Les (F)francophonies aiment se parer du drapeau des valeurs que d’autres bassins linguistiques n’auraient, sans doute, pas. Démocratie ? Droits des minorités ? Liberté de la presse ? Amour et soutien de la langue ? Pourrait-on en débattre des jours et des nuits, dire que les anglophones ou les lusophones sont par essence moins portés sur ces thématiques apparaît assez audacieux. Bon, pourquoi pas ? Soyons beaux joueurs, les (F)francophonies sont plus vertueuses que les p’tits copains. Tamponnons le postulat de départ mais...
Il serait peut-être temps de recadrer un paquet de dirigeants qui laissent filer les valeurs. À savoir s’ils les ont déjà portées haut et fort ? Dans ce moment du monde où tout fout le camp, des pays francophones font la « Une » des actualités sans que la communauté de ceux qui partagent la même langue ne s’en sente affectée, outrée encore moins. Passons sur le « Big bazar » hexagonal, faut-il rire ou pleurer, pour le moment le bateau France tient plus ou moins la ligne de flottaison hors de l’eau. Même si... il n’y a pas de quoi être fier d’être Gaulois ces temps-ci.
Maroc, cher Maroc, tu files un mauvais coton. Ta jeunesse, n’en peut plus. Défiler dans la rue pour l’hôpital et l’école ! Deux sujets qui prouvent que la dite jeunesse à un cerveau plutôt sain et équilibré. Difficile de leur taper de dessus ! Réprimer Gen Z 212 pour son sens de la solidarité et son envie d’éducation serait mal vu, en général. Idem, pour la jeunesse malgache. La Gen Z. Depuis le temps que la population de ce pays se fait remarquer pour sa tranquillité, sa sagesse... il ne faudrait quand même pas trop pousser. Les jeunes Malgaches en ont ras le zébu de toujours rester au pied de l’escalier. Images choquantes de violences policières. Les trublions ne rentreront-ils dans leurs boites qu’à coups de coups ? Peut-être, mais alors, les valeurs seront encore bien attaquées, à la tronçonneuse.
Élections ? Le plus dérangeant est de jeter un œil vers Yaoundé, Douala ou Bafoussam ! Le Cameroun s’apprête à cracher au visage de la démocratie de base. Si le président Biya obtient, de hautes luttes, sa réélection, il aura droit au célèbre Guinness livre, terminant son mandat centenaire. La Gloire. Surtout, cela mettra en valeur le savoir-faire des médecins d’une clinique de Lausanne, en Suisse, dans laquelle le solide président passe le plus clair de son temps. Un allié de poids vient en soutien à ce migrant autorisé par les généreux Suisses, Dieu lui-même. Des affiches, ne proclament-elles pas : Celui qui vote Paul Biya est avec Dieu. La terre promise sera à lui. Grandeur et espérance.
Ajoutons, Amen !
Sans parler des frères et des sœurs du Burkina Faso, du Mali, du Niger et de leurs voisins qui se débarrassent du poids de la France, soit. Tout en mettant sous le tapis le vote et la liberté de la presse.
Sans parler de celles et ceux d’Algérie, de République démocratique du Congo, pays riches, très riches, si peu redistributeurs...
Et pour des raisons linguistiques et sociétales, ayons une pensée pour les Francophones de Flandres...
La (F)francophonie doit se reprendre...
même le long de la Seine !