais... on ne veut pas être ensemble ! Nous devons nous détacher doucement. Et c’est aussi aux anciens colonisateurs de savoir se détacher. La France a peur de perdre le contrôle et en même temps les Africains entretiennent la dépendance. Il faut se redéfinir des deux côtés. Le verre à moitié plein c’est juste le fait que grâce à la langue commune la pensée puisse se répandre.
Gwendoline Soublin. France.
Un mur. Une poule. Des gamins en sursis. On ne le sait pas encore qu’ils sont en sursis. Bombe de peinture en main, ils hésitent. Désir de taguer, soif de liberté, de faire dégager le tyran. Tunisie ? Égypte ? Qu’importe, ils veulent juste être fiers. Toujours la poule. Les années passent. Le mur, les bombes qui tombent comme dans un jeu. D’autres gamins sont là. Plus âgés. Survivants. Les tagueurs d’avant sont morts. Ils déclenchèrent la guerre syrienne avec leur soif de liberté écrite sur un mur, devant une poule.
Gwendoline, la francophonie, ça vous parle ?
J’ai toujours été touchée par la langue française et j’ai beaucoup réfléchi sur le langage. La francophonie me parle sans doute plus sous cet angle là que sous celui de la géopolitique. Mais ma vision change. Le premier tilt a été la rencontre d’un étudiant béninois à l’ENSAT. Il m’a aidé à décentrer mon regard de Française. J’ai touché du doigt le fait que nous parlions la même langue, mais différemment, de manière singulière. J’avais lu des auteurs antillais, maghrébins et africains qui m’avaient ouvert les yeux sur du vocabulaire et une utilisation de la grammaire différents, j’ai beaucoup assisté à des festivals de cinéma avec des films d’origines diverses, mais je n’avais pas conscientisé l’ouverture vers les autres que cela provoquait. Mais là, maintenant, j’ai envie de comprendre, de réfléchir à la géopolitique. Je trouve toujours aussi jouissif d’entendre parler un français différent, mais je veux aller plus loin... La résidence 10/10 est une forte expérience. Je me sens plus impliquée, grâce au collectif, plus responsable aussi, car nous écrivons pour que la langue française soit partagée avec de jeunes gens. Responsable aussi par rapport à cette ville de Zabrze qui nous accueille si magnifiquement. Tout cela est si stimulant ! Maintenant, j’ai envie de partir en résidence dans un autre pays francophone pour partager les origines et les cultures de chacun !
Martin Bellemare. Québec.
Comment dire ? Martin ne m’en voudra pas. Je fus incapable de prendre des notes. Trop rapide, trop construit, trop ingénieux. Journaliste pas assez fin ! J’en conviens. Pas fier de moi. J’ai essayé ! J’ai raturé, j’ai tenté de prendre le train en marche. Une fois, deux fois, 10 fois. J’entendais les acteurs d’un soir rirent, se tromper, recommencer, souffler. Et moi, de plus en plus perdu. L’inventivité du jeu créé par toi, Martin, m’a tétanisé et largué. Sans rancune ! Je ne suis pas fait pour autant de folie. Chapeau cher ami. « La folie est le propre de l’homme », écrivait Blaise Cendrars. Tu es bien un homme, moi, je m’interroge !
Martin, la francophonie, ça vous parle ?
En tant que Québécois, ça me parle... oui. C’est ma langue, mais c’est aussi la lutte de mes ancêtres pour sa survie. C’est aussi une question sensible aujourd’hui du fait de la mondialisation. Dès qu’on est confronté à une situation donnée, la question de la langue revient. La question de la francophonie me fait immédiatement penser à Maurice Richard, ce talentueux hockeyeur francophone qui a tant fait pour que les anglophones considèrent mieux les Québécois francophones. Il est à l’origine d’une célèbre émeute et est associé à la Révolution tranquille. Je pense aussi à ce mélange de langues qu’il peut y avoir à Montréal avec l’arabe, le créole et tant d’autres... Parler de francophonie me rappelle aussi les référendums sur l’indépendance perdus ! À chaque fois un choc, des pleurs... Une langue implique une logique et la logique latine est si différente de la logique anglo-saxonne. Malgré cette prise de conscience, régulièrement de nouvelles expériences viennent enrichir mon rapport à la francophonie. Par exemple, pendant 15 ans j’ai été correcteur des examens de français pour le ministère de l’Éducation. Les élèves reçoivent un corpus de texte sur lequel ils doivent travailler. Une année le thème était la francophonie et un texte parlait de l’avenir du français qui se trouvait en Afrique, notamment grâce à la natalité. Je n’avais jamais pensé sous cet angle là... À Poznan, au festival organisé par Jan et Iris, j’ai ressenti encore plus la richesse de la francophonie. J’étais entouré de jeunes ukrainiens, arméniens, roumains, russes, français et aussi de la Caraïbe ! C’était toute une communauté d’esprit qui était réunie là. On sentait la générosité et le bienveillant regard sur l’autre... Parler de francophonie, cela me ramène aussi à des souvenirs d’enfance. J’avais l’impression que les Français de France parlaient mieux que moi, que nous les Québécois. Aujourd’hui, on assume l’accent, on accepte notre culture peut-être aussi du fait du grand nombre d’accents au Québec qui viennent avec l’émigration. 50 % des enfants au Québec ont au moins un des deux parents qui n’est pas de souche québécoise. Les Québécois ne sont pas toujours conscients de la diversité de leur Province... La francophonie, pour moi, c’est aussi partir en résidence d’écriture à Conakry au printemps prochain avec des auteurs du Sénégal, du Liban, de Guinée...
Élise Hofner. Suisse. Vit à Vienne. Autriche.
Au théâtre. Arrogance, bêtise, philosophie de café du commerce. A une heure de la première de la pièce, la troupe au complet s’interroge et se déchire. Pince sans rire. Le théâtre peut changer le monde ! Le plus petit acteur peut changer le monde ! Même ceux qui jouent les sapins ? Ha bon ? Sans blague. Si, si. Metteur en scène, sûr de lui. Comédiens sclérosés par le doute. Incompréhension totale. Et si on annulait ? Peut-être n’ont-ils pas compris la pièce ? Comme d’habitude dit le metteur en scène.
Élise, la francophonie, ça vous parle ?
Ça me parle beaucoup pour différentes raisons, même si quand j’ai commencé à écrire j’utilisais l’anglais que je trouvais plus efficace. Puis, je me suis rendu compte que mon cerveau était plus rapide en français, que le jeu avec les mots était plus naturel et je me suis détendue avec la langue française. Depuis quelques années, je dirige une école de théâtre francophone à Vienne et je travaille notamment avec le lycée français. Mon rapport à la francophonie, à la France et à la communauté francophone de Vienne évolue beaucoup. J’ai découvert l’aspect un peu ridicule du rayonnement de la France qui passe par la galette des Rois et les discours officiels ! J’ai aussi compris que pour les autorités françaises d’Autriche, être Suisse ce n’est pas vraiment faire partie de la communauté francophone. Il faut dire qu’il y a peu de Suisses francophones à Vienne, plutôt des Suisses allemands en retraite... Mais je ne m’explique pas pourquoi quand je joue au théâtre, les ambassadeurs du Liban, des pays balkaniques, des pays africains et même de Turquie répondent à mes invitations et jamais le Français ! Passons... être ici, à Zabrze, m’a remis en tête combien la langue française est enseignée et diffusée dans le monde. Il est juste dommage que la France ne joue pas plus la carte de la francophonie et limite souvent la francophonie à la France. J’espère que le futur Institut français de Vienne remplacera avantageusement l’ancien récemment fermé. Ici, grâce à Sufo, j’ai eu l’occasion de découvrir, même de façon limitée, la francophonie africaine. Je n’avais pas eu l’occasion de goûter la musique ou l’écriture africaine. Cette rencontre me donne vraiment l’envie d’échanger avec des auteurs et des comédiens de ce continent. Après 10 jours ici, je pense différemment et je me dis qu’il serait enrichissant de monter des coopérations entre mon école, « les Médusés du radeau » et des auteurs étrangers. L’apport de 10/10 est d’élargir l’horizon et les possibilités. À moi de voir comment faire vivre 10/10 depuis Vienne.
Éva Bondon. France. Vit à Malte.
La légende de la fille oiseau. Dans le ciel on peut voir briller ses ailes. Le petit garçon est surpris qu’Anya lui fasse un cadeau alors qu’ils se connaissent si peu. Elle est comme ça Anya. C’est ça l’amitié. Même les parents ne comprennent pas. Perplexe le garçon ami : tu es une fille, tu ne pourras jamais être libre. C’est-ce qu’on verra, rétorque-t-elle ! Un jour, moi aussi je serai dans le ciel. La légende de la fille oiseau. Pour être libre, il suffit d’avoir des ailes. Et de s’autoriser à rêver.
Éva, la francophonie, ça vous parle ?
C’est une notion qui ne me parlait pas du tout. Je sais bien que la langue française est parlée dans différents endroits du monde et qu’elle est appréciée... mais je n’ai pas d’attaches particulières, je ne la vis pas comme un combat. Même si j’ai conscience qu’une langue est un ralliement, c’est encore lointain. Évidemment, de se retrouver là avec des auteurs de 5 pays différents (un temps)... chacun est arrivé avec son bagage culturel et une langue commune.... Commune, mais avec des expressions différentes, parfois je ne comprends pas ce qui dit Martin (rire), ça fait évoluer mon regard. Cette diversité de langage malgré la langue commune m’est encore plus apparue à la soirée de gala, avec les prises de paroles des Polonais francophones et des intervenants qui venaient de Suisse, de Belgique, de RD Congo. Par cet angle-là, je perçois mieux la francophonie. Si elle est une occasion de rassembler les cultures, allons-y, profitons-en ! (Presque interloquée par son propos) : je n’ai jamais lu de théâtre africain...
- Elize Pelizzari, Gaylord Martinez, Mano Gü, Eva Bondon, Thomas Miauton et Galadriel Bohe... la touche finale. Lecture et répétition des pièces !