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Amiens, ville au riche patrimoine

Amiens, ville au riche patrimoine

"Partenariat Agora francophone / Nouvelles de Flandre
13 avril 2021 - par Anne-Françoise Counet 
 - © Edgar Fonck - NdF
© Edgar Fonck - NdF

Capitale historique de la Picardie, Amiens est la ville de France qui compte le plus d’inscriptions au patrimoine mondial de l’UNESCO. Parmi ces joyaux, la cathédrale Notre-Dame, perle de l’art gothique. Amiens est aussi une ville d’eau. Elle possède un important réseau de canaux qui lui vaut d’être aussi appelée « petite Venise du nord ». Les hortillonnages, jardins flottants au cœur de la ville, sont un autre de ses attraits touristiques, tout comme ses quartiers pittoresques, témoins d’une histoire de plus de deux mille ans.

Monuments historiques
Cité la plus vaste et la plus peuplée de la Gaule Belgique, Amiens connaît un nouvel élan dans le courant du Moyen Âge. La ville fait fortune dansla draperie et le textile, jusque dans le courant du XIXe siècle. En se promenant dans les vieilles rues commerçantes autour de la cathédrale, on peut découvrir de nombreux vestiges architecturaux comme la façade de la maison du Sagittaire, de style Renaissance ; le logis du Roi, une demeure du XVIe siècle inscrite aux Monuments Historiques ; la maison du Bailliage ou encore les vestiges de la Citadelle ainsi que le Beffroi datant du XIIe siècle, reconstruit au XVe siècle et entièrement restauré à la fin des années 1980.

Quartier médiéval
L’ancien quartier Saint-Leu, traversé parles bras de la Somme, vaut aussi amplement le détour. Il date du Moyen Âge, époque où l’eau et les moulins apportaient l’énergie nécessaire à l’activité des tisserands, teinturiers, tanneurs et meuniers. Aujourd’hui, boutiques, galeries d’art, librairies, lui confèrent une atmosphère que l’on apprécie en déambulant dans les anciennes rues et sur les quais où s’alignent de jolies petites maisons étroites et colorées. Les nombreuses terrasses de cafés et restaurants invitent à la détente et au plaisir gourmand. Le samedi matin, les lève-tôt se donnent rendez-vous au « marché sur l’eau » qui fait revivre la tradition de l’activité maraîchère du XIXe siècle. Autre curiosité d’un style bien différent : la tour Perret construite, face à la gare, par le fameux architecte du Havre, Auguste Perret, à la fin des années 1940. Avec une hauteur de plus de 100 mètres, cet immeuble en béton armé, a été, pendant longtemps, le plus haut gratte-ciel d’Europe. Au 19ème étage, l’appartement Tour Perret 360° permet d’avoir une vue imprenable sur toute l’agglomération. À ne pas manquer également : le splendide cirque en dur, datant de la fin du XIXe siècle, inauguré par Jules Verne, alors conseiller municipal, ainsi que la maison où l’écrivain a vécu pendant près de vingt ans.

Cité jeune, dynamique, à taille humaine, avec un beau centre piétonnier et plus de 300 km de pistes cyclables, Amiens est une ville où il fit bon vivre et se balader.



La cathédrale, joyau de l’art gothique
La cathédrale d’Amiens est exceptionnelle à plus d’un titre. D’abord, elle a fortement influencé le style gothique en Europe. Ensuite, elle est deux fois plus grande que Notre-Dame de Paris. C’est la plus vaste de France, la cathédrale de tous les records : 145 m de long, 70 m de large, 42,30 m de hauteur sous voûte dans la nef, 112 m de haut pour
sa flèche, qui est la plus ancienne flèche en bois et en plomb. Construite sur l’emplacement d’une ancienne église romane, la cathédrale est érigée dans le but d’abriter les reliques de
Saint-Jean-Baptiste rapportées de Constantinople, au retour de la quatrième croisade. Cette construction est financièrement possible parce qu’Amiens est à cette époque, un centre
textile prospère grâce au commerce du drap et aux teinturiers qui ont fait fortune avec le bleu pastel amiénois, le bleu des rois de France, tiré d’une plante régionale.



Une cathédrale riche et harmonieuse
La construction débute en 1220 et dure à peine plus de 60 ans, ce qui lui vaut une grande unité de style : des proportions harmonieuses, des lignes pures, une statuaire particulièrement abondante, et fine comme une dentelle de pierre. Épargnée par chance lors des Première et Seconde Guerres mondiales, la cathédrale d’Amiens est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1981. Ce qui frappe quand on pénètre dans l’édifice, c’est la hardiesse des voûtes et la verticalité accentuée par la hauteur des colonnes, qui donnent une impression de légèreté. C’est aussi la clarté, grâce à la blancheur de la pierre calcaire et la transparence des vitraux. La cathédrale est exceptionnellement riche en sculptures aussi bien sur sa façade occidentale faite de trois portails, qu’à l’intérieur.
Il faut absolument voir un chef-d’œuvre qui, à lui seul, vaut la visite : un groupe de 110 stalles, dans le chœur, qui représente le plus vaste ensemble d’ébénisterie de l’art gothique.
Sur ces sièges en bois sont sculptés près de 4000 personnages et 400 scènes de l’Ancien Testament et de la vie amiénoise de l’époque. Autre curiosité, le fameux labyrinthe dessiné sur le dallage de la nef que les pèlerins parcouraient à genoux. La pierre centrale est particulièrement intéressante puisqu’on y trouve un texte résumant la fondation de la cathédrale.

Une cathédrale en couleurs
Si, aujourd’hui, la plupart des églises ressemblent à de grands vaisseaux de pierre tout blancs, il n’en a pas toujours été ainsi. À Amiens, des travaux de restauration ont permis de faire apparaître, sous la couche de salissures, des traces de couleurs. Preuve que les cathédrales gothiques d’Europe étaient peintes. En été, ainsi qu’en décembre, un splendide spectacle son et lumière projette sur la façade, des images numériques qui redonnent vie à l’édifice tel qu’il était au Moyen-Âge, c’est-à-dire couvert de fresques.



Naviguer au cœur des hortillonnages
Emblème d’Amiens : ses hortillonnages, un site unique de 300 ha de canaux, étangs, jardins et parcelles aménagées pour la culture de légumes.

Un espace en évolution
L’histoire de la culture maraîchère dans les hortillonnages d’Amiens est très ancienne. Si ancienne que l’on ne sait la dater avec précision. D’après la légende, la fameuse cathédrale d’Amiens aurait été construite, au XIIIe siècle, sur un champ d’artichauts cédé par les maraîchers des hortillonnages. Dans cet espace naturel, façonné par l’homme au cours des
siècles, sur le terrain marécageux de la Somme, on exploitait la tourbe qui servait de combustible. Dès le Moyen Âge, les hortillonnages bordent la cité au Nord, à côté des quartiers populaires de Saint Leu. C’est ainsi qu’au XVe siècle, le site couvre une surface de plus de 1500 hectares. En 1900, il est déjà réduit à 500 hectares. Dans les années 1970, la métropole amiénoise s’étend encore, la banlieue se développe et le site des hortillonnages finit par être enfermé dans l’agglomération urbaine. Aujourd’hui, il occupe encore un espace de six kilomètres sur trois.

La communauté des hortillons
Au 18ème siècle, les hortillons (maraîchers) forment une communauté hiérarchisée et bien organisée, qui fournit la ville d’Amiens en primeurs. Le travail est pénible et les conditions difficiles. Les maraîchers mettent au point des outils spécialisés ainsi qu’une embarcation spécifique, la barque à cornets. Sa forme permet d’accoster sur les parcelles sans détériorer les berges et sa taille offre la possibilité de charger jusqu’à une tonne de produits. Il ne reste plus aujourd’hui qu’une petite dizaine d’hortillons qui exploitent 30 hectares. On les retrouve au marché, le samedi matin, sur la place Parmentier du quartier Saint-Leu. Les autres parcelles du site, qui ne sont plus cultivées, sont transformées en jolis jardins d’agrément, voire en secondes résidences.

Visites à pied, à vélo ou en bateau
La découverte des hortillonnages se fait aujourd’hui en barque à moteur électrique silencieux ou à la rame. On embarque par groupe d’une dizaine de personnes, pour une balade commentée, d’une petite heure, au cœur de ce cadre naturel privilégié pour profiter de la quiétude qui règne sur les rieux (canaux) et dans les jardins. Les particuliers peuvent faire la visite en canoë ou kayak. Il est aussi possible de sillonner les hortillonnages à pied ou à vélo, via un sentier pédagogique, qui suit le chemin de halage. Le parcours peut se compléter par une visite au musée, où est exposée une importante collection d’outils et équipements horticoles. Et pour un séjour plus long, pourquoi ne pas loger, au cœur des hortillonnages, dans une maison-cabane avec ponton privé ?



Jules Verne, écrivain et citoyen actif Amiénois
Un peu décentrée par rapport aux autres lieux d’intérêt, la maison Jules Verne offre une magnifique occasion de se plonger dans la vie, l’œuvre et l’action publique de l’écrivain.
L’écrivain nait à Nantes en 1828. Pour faire son droit, il part à Paris, où il fréquente les salons et se lie d’amitié avec Alexandre Dumas. Sa rencontre avec l’explorateur Jacques
Arago lui donne le virus des découvertes scientifiques. Il épouse en 1857 une Amiénoise, Honorine de Viane. Après avoir passé une petite dizaine d’années au Crotoy dans la baie de Somme toute proche, le couple s’installe, en 1871, dans la ville natale d’Honorine. Pendant 18 ans, ils louent la Maison à la tour, située à l’angle de la rue Charles Dubois et du boulevard Longueville. Jules Verne a atteint la cinquantaine et est au sommet de sa gloire. Conseiller municipal, urbaniste convaincu, il s’implique aussi dans la vie amiénoise.

Plongée dans l’univers de l’écrivain
Du jardin d’hiver au grenier, l’atmosphère de cet authentique hôtel particulier du XIXe siècle offre un espace où se mêlent l’imaginaire et le quotidien du célèbre écrivain. À travers plus
de 700 objets et documents, le visiteur retrouve les aventures des héros de Jules Verne.
La visite débute par le rez-de-chaussée qui a, en grande partie, conservé son décor d’origine. Une splendide verrière servant d’entrée principale à l’époque de Jules Verne offre une vue
sur la tour de la maison. Les autres pièces reconstituent plusieurs salons dans lesquels se trouvent des photographies de la famille Verne, des documents personnels et quelques
objets qui évoquent le voyage de Jules Verne en Amérique, accompagné de son frère.

Reconstitutions étonnantes
Le premier étage était, autrefois, réservé aux chambres auxquelles on accédait par l’escalier en colimaçon de la tour. Aujourd’hui, à la place, les différentes pièces sont consacrées à Pierre-Jules Hetzel, l’éditeur de Jules Verne : reproduction de sa librairie parisienne, de son salon et de son bureau. Quand on arrive au deuxième étage, on découvre une réplique grandeur nature du Saint-Michel III, le bateau du romancier. Une plongée dans l’univers maritime qui a tant inspiré Jules Verne. Entrée ensuite, dans son cabinet de travail, la plus petite pièce de la maison. Là où, entre 5 heures et 11 heures du matin, l’écrivain donne naissance à plus de trente romans. Les meubles et décors sont reconstitués avec un vrai souci du détail, comme l’authentique globe terrestre posé sur le bureau ou la bibliothèque d’environ 12 000 ouvrages que l’écrivain consultait pour écrire ses romans. Le dernier étage est un cabinet de curiosités en tous genres. Grenier de famille avec des malles de souvenirs, de vieilles photos, des jeux remisés, des lanternes magiques, des affiches. Au plafond sont exposées les machines volantes imaginées par Jules Verne.

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