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« Un Capitaine ne doit jamais montrer son angoisse. » Hassane Kassi Kouyaté

« Un Capitaine ne doit jamais montrer son angoisse. » Hassane Kassi Kouyaté

2 octobre 2020 - par Arnaud Galy 
 - © Arnaud Galy - Agora francophone
© Arnaud Galy - Agora francophone

Monsieur le Préfet de la Haute-Vienne, la francophonie des arts et de la culture vous érigera bientôt une statue indéboulonnable. Sans vous, sans les discussions fructueuses menées avec le griot en chef, Hassane Kassi Kouyaté, le zèbre aurait pu rester dans sa savane, seul, à se morfondre. Mais vous avez fait confiance aux 37 années d’expérience du festival. Pourtant quand le ministre de la Santé a fait rougir la carte de France et que les restrictions ont plu comme les flèches à Bouvines, Hassane Kassi Kouyaté a senti le vent du boulet au ras de ses oreilles. Mais l’homme est convaincu et convaincant. Convaincant au point que Monsieur le Préfet a accordé des jauges « pleines » dans les théâtres à condition que masques et gels hydroalcooliques soient les invités d’honneur du festival. «  Nous n’avons rien annulé, le ministère des Affaires étrangères a déclaré la mobilisation générale pour que tous les visas soient donnés à temps. Ils bossaient même le dimanche. Franchement ça m’a touché. » Le message « n’ayez pas peur » qu’Hassane Kassi Kouyaté a distillé maintes et maintes fois à ses troupes avait marché en 1978 de la bouche du pape Jean-Paul II, il a fonctionné une fois de plus ! Même si quelques insomnies lui ont gâché ses nuits. Et papaye sur le gâteau de semoule, une météo infecte, sauf pour Dame nature, se mêla de la partie. La pluie et le froid à cette époque, non mais, quand même ! Mais la bande de zèbres a toujours regardé droit devant, comme si de rien n’était... elle eut raison ! Tout s’est bien déroulé.

Paradoxalement, la COVID-19e du nom « a resserré les liens de la famille des Zébrures. Le public et les artistes sont tellement contents d’être là, en râlant un peu bien sûr, mais contents ! La communion entre les salles pleines et les artistes sur scène était extraordinaire. Quand j’ai vu l’inauguration du festival avec les 50 danseurs amateurs, qui avaient répété une cinquantaine d’heures, accepter de danser sous la pluie battante, je me suis dit que tout se passerait bien... la détermination était bel et bien là. L’exposition rétrospective des 37 ans du festival est aussi un élément qui a boosté tout le monde, moi le premier. C’est, certes un poids de s’inscrire dans une si prestigieuse lignée, mais c’est surtout une fierté. Cette exposition montre bien que le projet initial est toujours aussi indispensable ! Le travail fait ici est unique. On ne cesse de me dire qu’on ne savait pas qu’il s’était passé autant de moments exceptionnels, qu’autant d’invités prestigieux avaient transité par Limoges. Quant aux artistes, ils sont époustouflés de pouvoir faire autant de rencontres improbables et de pouvoir discuter avec tant de professionnels. Je veux continuer à favoriser ces rencontres informelles, elles sont source de projets. »

Congo Jazz band : un manifeste
La pièce musicale Congo Jazz band mise en scène par Hassane Kassi Kouyaté fut saluée par la critique et applaudie chaudement par le public. Au-delà de la satisfaction personnelle de se voir féliciter, Congo Jazz band avait une seconde mission. Celle de montrer à la communauté des Zébrures quel genre de théâtre le fait vibrer. « Congo est un manifeste, un signal, je vous informe que je fais du théâtre et voici ce qui m’intéresse. Cette pièce équivaut à un discours. »
Hassane parle, Hassane écoute. Hassane sent. Hassane touche. Hassane enlace. Enfin, là, pas trop. Les mesures barrières, comme on dit, l’insupportent, mais il s’y plie de mauvaise grâce. Sa nature est ailleurs. Sa nature, parlons-en, est à l’optimisme. Savez-vous qu’au pire moment de la crise sanitaire, quand l’incertitude planait comme un vautour au-dessus d’un morceau de barbaque, Hassane tenait à ce que tous les artistes signent leurs contrats ? Il pressentait que les Zébrures se tiendraient et aussi, il permettait à tous d’être payés, Zébrures ou pas. La classe, non !

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